Sur l’horloge accrochée dans le salon, il commençait déjà à se faire tard. Pour moi, la nuit ne venait que de commencer. Je n’étais absolument pas du genre à me pointer à une soirée parmi les premiers. Bien souvent, je me ramener quand la fête était à son apogée. S’était un principe… Et puis, s’était tellement chiant d’arriver quand il n’y a personne. Tout le monde se fait chier et personne n’ose anticiper quoi que se soit. A chier.
Et puis c’est pas comme si j’avais de la route à faire. Non, la fête se déroulait chez Léandre qui habitait exactement le même quartier que moi. Donc, je n’avais que quelques mètres à faire et ça serait bon. En y pensant, s’était pratique, si je finissais trop à l’envers, je n’aurais pas loin à faire et les chances de me perdre seraient moins importantes. Quoi que…
Levant mon regard vers la pendule et jugeant le timing correct, je décidais enfin de quitter mon canapé et de monter à la salle de bain. Bizarrement vide. Les autres devaient déjà être sortis. Et en y repensant, j’étais quasiment sur que je les retrouverais chez Léandre. Mes frères et sœurs étaient exactement comme moi, alors, normal.
Un rapide regard vers mon reflet. Le peigne dans mes cheveux. De toute façon, que je fasse un effort physique ou pas, elles étaient toutes à mes pieds. J’étais beau au naturel et je n’avais besoin de rien faire de plus pour ne pas finir ma soirée seul. Le truc ce n’est pas que les filles aiment les mecs comme moi… C’est qu’elles sont comme moi. Franchement, vous en connaissez beaucoup qui croient encore au Prince Charmant et qui se préservent toute leur vie pour être sure d’être avec le bon et bien moi j’en… Minute ! Bien sur que si. J’en connais une… Et en y repensant, je n’y avais jamais vraiment fait très attention. Pourtant, je la connaissais depuis longtemps. Tellement longtemps qu’avais finit par l’ignorer. L’oublier.

Mes parents étaient un peu spéciaux. Ma mère avait la nette impression de vivre dans un monde en guimauve. Toujours à voir la vie en rose et à prendre ses enfants, dont moi pour de véritables anges. Et puis mon père… Du peu que je m’en souvienne, il avait toujours eu des idées bizarres. Enfin, je m’en souviens peu, parce qu’il a quand même quitté le domicile familiale il y a 10. N’empêche qu’avant de partir, il avait trouvé le moyen d’assurer l’avenir de son second fils en le liant à une demoiselle, c’est-à-dire, moi. Ahah, la bonne blague. Vous savez ce vieux truc que font encore certains bourges… Ils promettent leurs enfants. C’est ce qui s’est passé. On m’a promis à une prénommée Gaia. Jolie rousse. Petit, je trouvais ça chouette. Vraiment. Je me disais que j’avais une fille rien que pour, que personne ne pourrait me la piquer… Je crois que je m’imaginais même le mariage à la Walt Disney, et les gosses à la fin. Enfin sauf que dans les Walt Disney, le prince est censé être charmant et il n’est pas censé avoir baisé toutes les autres prétendantes du royaume avant d’aller retrouver sa princesse. Le prince, il va cueillir des fleurs et ils chantent des jolis trucs… Ils ne braillent pas des chansons grotesques en se bourrant la gueule et fumant un joint. J’ai rien d’un prince charmant. Elle a tout d’une princesse…
Qu’est-ce que nos familles attendent clairement ? Que je finisse simplement par lui voler sa virginité ou que je passe le restant de ma vie avec ? Je suis un connard, pas au point de mentir tout une vie. Alors, je veux bien baiser avec elle, mais juste histoire de baiser. Juste histoire de lui faire découvrir enfin ce que c’est la vie… Qu’elle aille découvrir d’autres garçons. Qu’elle se trouve un autre prince. Parce que si c’est vraiment que sur moi qu’il faut compter pour ce rôle… J’vous garantis que vous verrez les comptes de fée d’une autre manière.

C’est donc vêtu d’un tee-shirt vert flash et d’un jean que j’arrivais alors que la fête battait à plein fouet. La plupart des invités étaient lycéens. Pas beaucoup plus jeune que moi certes… Et putxin qu’est-ce qu’il y avait de la meuf ! Après ça se plaint quand ça se fait pécho dans un coin et qu’il n’y rien après. Tu m’étonne avec des décolletés pareils, elles s’attendent à quoi ? Il y avait des têtes connues. D’autres non, mais qui donné envie de connaitre. Et pourtant, ma tekila à la main, mon joint au bout des doigts, c’est une tête connue qui attira mon attention. Quand on pense au loup… Une chevelure flamboyante attira mon attention pas loin. Un sourire aux lèvres, aucune hésitation… Peut-être qu’il était temps de voler la virginité d’une jolie poupée.