J'aperçus au loin, placardée sur le mur en face de la vie scolaire, la feuille listant tous les profs absents. Je n'étais pas du genre à la consulter tous les jours, profs absents ou non, j'avais pour habitude de choisir mes cours à la carte. Mais va savoir pourquoi, alors que je rejoignais ma tablée habituelle où mes potes m'attendaient, je fis un petit crochet histoire de survoler ce papier. Mme Holtzman absente ? Vraiment ?! Mme Holtzman. Amen. Mes quatre heures de philosophie venaient de sauter et j'avais par conséquent toute l'après midi devant moi. Je me dirigeai vers la cafet' et claquai quelques bises aux joues de mes amis qui allaient devoir manger sans moi car il n'était pas question que je reste au bahut. Là tu te dis, « Ouais c'est l'occasion de trainer en ville, voir tes potes, boire un verre » mais étrangement, la première chose à laquelle j'ai pensé était un bon bain chaud. Bah quoi, la flemme tu connais ? Dans mon cas on parle de flemme aiguë, ma vie allait à cent quarante à l'heure, et j'avais besoin de souffler, de m'isoler ne serait ce qu'une après midi, prendre du temps pour moi. Je traversai le lycée tout en évitant le plus de gens, histoire de ne pas avoir à inventer un mensonge pour décliner les invitations. J'incarnai la réelle associable, et j'aimai plutôt ça. Je sautai dans ma voiture, allumai ma radio et montai le volume à t'en péter le tympan. Direction : mi casa, objectif : glander.

« Maman t'es là ? » hurlai je dans ma maison, qui se révéla être vide. Super, j'échappai à la conversation mère/fille qui se résumait à « - T'as passé une bonne journée ? - Ouep ça passe (réplique que je sortais même si ma journée avait été des plus déprimantes, je ne voulais pas rentrer dans les détails avec ma génitrice, cela ne ferait qu'empirer les choses) – Bon tant mieux (ne pas chercher à en savoir plus, l'art que maitrise à la perfection ma mère) » Je déposai mon sac dans l'entrée, ma trousse roulant sur le sol, tant pis. J'ôtai mes talons pour ensuite les balancer je ne sais où avant de monter gaiment dans ma salle de bain. Le déjeuner attendra, je n'avais qu'une envie (des plus futiles tu vas me dire, je te l'accorde), plonger dans mon bain (hyperbole hein). J'ouvris les robinets à fond, me déshabillai en ondulant mon corps d'une manière fluide et mis mon premier pieds dans l'eau. Mollet. Bassin. Ventre. Poitrine. Cou. J'étais maintenant immergée dans l'eau, mon regard focalisé sur les ondes qui apparaissaient à la surface de l'eau. Je perdis alors peu à peu le fil du temps et réalisai que j'étais restée presque une heure dans mon bain. Je laissai mes longs cheveux blonds sécher à l'air libre et enfilai un t-shirt trop grand pour moi qui dévoilait dangereusement une partie de ma poitrine. Les gouttes, telles des perles, coulaient le long de mon dos jusqu'à s'arrêter dans le creux de mes reins. Je m'apprêtai à rejoindre le canapé de mon salon qui me tendait gentiment ses bras quand mon portable émit un petit BIP, annonciateur d'un message « N'oublie pas que je passe ce soir monkey » C'était Nash, bien évidement. Il m'avait, la veille, envoyer un sms me disant qu'il voulait me voir. Ça m'avait d'ailleurs surprise, Nash n'est pas du genre à prévenir, encore moins à planifier un rendez vous. Quand il veut me voir, il sonne à l'improviste et me saute dessus avant même que j'ai le temps de dire « Entrer ». C'est quand même étrange. « Mes cours ont finis plus tôt, je suis chez moi, passe. N'oublie pas le déjeuner tu sras' un amour, je n'ai pas mangé. » Je savais pertinemment que Nash s'arrangerait pour pouvoir venir au plus vite, il n'était pas du genre à rechigner devant l'idée de louper des cours. Un quart d'heure plus tard, alors que j'étais affalée devant une émission bidon, le bruit strident de ma sonnette retentit. « Merde quoi, on peut pas être tranquille deux minutes » laissai je échapper en étouffant quelque peu la fin de ma phrase. « Plume, c'est Nash » En effet, c'était bien la voix du basketteur. C'est qu'il avait été vite punaise. Même pas le temps de me maquiller. Après tout, ce n'est pas comme si mon but était de le séduire, Nash et moi, nous passions par dessus tout ça. J'ouvris la porte et trouvai adosser au mur de mon seuil d'entrée le beau brun. Une légère brise s'engouffra dans ma maison, la chair de ma poitrine frissonna. Mon t-shirt laissait presque entrevoir un sein, mais je ne le remarquai même pas. Nash m'avait vu tant de fois nue que nous n'en étions plus à ça près. « Merci pour cet accueil chaleureux dit donc » lâcha Nash d'un air qui se voulait amusé. Mais je le sentais ailleurs, pensif. « Oh oui, désolée, je ne m'attendais pas à ce que tu rappliques aussi vite. Juges en par ma tenue et ma gueule » lui répondis je tout en lui faisant signe d'entrer.

« Alors ce n'est pas fait exprès ? Je suis déçu ... » Nash s'engouffra dans ma maison. Pas la peine de lui faire visiter, il la connaissait de fond en comble. Nous avions l'habitude de nous retrouver chez moi, la maison des Hastings ne permettant pas nos rencontres. En effet, s'y trouvait Blue. Blue mon amie. Blue la fille à qui je dis tout. Blue à qui je mens depuis si longtemps. Si seulement je savais comment lui avouer, et faire en sorte que notre relation en reste inchangée. Ça me tue de lui cacher des choses. Bref. Là n'est pas le sujet. « Je sais qu'il en faut plus pour te tenter Hastings, ne va pas me dire que tes couilles parlent à la seule vue d'une paire de jambes. C'est moi qui serais déçue ... » lui répondis je tout en fronçant quelque peu les sourcils, avant d'étouffer un petit rire. Nash me frôla, et se dirigea automatiquement vers la cuisine, deux sacs en papier à la main. Même pas le droit à une bise ? Nash était décidément étrange aujourd'hui. Sans savoir pourquoi, je commençai à appréhender. Appréhender quoi ? Je te le demande bien mais je sentais que le jeune homme était venu me voir pour une raison bien particulière. Raison qui demeurait sous X pour l'instant. « Tu m'excuse hein, mais j'fais comme chez moi. En même temps, j't'apporte à bouffer, c'est déjà bien. » En effet, Nash avait sorti la première barquette et l'avait soigneusement déposé dans le micro-ondes. « Oui oui fais comme chez toi, jsuis sure que de toute façon, tu sais mieux te servir de ce foutu micro-ondes que moi. Nash, jvais pas te baiser les pieds si c'est sque' tu attends, encore moi t'appeler dieu. » Oui, dire merci me posait apparemment un problème aujourd'hui. Je lui rendis toutefois son léger clin d'œil même si, à vrai dire, je n'étais pas tellement d'humeur à jouer. Un vieux truc planait dans l'air et je voulais savoir ce que c'était. Nash s'accouda sur le plan de travail. Je l'imitai en allant m'asseoir sur le bar, séparant la cuisine de la salle à manger. Un léger frisson me parcourru quand ma peau nue entra en contact avec le marbre froid. Le jeune homme avait toujours su me réchauffer, mais là c'était différent, l'ambiance était plus glacée qu'enflammée. Je croisai alors mes jambes, essayant ainsi de moins toucher la surface gelée avec mes cuisses. Nash me fixait. J'avais l'impression qu'il essayait de voir au plus profond de moi. N'arrivant pas à soutenir son regard, je m'intéressai à la minuterie qu'affichait le micro-ondes. Onze. Dix. Neuf. Il n'y avait jamais eu de gêne entre nous. Nous avions toujours eu l'impression de nous connaître depuis de longues longues années. Huit. Sept. Même si l'on ne peut pas dire que converser était l'une de nos activités préférées (tu vois ce que j'insinue) j'aimais réellement sa présence, et jamais, ô grand jamais nous n'étions à cours de sujets de conversation. Six. Cinq. C'est alors que Nash brisa le silence « Alors ... Euh ... Tu vas bien sinon ? » Vraiment Nash ? WTF ? Tu ne pouvais pas tout simplement me balancer ce qui te préoccupes, histoire que je comprenne la situation, car là je dois t'avouer que tout m'échappe. Bip. La minuterie venait d'annoncer que le premier plat était prêt. Alors que le jeune homme allait sortir le plat fumant, je soutenu enfin son regard avant de lui répondre « Oui Nash, ça va à merveille, mais ça jsuis sûre que tu t'en contre fou, depuis quand tu passes me voir pour checker mon état moral ? Je fis une petite pause, laissant Nash déposer la barquette sur le plan de travail et se retourner vers moi. Je le fixai quelques instants, avant d'ajouter plus calmement -Je vois que t'as un truc à me dire ou du moins quelque chose qui te préoccupe, t'es pas le meilleur des comédiens tsais. Alors vas y, n'y va pas par quatre chemins parce que tu sais que jn'aime pas ça. » Je ne saurai dire pourquoi mais mon pouls s'accéléra. Bravo Nash, tu arrives à me faire stresser pour quelque chose dont je ne suis pas au courant. C'est peut être carrément con. Mais ton suspens devient lourd. Sois franc merde.

Alors que je m'attendais à ce qu'il soit de plus en plus gêné, un léger sourire s'étira sur le visage de Nash. Un de ses sourires qui me fait craquer et qui me donne juste envie de lui sauter dessus. Mais faut dire que la situation ne s'y prêtait pas tellement. J'eus le temps de compter jusqu'à trois, m'attendant au pire, avant que Nash ne finisse par me répondre « J'suis pas comédien, et j'aime pas tourner autour du pot, alors voilà, j'me suis remis avec Madge. » J'eus l'impression de descendre une montagne russe. Tu sais, quand ton cœur se soulève dans ta poitrine. Je le regardai, toujours, sans jamais le quitter des yeux. Mon visage n'affichait aucune expression. J'étais comme une de ses statues grec, immobile, ne sachant que répondre, ni faire. Derrière ce calme apparent, je bouillonnai. J'étais tiraillée entre deux sentiments. Dans un premier temps, heureuse pour lui. Pour eux. Nash, tout comme Madge, sont des personnes que j'apprécie réellement. Ils méritent leur part de bonheur. Je ne peux être égoïste. Ne pas être égoïste tentai je de me convaincre en me le répétant silencieusement. En effet, je ne pouvais pas nier que cette annonce me fit l'effet d'un électrochoc. La relation qu'avions établie le basketteur et moi m'avait toujours convenue. Des sentiments amoureux n'avaient jamais été relevés, mais bel et bien une complicité solide. Une amitié sincère. Je savais que le jeune homme était lié d'une manière inconditionnelle à mon amie Madge, je les trouvais d'ailleurs adorables tous les deux. Mais j'avais toujours omis l'idée qu'ils puissent un jour se remettre ensemble. Je ne m'étais pas préparée. Bien sûr que j'étais contente pour eux, et je me devais de le laisser partir, car c'est ce qu'il voulait, c'est ce que je voulais. Entres amis ça se passe comme ça, on doit vouloir le bonheur de l'autre. Même si ce bonheur signifie la perte d'un lien fort. Je ne pouvais, pour l'instant, me résoudre à renoncer à nos parties de plaisir. Il y avait d'autres mecs, bien sûr, mais rares étaient ceux qui me connaissait aussi bien que Nash, aussi bien que mon monkey. Toujours immobile, Nash me lança un regard qui signifiait clairement qu'il attendait de moi je réagisse. Que voulait-t-il que je fasse, que je lui saute dans les bras et que je lui dise combien j'étais heureuse pour lui ? Que je me mette à pousser une gueulante, lui faisant comprendre que je n'étais pas prête à le laisser partir ? Je ne savais quoi faire. J'étais comme paralysée, toujours tiraillée entre mes deux sentiments. Je descendis alors du bar, reposant mes pieds sur la terre ferme. J'eus le reflex te tirer mon t-shirt vers le bas car celui ci était dangereusement remonté au niveau de mes fesses. Reflex stupide, je te l'accorde. J'avais l'impression d'être une gamine sous son regard pesant. Je finis par briser le silence en lâchant un petit « Ah » annonciateur d'un développement. « Écoute Nash, commençai je tout en relevant enfin mon visage vers le sien, et en soutenant son regard ténébreux, je suis heureuse pour toi, vraiment, tu sais que je considère Madge comme une de ces filles bien … Mais … merde, jsais plus par ou commencer J'étais confuse et ridicule. Je voulais qu'il sache que son bonheur m'importait, vraiment. Mais une part de moi était en ébullition, sa présence allait me manquer et je ne pouvais pas m'y résoudre. - Mais merde quoi, tu mconnais, tu sais ce qui se passait, enfin ce qui se passe entre nous. Rien de comparable à l'amour, jle sais, mais c'est juste dure de ce dire qu'il faut tirer un trait dessus.» Comme si Nash voulait définitivement se libérer de tout ce qu'il avait à me dire, il me répondit sans prévenir « Donc, j'suis venu pour mettre les choses à plat, tu comprendras que notre petit jeu n'est plus de circonstance. » Direct. Bam. J'aurais aimé plus de compassion, à croire que j'étais la seule à mettre du miens dans notre relation. Nash instaurait les nouvelles règles, c'était clair. Notre petit jeu n'est plus de circonstance J'ai saisi. Comme pour me barricader, pour cacher mes sentiments, je devins quelque peu agressive. Après tout il avait maintenant décidé de jouer la carte du franc jeu. « Oui en effet, c'est clairement plus de circonstance. Après tout ce n'était qu'un jeu. » mon visage se crispa quelque peu, essayant d'afficher une mine vexée mais Nash posa sur moi un regard qui voulait tout dire. En décodé ça donnerait « Arrête, tu sais que ce n'est pas ce que je voulais dire » Je ne pus m'empêcher de détendre mes traits, attendant que le jeune homme dise quelque chose. « Mais j'veux pas que le reste change entre nous. Certes, on n'a pas l'habitude de parler, mais on trouvera bien des choses à se dire ... Non ? » C'était facile à dire. Tout semblait facile. « Tu ne veux pas que ça change ? Bien sûr que ça changera ! On trouvera sans doute des choses à dire, oui ça je suis sûre que l'on en trouvera mais ce sera différent. Ne joue pas aux cons, tu sais qu'il nous faut bien plus que des paroles, on est comme ça, je ne suis pas sur que ça marcherait autrement. Je fis une pause, avant de reprendre. -Et puis Nash, t'es sûr de Madge sur ce coup ? Tu peux pas oublier le passé. » Voilà, je devenais la personne que je ne voulais pas devenir. La personne médisante qui essaye de faire douter ses amis. Je regrettai aussitôt mes paroles, je savais que Madge était sincère, ce n'était pas à moi de le remettre en question de toute façon. Seulement c'était la seule chose que j'avais réussi à dire, la seule chose que je pouvais lui balancer à la gueule. Je passais maintenant pour la fille jalouse, tout ce que je ne voulais pas incarner. Mais je ne savais pas comment lui dire ce que je ressentais.

Nash releva automatiquement sa tête vers moi. Je voulais ravaler mes paroles. Mais c'était trop tard. Tourner cinq fois sa langue dans sa bouche avant de parler, je ne connais pas. Pour une fois je fixai son regard, je n'allais pas me défiler. Pas cette fois. Il fallait que j'assume mes paroles. Que je lui montre qu'au fond, j'étais blessée. Nash paru pensif pendant quelques instants, alors que moi j'attendais toujours sa réaction. Qu'il me gueule dessus, soit, mais je voulais qu'il réagisse. A la place, il secoua légèrement la tête, comme pour chasser quelque chose de son esprit. Quoi ? Je n'en sais rien. Je m'attendais à ce qu'il prenne de la distance, à ce que mes paroles l'éloignent de plus en plus de moi, mais je fus surprise de voir qu'il s'approcha. Je pouvais alors entendre sa respiration, sentir son parfum et étais à distance de le toucher. Mais je n'en fis rien, le toucher là maintenant serait trop dur. « Tu as raison … » me murmura-t-il. Mon cœur se serra au son de sa voix. Bien sûr que j'ai raison putain ! C'est pas que je ne crois pas en notre amitié, loin de là, mais je ne crois pas en moi. Je me sens faible bordel. Je n'imaginais pas que perdre mes instants avec Nash me ferait si mal. Le pire est que je n'ai pas envie de le retenir, je veux juste le laisser partir, le laisser aimer. J'aurais aimé qu'il en fasse de même si j'étais tombée amoureuse. Je lui devais. Ma gorge se noua, et mes yeux s'humidifièrent. Je n'allais pas pleurer, non. C'était juste ce cocktail de sentiments qui faisait surface. La tristesse. La joie. L'égoïsme. L'amitié. La colère. Tout se mélangeai. J'étais perdue, et le regard de Nash me déconcertait. « Comprends-moi ... J'ai besoin que tu m'comprennes. Ne pense pas que casser notre relation me fait plaisir, loin de là, j'ne peux pas le nier. Mais ... Y'a Madge. » continua-t-il. Nash avait dit les bons mots. Je devais le comprendre, et je le comprenais. J'avais juste du mal à m'y faire. C'était trop brusque. « Je te comprends, murmurai je alors d'un ton qui se voulait rassurant (mais qui sonna plutôt comme étouffé et peu convaincant), y'a Madge je sais. C'est juste que ça arrive si vite » Quelle conne je suis. Ce n'était pas une maladie, c'était l'amour, c'est tout. Il n'y a rien qui puisse le prévoir, pas de tests médicaux, ça venait aussi vite que ça ne repartait. « Je n'suis sûr de rien Plume ... Tu m'connais maintenant et tu sais que le passé n'est pas quelque chose que j'oublie. Je n'sais pas où tout ça va nous mener, mais ... Est-ce que ça peut être pire franchement ? J'en sais rien et je n'ai pas les réponses. » En effet, j'avais toujours connu Nash comme quelqu'un de rancunier. Quelqu'un qui ne pardonnait pas facilement. L'entendre me confier ses doutes m'attendris. Ainsi le beau brun s'aventurait en terrain inconnu. Je fus impressionnée par sa détermination, son obstination. C'est qu'il devait l'aimer Madge. Leur amour m'émus alors. J'oubliai alors mes liens avec Nash et me pris à penser au couple qu'il formait dorénavant. Une petite part de ma colère s'envola alors. Comprenant qu'il allait être heureux, que mon monkey allait pouvoir y gouter à son bonheur. « Je n'sais pas quoi te dire. J'ai pas envie que ça change, mais j'ai pas le choix. » Nash s'empara alors d'une de mes mèches blondes, s'affolant au gré du vent. Ce geste eu pour effet de me ramener illico sur terre. Alors que quelques secondes plus tôt j'en étais à apprécier l'idée de ce nouveau couple, ma colère refit surface. « Arrête Nash ! T'as pas le droit dme faire ça, t'as pas ldroit' de jouer avec moi, tu sais que ça me fait mal ! » lui hurlai je en pleine gueule tout en repoussant violemment sa main qui caressait ma mèche. « Tu sais qu'avec moi c'est tout ou rien, te sentir si proche de moi, c'est trop dur. Tu npeux' plus faire ça, continuai je tout en secouant légèrement la tête de droite à gauche  - Comment peux tu penser une seconde à une amitié possible alors que tu te comportes comme avant ? Je craquerai Nash, on a jamais voulu se l'avouer mais on est faibles. »

« Merde, merde, merde. Putain, j'suis désolé. » bafoua Nash d'un un murmure presque inaudible. Le voir ainsi, perdu, gêné, je ne pouvais pas le concevoir. J'avais envie de le prendre dans mes bras, de lui dire que ce n'était rien, qu'on y arrivera, que je serai toujours là pour lui. Mais comment lui dire si moi même je n'en suis pas certaine ? Quel con ! Sans son geste, j'aurais peut être pensé qu'une amitié saine était envisageable. Mais à peine s'était-t-il approché de moi qu'une douce chaleur m'avait envahie. Comment lutter contre ça ? Contre quelque chose qui nous est méconnu ? Ce n'est pas de l'amour, ça j'en étais certaine, nous n'étions pas voués à finir ensemble. Il avait Madge, j'avais l'homme de ma vie, quelque part, mais pas ici, pas dans cette pièce. Comment se battre contre quelque chose d'invisible ? Nash s'écarta de plus en plus de moi. Chaque pas en arrière creusait le fossé qui allait dorénavant nous séparer. Je nous sentais de plus en plus distants, comme étrangers. Mes yeux se focalisèrent sur son visage, comme si c'était la dernière fois que je le voyais. Chacun de ses traits restera gravé en moi. Nash s'avança alors vers la sortie. C'est ainsi qu'il voulait affronter la situation ? Fuir ? Je ne pus bouger, je le regardai silencieusement, mes membres étant paralysés. « Vaut mieux que j'y aille ... t'as raison, j'suis faible, vaut mieux pas qu'on se revoit, je craquerai. » Qu'est ce que ça faisait mal à entendre putain. C'était comparable à un coup de poignard dans le dos. Ma gorge se noua de plus belle. Si j'avais été une fille normale, je l'aurai supplié de ne pas partir, je lui aurais dis qu'on trouverait une solution, que je ne me pouvais me passer de son amitié et que cela impliquerait que je ferai des efforts. Mais je n'en fis rien. Je n'étais pas normale après tout. Je ne savais gérer mes émotions. Je pleurais quand il fallait gueuler, gueulais quand il fallait pleurer. Mon visage était inexpressif, seul mes yeux humides traduisaient mon désarrois. Nash ne m'avait jamais vu comme ça. A peine étais je avec lui que je retrouvais le sourire. Journée de merde ou non. Son aura m'était bénéfique. Il me faisait du bien, il illuminait certaines de mes journées sombres. C'est comme ça que ça se passe entre nous, enfin que ça se passait. Enfin merde quoi. « Ca serait tellement plus facile si j'te détestais putain ... » « Nash, tais toi ! » lui hurlai je sans prévenir. Mon corps venait alors de reprendre vie, je m'étais précipitée dans l'entrée, le rejoignant. Je lui faisais maintenant face. J'étais assez proche de lui pour voir de minuscules gouttes de sueur, perles scintillantes, apparaitre au niveau de son front. L'air était lourd. « Tu peux pas dire ça merde ! C'est à moi de te détester ! Ce serait plus simple pour moi, pas pour toi. Toi tu t'en vas vers quelque chose d'heureux, tu vas retrouver celle que t'aimes. Ce sra' facile de ne pas penser à moi. Pas la peine de me détester ! » Voilà, j'étais maintenant jalouse de Madge. Jalouse qu'elle me vole mon ami. Jalouse de leur bonheur (dont je devais normalement me réjouir). Une larme coula le long de mes joues, une seule. J'étais si en colère. C'était tout de même injuste. Pourquoi devait il choisir ? Je comprenais son choix, j'aurais fait de même. Mais c'est si dur pour l'autre. « Promets moi de me gueuler dessus dès que j'irai trop loin comme tu l'as fait. Y'a que comme ça qu'ça marchera. » me répondit simplement Nash. Posant sur moi un regard qui se voulait presque suppliant. Comment pouvait il me demander ça ? Après tout c'était lui qui était en couple. Lui qui devait faire des concessions. Lui qui devait faire en sorte que ça marche. « Tu peux pas me demander ça, comment veux tu que je te gueule dessus alors que j'en mourrai d'envie ? Comment veux tu que ça marche si moi même je ne veux pas de cette réussite ? » C'est alors je pesais l'impact de mes paroles. Dire que je ne voulais pas que ça marche, c'était renier notre amitié. Hors cette idée m'était encore plus insupportable. Je me trouvais dans une impasse. Je n'avais pas le choix, j'allais devoir l'accepter. C'était soit ça soit je perdais Nash, je perdais mon monkey. J'inspirai profondément, essayant de me calmer. Du dos de la main j'essuyai la larme qui était venue se nicher dans mon cou. Je relevai la tête et regardai le jeune homme. J'étais si vulnérable. Frêle comme une enfant dans mon t-shirt bien trop grand. « Je ne veux pas que l'on se quitte comme ça, je en veux pas que tu partes, ça ne nous ressemble pas, commençai je d'une voix douce, beaucoup plus posée qu'avant. La colère impulsive avait laissé place à la fragilité, tu penses qu'on peut y arriver ? Car je ne peux pas imaginer perdre ton amitié ». Je venais de tout dire. Je venais de lui faire comprendre que j'étais consciente de n'avoir aucune autre option. Je venais également d'avouer tout haut ce que l'on pensait au plus profond de nous : on ne voulait pas se perdre. C'était certain.

« J'ai vraiment besoin de nos moments de complicité. Ce n'est pas parce que je suis casé que j'ne peux pas te voir, j'ai besoin de personne comme toi, oui, j'te l'avoue enfin, j'ai pas envie de te perdre, ton amitié m'aie chère. » Nash acheva sa phrase avant de sourire. Un sourire ni provocateur, ni joueur, ni séducteur, pas un sourire dont j'avais l'habitude. Un vrai sourire. Un de ceux qui sont rares et qui sont sincères. Je restai béate, contemplant ses lèvres et me disant que c'était peu être ca la solution. Sourire, ne pas se lamenter, ne pas penser à tout ce qu'on a perdu, mais penser à tout ce qui nous reste. Penser à notre amitié, aux rires qu'on a eu, et qu'on aura encore. Bien sur ce sera différent, il me faudra du temps avant d'assimiler le fait que mon monkey n'est plus mon monkey. Qu'il n'est plus mon pantin, que toutes les ficelles ont été coupées. Qu'il ne me prendra plus par surprise. Moi aussi j'en ai besoin, tellement besoin. T'es un peu mon doliprane des mauvais jours. Me passer de toi, c'est un peu comme renoncer à des rayons de soleil. J'ai envie que tu me bronzes Nash. Jveux pas rester blanche. Mon cœur reçu une petite décharge quand j'entendis la fin de sa phrase. Tout avait était question de jeu entre nous deux. Jamais nous nous étions avouer notre amitié, notre besoin de l'autre. Et de l'entendre me rendait toute chose. A croire que nous pouvions définitivement être amis. Je ne savais que lui répondre. J'étais encore submergée par mes sentiments, impossible de mettre mon esprit au clair. Alors dans un élan, je m'approchai de Nash, et l'entourai de mes bras, posant doucement ma tête sur son torse. C'était ca ma réponse. Un geste valait bien plus que des mots. Je lui faisais confiance, il m'avait dit qu'on y arriverait, alors je me devais de le croire. C'est ce que font les amis. Je restai ainsi une bonne trentaine de secondes, l'oreille collée contre lui, écoutant les battements de son cœur ralentir. C'était comme un adieu à son corps, non, pas un adieu, un aurevoir. Il ne me sera peut être pas donné l'occasion d'y gouter à nouveau, mais je pourrai toujours le voir, toujours l'apprécier. « On n'est pas obligé de foncer dans une fin dramatique. On peut y arriver ... Encore faut-il que tu arrêtes de t'habiller de cette façon et tout se passera bien ... » je ne pus retenir mon éclat de rire. Toute la pression retombait, j'étais encore un peu vaseuse, ce trop pleins d'émotions est un putain de truc qui te coupe les jambes. Mais rire me détendit, je reculai mon corps de son étreinte, et le regardai les yeux rieurs. C'était toujours le même. Je soufflai un grand coup, pour enfin redevenir moi à mon tour. Nash me regardai toujours, avec son sourire des plus troublants. C'est alors qu'il ajouta « J'vais pas te laisser sur le côté. » C'était tout ce que j'avais besoin d'entendre. « Je sais » lui répondis je en lui rendant son sourire. Nous étions toujours sur le seuil de ma porte, j'attrapai alors le bras de Nash, le reconduisant vivement dans ma cuisine. L'épisode était clos. Je ne voulais pas qu'il reste devant cette porte, je ne voulais pas qu'il me remenace de partir, qu'il me dise que tout aurait été plus simple si l'on se détestait. « Nash, je crois qu'on va commencer par établir certaines règles, lui dis je en étouffant un petit rire, la première étant les fringues dangereusement provocants, je fis une pause, réfléchis quelques instant avant d'ajouter, ouais nan oublie en fait, c'est pas la première, jm'habillerai comme jveux, qtu' le veuilles ou non. Je lâchai son bras, et allai m'appuyai contre le plan de travail. Moi j'en ai une par contre, si jsuis bourrée ou défoncée, tu ne m'approches pas. Même si jte dis le contraire, tu traces, j'ai pas envie de faire foirer ta relation » Je ne pus m'empêcher de penser à Ulysse et les sirènes, c'est que j'écoute en cours tu sais, fais pas genre t'es étonné. Cette épopée prenait tout son sens maintenant. J'étais une dangereuse sirène et Nash ne devait pas m'approcher. « Au fait Nash, je suis contente pour toi, vraiment. » Je n'avais pas totalement eu le courage de lui dire tout à l'heure. Cela restait encore dur mais je prenais sur moi.« Bref, continuai je en secouant la tête comme pour me sortir de mes rêvasseries. A toi dme dire une de tes règles » espérons que j'en tiendrais plus compte que la première.

Nash sorti le dernier plat du mcro onde et le déposa, ou plutôt le balança, sur la table. Qu'est ce que j'avais faim putain. J'avais tellement été retournée par la situation que j'en avais oublié cette sensation de trou dans le ventre. Nash s'installa autour de la table de la cuisine, et m'indiqua d'un léger geste de la tête de m'asseoir également. Je me laissai tomber comme un poids la chaise, reposant ainsi mes jambes encore engourdies. C'est alors que, reprenant mes esprits, je lui fis part de mon envie de connaître ses règles. Car après tout elles me concernaient, c'était maintenant la base de notre équilibre. Nous ne devrons en aucun cas les franchir, au risque de blesser des personnes que l'on aime, au risque de se blesser. J'avais besoin de savoir que lui aussi allait prendre sur lui, que je n'étais pas la seule submergée par la situation. Nash mis quelques secondes à réfléchir, et après avoir avalé une bouchée de son plat à importer, il déclara tout en me regardant « J'avoue que j'ai rien qui me vienne en tête. Tu n'veux pas t'habiller correctement ... Ca m'étonnerait que tu veuilles te couper les cheveux ? Donc ... J'ai rien à dire pour le moment. » La bonne blague Nash. Me couper les cheveux, jamais. Depuis petite je possédais cette crinière blonde. Me l'enlever serait comme me retrouver nue. Et puis même si je ne voulais plus être désirable pour Nash, cela nous tuant tous les deux, je comptais bien garder mon charme naturel pour d'autres hommes. « Oui en effet, oublie. » lui répondis je tout en lui adressant un sourire enfantin, m'excusant ainsi de refuser toutes ses conditions. « Ah si ! J'veux que tu me cris dessus quand je dépasse les limites, quand je fais quelque chose de trop. Bref ... Arrête de rire, c'est pas une blague » Je me surpris à rire, un rire quelque peu nerveux. J'avais encore en mémoire la scène qui, quelques minutes auparavant, s'était déroulée quand il m'avait demandé la même chose. Ça m'avait rendue hystérique, ça m'avait fait peur. Peur de ne pouvoir lui promettre de telles choses. Le repousser ? Comment j'y arriverai, c'était définitivement trop dur. Mais en acceptant sa relation, les conditions étaient claires. Je me devais de jouer le jeu, même si cela impliquait de grands sacrifices et un contrôle de soit hors normes. « J'essayerai Nash » Je venais enfin d'approuver l'une de ses demandes, même si au plus profond de moi, je n'étais pas vraiment convaincue. Je m'effrayai. Nos pulsions et notre tentation avaient toujours été si fortes qu'il sera dur de lutter contre elles. Mais je me battrai, je te le promets Nash. Mon rire re brisa le silence qui était moins lourd que tout à l'heure. Nash me fixa quelques instants avant d'afficher lui aussi, un rictus joyeux. Nos rires se mêlaient à merveilles, et étaient des plus harmonieux. Pour la première fois, depuis que le jeune homme avait passé le seuil de ma maison, je me sentais bien. Son rire était communicatif et j'eus vraiment l'impression de partager un repas avec un ami. Nous étions amis. « Au fait, tu pourras passer à la maison maintenant que ... Enfin voilà, c'est cool non ? » Maintenant que quoi ? Tu pouvais le dire à voix haute Nash, je devais m'y faire. Il venait de soulever un point positif de notre situation actuelle. Je m'étais déjà rendue chez les Hastings, et de nombreuses fois d'ailleurs, mais ça avait toujours été au côté de Blue. Évitant au maximum de croiser Nash dans la maison, nos conversations dans l'enceinte de ces murs avaient été des plus brèves. Nous n'avions jamais parler de notre relation à Blue. Je savais que ça la blesserait, et j'avais peur qu'elle ne puisse me pardonner. Mais maintenant que tout était terminé, une partie de moi eu envie de le lui révéler. Elle connaissait tout de moi, les moindres détails de ma vie. Et pourtant je lui avais mentis, mentis sur quelqu'un qui prenait un place considérable en moi. « J'aurais enfin le privilège d'être officiellement invitée par Nashad Hastings. Quel honneur dis moi » lui répondis je avant d'avaler une nouvelle bouchée. J'allais enfin pouvoir rentrer dans sa chambre, reflet de nos personnalités. J'allais savoir si il était du genre sentimental, à afficher des photos, ou alors bordélique, ou encore ce qu'il écoute, lit, fait, regarde, conserve. Ce nouveau rôle d'amie commençait à me plaire. Même si il n'égalera en aucun cas le rôle que j'endossais avant.

« Et oui ! Estime-toi heureuse, franchement, tu devrais limite me lécher les pieds à cet instant tellement tu as de la chance que je t'invite chez moi. » J'étouffai un éclat de rire. Putain ce que ça faisait du bien. Je ne savais pas si cette situation allait pouvoir perdurer, rester juste amis, mais j'y croyais. Je pris alors mon air innocent et ajoutai « Oh tu sais, te lécher les pieds serait peut être trop sensuel, faut pas tenter le diable je te rappelle. Dommage. » Je levai les yeux en l'air, en haussant les épaules, m'amusant de la situation. Nash prit un air offensé avant de m'adresser un de ces beaux sourires. Je lui lançai alors le bout de pain qui trônait sur la table, celui ci rebondissant sur le torse du basketteur. Age mental actuel, cinq ans. « Désolée, c'est parti tout seul » lui adressai je en unique réponse. Cela accompagné d'un sourire mutin et joueur. Le déjeuner continua dans une ambiance plutôt détendue, les cris avaient fait place aux rires. Alors que nous venions de terminer de manger, Nash devint pensif, et sembla chercher ses mots. Merde. Qu'avait il encore à m'apprendre ? Un petit silence vint s'installer avant que ce dernier soit briser par le brun « Dis, je voulais savoir. Pour Blue. Tu vas ... Faire quoi maintenant ? Enfin, t'es pas obligée de m'le dire t'sais. C'est juste que voilà quoi. » J'aime pas tes voilà quoi Nash. Tu le sais ça. Ma bonne humeur rechuta brusquement. Évidemment. J'avais, le temps de quelques heures, totalement oublié que nous n'étions pas les seuls concernés. Il y avait Blue. Sa sœur. Mon amie. Celle a qui je n'avais pas dit la vérité pendant tout ce temps. Elle se devait d'être au courant, peut importe les conséquences. Peut importe si je m'en prenais plein dans la gueule. Après tout c'était nous qui avions dérappés, nous qui nous nous étions fait prendre par notre propre jeu. Je savais que Blue était du genre possessive en ce qui concernait son frère. J'avais souvent eu l'occasion de l'entendre cracher sur les conquêtes de Nash, ne sachant pas trop ou me mettre pendant ces moments là. Après tout moi aussi je faisais partie de ces meufs. Même si notre relation ne se résumait pas uniquement à plan cul. Je ne pus imaginer une seconde la réaction de Blue. Nous étions, ou du moins j'étais dans la merde, c'était clair. « Bien sûr que je suis obligée de te le dire, après tout on est tous les deux concernés, je marquai un petit temps de pause avant de continuer, les traits du visage tendus, a vrai dire jsais pas vraiment quoi faire. Tu connais ta sœur, tu me connais, des mots plus hauts les uns qu'les autres pourraient vite partir. Et c'est tout ce que je ne veux pas. Jtiens à elle et à son amitié. Et je ne sais vraiment, mais vraiment pas comment elle va réagir. » Je plongeai mon regard dans celui de Nash d'un air grave. Comme si je cherchai une solution en lui. J'avais jamais autant remarqué que notre relation nous mettait dans un merveilleux merdier. Comme pour m'auto convaincre, j'ajoutai « Mais faut que jlui dise, ça peut pas durer » Happée par mes pensées, mes yeux se perdirent dans le vide et une multitude de scènes me vinrent à l'esprit. Blue me crachant à la gueule que j'avais trahi notre confiance était celle qui revenait le plus souvent. Un silence pesant refit son apparition et mon poux s'accéléra quelque peu. Mon cerveau était si embrumé que je ne voyais aucune solution. Qu'on m'apporte une corde, ce sera moins douloureux que d'affronter Blue … Merde … Putain de merde. Madge. Comment l'avais je oubliée elle aussi ? Il fallait qu'on la mette au courant, si notre ex relation circulait avant qu'elle en soit informée, elle aussi ne me le pardonnerait pas. Je suis officiellement dans une situation des plus compliquées. Je savais que mon amitié avec ces deux bouts de femme était solide, mais survivra-elle à la déception qu'elles pourraient ressentir. « Et madge Nash ? Madge ! » déclarai je d'une voix quelque peu paniquée. Le pire dans tout ça c'est que je me connaissais. Je me devais de leur raconter la vérité, certes, maintenant que c'était finis entre lui et moi. Mais j'avais un tempérament de feu, et jouer la victime ne me ressemblait pas. J'étais capable de monter la voix même si j'étais en tort. C'est ça qui me faisait peur, c'est cette boule de feu qui sommeil en moi et qui menace d'exploser à chaque accrochage. Je ne voulais pas gérer la situation de la sorte. « Dis moi que tu seras un minium avec moi, que j'aurais pas à faire face à leur colère toute seule » lui demandai je d'une voix qui se voulait suppliante. Car même si j'assumai totalement ma part de responsabilité, je ne voulais pas être toute seule à trinquer.