JE RESTERAI SOUS LE CONTRÔLE DE MA TÊTE, MON CŒUR ET MES COUILLES.
GAIA FEAT ANDREAS

clope à la bouche, j'approche mon briquet pour l'allumer. Je regarde tous ces skaters rider à la lumière orange du crépuscule. Vingt-deux heure, heure d'été, le soleil se couche juste et j'ai toujours aimé ce moment. L'ombre qui devient géante, le soleil qui arrive juste à la hauteur des yeux et la brise fraîche de la nuit qui se lève. Je sais pas pourquoi, j'ai toujours aimé ce moment, mais je l'ai déjà dit. Je m'assois sur le bitume encore chaud de la journée qui vient de s'achever, face à une rampe de skate. D'habitude j'étais à la place de tous ces types qui prenaient leurs pieds en glissant, mais j'ai une flemme monstrueuse de monter sur des roulettes. Alors je pose mes coude nus au sol, je plie les genoux et je lève la tête, prenant une bouffée de ma cigarette et souffle la fumée, qui forme un nuage au-dessus de ma tête. Ces petits plaisirs-là, j'aime ça, et on a tous un, ou deux trucs de merde comme ça, mais qui nous rend tellement heureux et insouciants. Et moi c'était ça, venir au skate parc le soir, pour profiter des derniers moments de la journée, mater les gens, sourire, rigoler, et puis voilà, j'suis un type comme ça moi, un type qui profite des joies qu'offrent la vie. En fait j'suis heureux, je n'ai pas envie d'me trouver des problèmes là où il y en a pas, des problèmes pour que l'on s'occupe de moi, pour être au centre des intérêts. Non, j'suis pas ça moi. Bref, je reprends une bouffée d'mon tabac, j'vous jure que c'est pas de la beuh, du shit ou un truc comme ça. Pas envie de me tourner la gueule, et j'suis pas accro même si j'suis plutôt friand d'ces trucs, hein. Je jette un regard sur des skateurs qui nous tentent des figures en freestyle. Je souris, et je m'relève et je m'assois en tailleur, clope entre mon index et mon majeur, et le rapporte à mes lèvres. J'arrive au filtre, je l'écrase au sol laissant des étincelles s'échapper et je jette le mégot au loin. Le silence commence à s'installer, les gens s'en vont au fil que le soleil s'endort. Un peu trop silencieux. Je fouille dans ma poche pour attraper mon portable, une vieille cabine pour remplacer mon ancien portable, tombé dans les toilettes pendant que je pissais. J'n'ai pas pu le récupérer, 'fin...si mais...non. Je cherche une musique pour briser le silence du skate parc, j'trouve la chanson de mia, bad girls. Elle me faisait rire cette chanson, j'sais pas, les paroles, le rythme. Bref, j'appuie sur play et la musique se lance, habillant le silence. Live fast, die young, bad girls do it well. je chante. Je chante mal, mais je m'en tape, j'aime bien chanter, surtout pour faire chier le monde. Le lieu se vide, j'vais finir seul si ça continue. Il restait deux, voire trois personnes à tout casser. Mais je repère surtout cette meuf, enfin, pardon, cette fille, une rousse. Du moins je le présume, elle est peut-être blonde, peut-être que le soleil refléte sur ses cheveux. Une fille qui skate, c'est particulièrement cool. Je me lève pour me rapprocher de la rampe sur laquelle elle glissait, mon hypothèse est la bonne, elle est bien rousse. Je souris comme un con, je pose un pied sur le bois de la rampe. D'un coup, je lève la tête, je vois son ombre tomber au sol. Je rigole, c'est pas drôle, mais je ris quand même. Deux secondes plus tard, elle avait glissé à mes pieds. Son visage me dit quelque chose, je peux jurer que je l'ai déjà vu quelque part. Mais la question n'est pas là, elle est allongée à mes pieds, j'la laisse pas comme ça. Je tends ma main pour qu'elle se relève. Douée, j'aime bien les filles dans ton genre. elle était mignonne. Mais je mets ma main à coupée que je l'ai déjà vu, j'en suis sûr.

ANDREAS ET GAIA ♦
I DON'T GIVE A DAMN 'BOUT MY BAD REPUTATION

Chééériiiiie, t'es réveillée ? » La voix fluette de ma muère me sort des mes pensées. Je me lève et sors de ma chambre. « Ouais. » Je descends les marche quatre par quatre. Et finalement, elle me sort son plus beau sourire. Le plus large, le plus séducteur. Je lui rends un sourire, maigrichon. « Il arrive dans quelques minutes et tu n'es pas prête. » Vous allez sûrement trouvé ça capricieux mais je ne suis jamais arrivée à l'heure à un de mes cours de danse. Enfin. Il vient à la maison. De toute manière, le temps qu'il discute avec maman. Je m'installe à la table et j'ingurgite mon petit déjeuner à grande vitesse. La cloche sonne. Je me lève et monte dans ma chambre. J'entends déjà les discussions de la veille repartir : drogues, alcools, jeunes, n'importe quoi, ... S'ils savaient. J'enfile rapidement un body et un jogging léger. Ouais, je vais pas danser avec les collants et tout le tralala tous les jours, non mais oh. J'attrape mes chaussons et descends les marche quatre par quatre à nouveau. « Un jour, elle va se tordre une cheville... » Je l'entends râler. « Fais gaffe, tu vas te tordre la cheville ! » Je souris, moqueuse. Ma mère est ridicule. Bon, direction la petite salle qui nous sert de salle de danse. Ma mère nous laisse seuls. J'enfile un chausson. « Tu t'es fait ça où ? » Je lui balance un regard. J'ai pas envie de répondre. « Eh oh. » « Skate. » Et voilà, c'est reparti. Il commence à me sermonner sur les dangers du skate, affaiblir mes chevilles,... Je ne l'écoute plus, je m'échauffe.

Ouais. C'est comme ça que se passent toutes mes journées. C'est comme ça que se passent toutes mes matinées. En général, j'essaye de m'enfuir, comme aujourd'hui. Je m'échappe, skate en main. Ouais, au moins là-bas, on ne me sermonne pas parce que je ne fais pas ce que je devrais faire. Les mecs sont cools, ils se foutent pas de la gueule des gens. Enfin, là-bas, on rit bien. Merde, attends. Je suis habillée comment ? Jegging, cropped top bleu, chaussures bleus, pas de talons. Enfin, de toute manière, je n'aurais pas put avec des talons. Si je bousille mon jegging, ma mère m'étranglera, elle dit que ça coûte cher. Enfin, c'est rien par rapport au manteau de fourrure qu'elle s'est offert la dernière fois. J'aime pas la fourrure, je trouve ça laid de tuer des animaux pour ça. Enfin, elle m'a garantit que c'était de la fausse. J'espère bien tiens. Le trajet est rapide, surtout en skate. Enfin. J'arrive, je balance mon sac sur un banc. Je sais que personne ne va y toucher, de toute manière, y a rien dedans. « Ah, salut ! »

J'ai jamais comprit comment les journées passaient aussi vite. Je n'arrive pas non plus à dire si le skate park est plus ou moins vide. Il reste des gens, comme toujours. La nuit commence à tomber et c'est encore mieux. Je sais pas si je progresse vraiment. Enfin, quand j'ai commencé, y a quelques mois, j'étais incapable de tenir debout. Là, au moins, c'est la chose la plus simple. Je baisse le son de mon ipod. Ouais, vu qu'il y a moins de monde, il y a moins de bruit, donc ça sert à rien d'écouter fort. Je fais un petit ollie. Simplissime, le premier truc qu'on apprend. Mais au moins, ça je sais le faire parfaitement. J'avance, un peu plus vite. Bon dieu, j'adore ça, sentir le vent dans mes cheveux. C'est trop agréable. Un sensation différente de la danse, mais tout aussi agréable. Je regarde autour de moi, il est vrai que le temps passe trop vite. Il ne dois plus rester beaucoup de monde. Bon, peut-être que je vais pouvoir tenter d'autres choses. « Live fast, die young, bad girls do it well. » Euké. Je sais pas qui est le guignol qui chante, mais c'est vraiment pas terrible, paroles de musicienne. Finalement, je remonte le son de mon ipod. Bon, aller, faut essayer des trucs plus compliqué. J'apprends sur internet. Ouais, j'ose pas demander aux gens de m'expliquer, j'ai peur qu'on se foute trop de ma gueule. Alors, je regarde comment faire. Et en principe, j'apprends vite. Autodidacte ouais. Faire le simple d'abord. Slide de base. Pourtant, je m'emmèle les pinceaux. Aoutch. Mes genoux. Je me redresse pour me mettre sur le cul et frotte mes genoux. Bon, mon jegging n'est pas troué. Chouette. Je frotte les genoux et lève la tête. Je suis tombée aux pieds de quelqu'un. Il me tend la main, je m'en sers pour me relever. Je me frotte le derrière pour retirer un peu de crasse. « Douée, j'aime bien les filles dans ton genre. » Oh bah, tiens, c'est notre chanteur. Je ramasse mon skate. Je le regarde plus amplement. « Merde. » Comment j'aurais put oublier sa tête. Ouais, sympathique l'accueil, mais voyez-vous, j'aime pas vraiment qu'on ouvre ma cabine d'essayage alors que je suis en sous-vêtements. Je recule. « Encore toi. »