BECOMING INSANE . . C'est l'heure. Allez, debout. Faut se motiver. Je ne peux pas rater cette soirée, j'ai trop besoin de me saouler. Je ne connais pas l'organisateur, mais je m'en fou. C'est pas comme si j'allais taper l'incruste pour la première fois. Rare sont les pétasses qui tentant de m'expédier, elles rencontre plus forte qu'elles. J'ai une réputation, une si charmante réputation. Salope, pute, alcoolique, bonne au pieu, psychopathe, malade, folle, désaxée, et encore ce ne sont que les qualités. Je suis aimée, tu l'as bien compris. Et en tant que fausse reine du peuple, je me dois d'être bourrée. Je n'arrive jamais à l'heure, c'est un principe, soit une , soit deux heures après le coup d'envoi. Pas avant, parce que je l'ai décidé ainsi. Austin possède une grosse baraque, et une piscine. Je porte donc un maillot sous mon slim noir, et mon top plongeant. Quoi ? Faut bien qu'ils bandent, sinon ils font la tronche. Après des minutes passées dans la salle de bain de ma villa de bourgeoise friquée, je me décidai enfin à me rendre sur les lieux de la débauche. Ce n'est pas très loin de chez moi, alors je m'y rendis à pied, sur mes talons haut. Une bouteille de vodka à la main, je ne vais nulle part sans ma vodka. Arrivant devant la propriétaire, la fête battait son plein. Musique à fond, lycéens complètement pétés sur le gazon. Le must quoi. La tête haute, j’empruntai l'allée qui conduisait à la porte d'entrée. Le regard emplit de pitié pour tous ces cons qui buvaient jusqu'à en crever. En pensant que je ferais bientôt partie de leur trip. J'aimerais bien m'envoyer en l'air ce soir, j'ai envie. Le premier qui passe, je le prends. Rien à foutre. Mais avant, faut consommer. À force de réflexion, je finis par arriver dans le big jardin. Le centre névralgique de l'éclate nocturne. Je reconnus vaguement du monde. Des gueules d'anges que je croise tout les jours. Des bon coups avec qui j'ai baisé. Des pétasses que j'ai envie de frappé. Mon Papà disait toujours. « Il y a un temps pour tout. » Vivement le temps où je pourrais les marteler, c'est que ça me démangerait presque les phalanges. De cogner ces salopes. Pas un sourire sur le visage, je scrutai les lieux pour trouver une cible mâle, et un coin tranquille où cuver peinard. J'ai trouvé le coin, mais pas la cible. Tant pis, je chercherai plus tard. Place à l'alcool du pays, ma douce vodka. Adossée à un mur, j'ouvrai ma bouteille pour avaler une gorgée de ce liquide transparent, similaire à de l'eau, mais avec un tout autre goût. Oh, et là musique, une bonne musique. Ça me donnerait presque envie de bouger mon cul, j'ai dit presque, t'excites pas.

Evidemment, pendant tout cet échange d'une civilité extreme, Edd n'avait fait que ricaner bêtement. Il pouvait pas lui dire de dégager aussi là? J'avais l'air un peu conne à m'énerver toute seule, mais bon, comme si j'en avais quelque chose à foutre de ce que Paz pouvait penser de moi. Sérieusement aha. Puis finalement, il réagit enfin, me laissant à peine terminer ma phrase qu'il plaqua vigoureusement ses lèvres contre les miennes. Et bah enfin, c'était pas trop tôt! Il lui en avait fallu du temps à ce garçon pour se bouger le cul. Ceci étant fait, il passa son bras derrière mes épaules et déclara très subtilement: «. Excuse-la, quand elle veut mon corps, elle n'arrive plus à se contrôler » J'avais envie de le taper. C'était reparti. A chaque fois, il ME faisait passer pour la chatte en chaleur, alors qu'au final, il était clairement pas mieux que moi. Cependant, la meuf apparemment ne comptait pas dégager sur le champ. Trop dommage. Elle approcha même son doigt dégueulasse au plus près de mon visage. « Aimable petite conne. » Blague à l'horizon, blaague. Ca y est la meuf se croyait dans un film, et récitait son texte par coeur. J'étais persuadée qu'elle avait du répéter son texte vingt fois devant son miroir pour pouvoir me sortir tout son discours, j'attendais donc. « T'es mignonne. Je devrais quoi, rentre chez moi ? Tu me fais rire, tellement t'es conne. Je te signale juste que c'est toi, qui te retappe le même mec. Moi j'viens d'arriver, c'est pas pareil. Mais si je le décidais, j'aurais tout ce que je veux entre les jambes, dans dix minutes. Apparemment t'es pas dans mon cas, t'es là depuis le début et t'es même pas foutue de te faire un autre mec que lui. Enfin, si t'arrive à te le faire. » Au fur à et à mesure que j'écoutais sa voix stridente, j'avais de plus en plus de lui foutre juste une énorme baffe qui la calmerait un minimum. Ca faisait longtemps que j'en avais pas rencontrée une dans son genre. De pute je veux dire. A part Signy, je voyais pas actuellement. Mais mademoiselle n'avait pas fini, oh non, sa petite mise en scène n'était pas terminée puisqu'elle osa posé une main sur mon épaule. « Alors tu sais quoi, on va échanger les rôles. C'est moi qui te regarde avec pitié, et toi qui te barre en chialant. » Nan mais c'était incroyable. J'hallucinai juste. Okay, alors résumons la situation: j'étais tranquillement avec Edd en train de faire des trucs, puis, elle se ramène, accessoirement, je ne la connais pas, et elle non plus, puis, elle décide de m'insulter comme ça. On appelle ce genre de personnages dans la vie courante, des no-life. Et en l'occurrence, c'était clairement ce qu'elle était. Je préférai garder le silence, mais affichai un petit sourire aux lèvres. Trop drôle. Puis enfin, elle se décida à parler à Edd, qu'elle voulait définitivement se taper, d'après sa pose de pute. « Toi c'est Edd non ? Des potes m'ont parlé de toi. »Comme si elle avait des potes. Ouais bon aller, ça suffit deux secondes, les conneries, fallait que je reprenne les choses en main avant qu'elle ne prenne un peu trop de place. Ce qui était déjà le cas avec son gros cul. « Bon poulette, c'est bon, on a bien ri, c'était cool, t'as fait ton petit discours appris par coeur, que t'as du répéter environ trois fois dans la soirée, mais là t'es juste en trop, tu sers à rien, tu fais pitié, tu nous fais chier. Alors vas boire, le bar est là-bas. » Je lui désignai le bar un peu plus loin, de la tête. « Ah oui, et reviens pas, tu seras gentille. »

« Ca alors je t’attire comme le miel pour les abeilles on dirait. » Jordan sourit. En y repensant, elle ne savait pas pourquoi elle s'était liée d'amitié avec de mec. Okay, ils avaient couché ensemble, mais c'était simplement pour lui éviter la garde à vue. La raison de leur complicité était mystérieuse, mais ni l'un ni l'autre ne pouvait le nier. « Non, j'viens juste pour le oinj en fait. » répondit-elle, feignant l'indifférence d'une manière peu crédible. Il lui fit son petit discours sur sa pseudo ignorance de l'illégalité du cannabis. Ouais, c'est ça ouais. Jordan était un peu trop défoncée pour trouver une réponse digne de ce nom, elle décida donc de se taire. Mais la prochaine question d'Ethan la fit rire. « Tu n’es plus avec tes toyboys, trop déçue qu’ils n’aient rien entre les jambes ? » Elle tira une dernière latte du joint avant de le lui rendre. « J'les laisse pécho tranquille, surtout. » Elle marqua une pause. « C'est vrai que j'pourrais faire la relou et aller casser leurs coups, mais j'le fais trop souvent ça, j'suis prévisible maintenant. » Jordan observa Ethan vider son verre, c'est vrai qu'elle avait besoin d'un petit remontant. Mais un bruit sourd, derrière elle attira son attention. Elle se tourna pour observer ce qu'il se passait sur la terre ferme, et elle eut juste le temps de voir Nixon au sol, et Jordan le poing serré. Ah, voilà que les choses commençaient à devenir intéressantes. Quelques secondes après, une cheerleadeur et une joueuse de lacrosse se foutaient sur le gueule aussi. Pathétique. « J'te laisse, j'vais voir si mes potes ont besoin de mes gros bras en renfort. J'te fais signe si j'suis en difficulté. » dit-elle en déposant un baiser sur sa joue. Elle se hissa hors de la piscine et rejoignit Jordan & Dweezy au même moment que Edd. Elle se plaça à leurs côtés, observant Nixon qui avait l'air plutôt énervé. « Alors les mecs, on a les hormones en ébullition ? » fit-elle. Elle se pencha vers Dweezy. « C'est quoi le délire meuf ? » demanda-t-elle à voix basse.

De la baston, de la baise, de la weed, de l'alcool, une soirée typique quoi. Tristan avait d'ailleurs un peu de mal à capter tout ce qu'il se passait autour de lui, un peu à l'ouest à cause de la weed que Nixon lui avait donné avant d'arriver, ayant oublié la sienne, entre copains, on se dépannait. Tout allait un peu trop vite autour de lui, la musique retentissait alors que certains se jetaient dans la piscine, habillés ou déshabillés, peu importe à vrai dire, personne ne s'en souviendrait le lendemain. Tout ce qui se passait en soirée restait en soirée, c'était l'avantage, le moment où on pouvait se lâcher un peu et tester ses limites sans avoir peur de ce qu'on pouvait penser, tout le monde était dans le même état et surtout, tout le monde s'en foutait royalement. Tristan était près de la piscine, regardant ce qu'il se passait autour de lui d'un air un peu ailleurs lorsqu'il entendit une voix masculine, celle de Nixon, lui débiter quelques mots qu'il eut du mal à distinguer. Il tourna la tête vers lui en plissant légèrement les yeux, resta silencieux quelques secondes le temps de réfléchir à ce qu'il venait de lui dire. « Ouais, nan... j'sais pas. » répondit-il à son ami qui lui demandait s'il avait trouvé une fille avec qui s'amuser. Il poussa un soupir en passant une main sur son visage en tournant sur lui-même pour chercher Nashad des yeux. Il ne l'avait pas encore vu de la soirée, ce con devait être en train de se taper une fille dans un coin de la maison. Puis, alors qu'il s'apprêta à partir à la recherche de Paloma ou Olia, Signý pointa le bout de son nez pour discuter avec son ami. Ni une ni deux, Jordan, un type qui était dans son équipe, se pointa pour coller une bonne droite au pauvre Nixon qui était en train de discuter avec la jeune femme depuis à peine 30 secondes. Tristan arqua un sourcil avant de s'approcher de Jordan pour le pousser légèrement. « Mec tu t'crois où ? Ca y est t'as bu 3 verres t'es éclaté ? Va t'coucher sérieux si tu peux plus t'tenir. » dit-il, ironique, espérant le faire réfléchir un peu. Il venait de coller une droite à un mec de la même équipe que lui. Classe.

Jillian ne tarda pas à montrer le bout de son nez, elle était accompagnée de Mushu qui les salua, n'oubliant pas d'appeler Paloma par ce surnom débile qu'il lui donnait toujours. Puis ce fut Drizzle, rayonnante qui débarqua, un verre à la main. La joueuse de Lacrosse salua tout le monde d'un sourire et se resservit un verre lorsque sa copine Jillian proposa de trinquer tous ensemble. Ils trinquèrent, finirent leur verre d'une traite avant de se resservir. Charlotte lui fit savoir qu'elle avait quelque chose à faire et qu'elle reviendrait plus tard. Peu intéressée à ce moment là pour demander ce qui pouvait bien être entrain de se tramer dans la tête de celle ci, Paloma la laissa partir sans poser de question et observa le fond de son verre à nouveau plein. "Je suis le mec le plus chanceux de la terre" dit Mushu, apparemment ravie d'être entourée de filles. Paloma rit légèrement et acquiesça d'un hochement de tête, en effet, il était plutôt gâtée ce soir, en bonne compagnie avec trois très jolies blondes. " Profite d'être en si bonne compagnie, ça doit pas t'arriver souvent. " lui rétorqua Paloma avec un sourire amusé et complice. C'est alors que du bruit se fit entendre non loin d'eux, près de la piscine, un basketteur était venu taper sur un autre... Paloma les observa quelques secondes avant de rouler des yeux, exaspérée " J'étais justement entrain de me dire que la soirée était plutôt calme... ", façon de parler bien sûr, elle avait vu pas mal de filles assez déchaînées, des cheerleaders qui se lançaient en string dans la piscine, des gens qui s'embrassaient un peu partout.. Voila maintenant que certains commençaient à se taper dessus, très bien. A peine eut-elle dit ça qu'on entendit un nouveau bruit venant cette fois de l'intérieur de la maison.. Il ne fallut que quelques secondes avant qu'une bande de filles sortirent de la maison en racontant ce qu'il se passait. Madge et Ruby étaient entrain de se crêper le chignon. Ruby.. Peu importe qui c'était mais Madge.. Elle faisait partie de l'équipe de Lacrosse, Paloma la connaissait bien.. Elle pinça les lèvres et regarda ses amis avant de prendre le joint que Mushu faisait tourner pour tirer une latte dessus. " Et après on va faire les pétasses dans la piscine ! Tu viendras avec nous Mushu ? T'es notre roi pour ce soir, le roi des pétasses. Ca te va bien en plus. Mushu c'est un nom de roi. "

L'alcool et la weed faisaient effet. J'étais totalement zen. Sans le moindre stress. Certains s'amusaient à danser sur la pelouse, derrière la piscine, se collant les uns aux autres en ingurgitant de l'alcool. Vodka, whisky, bière, tout y passait. D'autres plongeaient dans l'eau, se noyaient. L'ambiance était festive. Les meufs se déhanchaient. Je souriais en remarquant le regard de l'une d'entre elles avant de reporter mon attention sur Tristan. Ce dernier ne semblait pas très en forme. D'habitude, il était le premier à se trouver une fille et à monter dans une chambre pour faire ce qu'il avait à faire. Mais pas ce soir. « Ouais, Nan... j'essais pas. » Réponse intéressante. Ironie quand tu nous tiens. Je savais que quelque chose clochait. Mais dans l'état où j'étais, je n'étais pas capable d'avoir une conversation "sérieuse" avec mon meilleur pote. Faut pas trop m'en demander quand même. Je tournais la tête et remarquais que le coach était toujours là, assis un peu plus loin. Il devait surement se douter que dans ce genre de soirée, les mecs de l'équipe ne restaient pas clean très longtemps. Je vis alors Signy débarquer. J'engageais la conversation sans vraiment savoir pourquoi. Elle et moi n'étions pas très proches. Même pas du tout à vrai dire. Sans comprendre d'où ça venait, en quelques secondes, je me retrouvais par terre, le nez en sang. Je relevais la tête. Jordan. « Putain mec, c'est quoi ton problème ? » et merde. Encore un mec jaloux. S'il tient tellement à elle, il a qu'à simplement marquer son nom sur le front de Signy et qu'il arrête de venir me faire chier. Je lançais quelques jurons en me tenant le nez avec ma main droite, me releva et passa à côté de lui en lui donnant un violent coup d'épaule. Je rentrais dans la maison et montais les escaliers d'un pas rapide. J'entrais dans la salle de bain et observai mon reflet dans le miroir. J'ouvrais le robinet, attrapais une serviette, la mouilla et me rinça le nez en jurant.

« Tu serais bien étonnée Poupoupidou! D'ailleurs, je suis sûr que tu te sens plus là, à côté de moi...Avoue que je te fais de l'effet » lui répondit Mushu du tac-o-tac, ce qui eut le don de la faire sourire. Elle hocha la tête en roulant des yeux, « T'as même pas idée. Tu me rends toute chose. » répondit-elle, peu sérieuse, souhaitant surtout se payer la tête de Mushu qui aimait bien se vanter. L'avantage avec lui, c'était qu'il ne se prenait pas au sérieux, il avait beau se proclamer le mec le plus beau du monde, c'était toujours avec humour, pas comme certains qui ne se sentaient réellement plus pisser. Mushu sembla ensuite se délecter de ce qu'il se passait autour d'eux, bagarre, engueulade, il avait l'air plutôt content et se marrait.. Paloma trouvait ça un peu pathétique venant d'un basketteur de taper sur un de ses co-équipiers.. Du coup le fait d'apprendre que Madge se lâchait aussi ne lui plût pas trop et elle savait qu'elle allait devoir lui passer un savon digne de ce nom. Il était formellement interdit de se battre avec quiconque, à l'intérieur ou à l'extérieur du lycée c'était pareille.. Madge avait une image à véhiculer, les filles de l'équipe de Lacrosse faisaient tout pour paraître mieux que les cheerleaders, ça n'était pas pour que l'une d'elle foute tout en l'air en allant jouer des poings. « Tu me vends du rêve là! Mushu, roi des pétasses, ça claque! J'vais en faire des jaloux hé hé! Allez, on se fait un bain de minuit? » répondit Mushu à la prposition de Paloma d'aller dans la piscine. Elle roula des yeux et rit lorsqu'il les autorisa à toucher son corps de rêve. « Ca va les chevilles sinon ? Je te conseille pas d'aller dans la piscine, elles doivent être tellement lourdes qu'elles vont te tirer au fond et tu pourras plus remonter. Tu vas mourir dans d'atroces souffrances. » Paloma était inspirée ce soir, elle aurait put continuer de lui déballer pas mal de connerie, comme par exemple que sa mort dans la piscine serait devenue un mythe, qu'on l'aurait raconté aux enfants de génération en génération, mais elle se coupa toute seule, porta le joint à ses lèvres pour en tirer une dernière latte avant de le tendre à qui le voulait...