Pourquoi il faut toujours que tu fasses tout couiller ? Pourquoi il faut toujours que tu cherches la merde ? Tu ne te rends pas compte que tu as failli perdre Madge avec tes conneries. Tu ne te rends pas compte que tu as eu de la chance qu'elle s'arrête quand tu lui as demandé d'attendre, alors qu'elle aurait pu te cracher à la gueule et se tirer. Tu ne te rends pas compte que c'était peut-être la dernière fois que tu la voyais en bon terme. Mais t'as de la chance. T'as toujours cette putain de chance, le cul bordé de nouilles, comme on dit. Tu l'embrasses, elle ne réagit pas. Mais au moins elle ne part pas. Ça te soulage en un sens. Sans que tu t'y attendes, elle te pousse brutalement et te gifle. Après tout, tu ne mérites que ça. M'enfin pour le coup, ta tête prend cher aujourd'hui, entre ta chute et la gifle. « Pourquoi tu joues ? Pourquoi tu me cherches alors que tu regrettes toujours… Pourquoi on s’inflige ça hein ? » Tant de questions auxquelles tu aimeras bien répondre, mais tu ne peux pas. Parce que tu n'en as aucune idée. La réponse la plus appropriée serait sans doute "parce que je suis un connard", mais tu te tais. Un pas vers toi, tu regardes ses chaussures tomber au sol, elle capture sauvagement tes lèvres. Sa main glisse dans tes cheveux, tu grimaces de douleur. Elle rompt tout contact et porte sa main devant son visage, et le tien par la même occasion. Du sang. Tu ne t'y attendais vraiment pas. Tu ne réagis même pas. Ce n'est pas si grave, tu t'es juste ouvert. Mais elle n'est pas du même avis que toi. Soupirant et attrapant ta main pour t'emmener jusqu'à ta chambre, elle te force à t'assoir sur ton lit. Un aller-retour entre ta salle de bain et ton lit plus tard, elle s'installe à tes côtés. « T’es vraiment pas doué.. » Tu ris légèrement, avant de te faire pincer soudainement et de sentir du désinfectant envahir ta plaie. Double douleur, deux pour le prix d'une. Tu te dis qu'elle ferait une misérable infirmière. Mais la situation est assez critique sans que tu rajoutes tes sarcasmes. « Tout ça pour me rattraper, tu ne pouvais pas me laisser partir. » « Non. » tu lui réponds ça aussi simplement que possible. Non, il aurait été définitivement inenvisageable de la laisser partir. Non, mais sans donner de raison. Elle s'affale sur ton lit, tu ne bronches pas, immobile, tu fixes un point du mur. « Tu sais que je supporte beaucoup de surnom… Mais être prise pour une pute c’est vraiment le pire je crois… » Tu soupires. Bien sûr que tu le sais. Mais qu'est-ce que tu peux bien lui dire après tout ? Que tu ne sais pas ce qu'il t'est passé par la tête ? Mensonge. Bien sûr que tu sais ce qu'il t'es passé par la tête. Tu as voulu la provoquer, comme d'habitude. C'est votre jeu de vous énerver l'un l'autre. Mais tu as dépassé la limite à ne surtout pas franchir. Maintenant tu en subis les conséquences. Elle tire sur ton bras et tu te retrouves brusquement allongé toi aussi. Tu oses un regard vers elle, vos yeux se rencontrent, tu ressens de la peine dans son regard, ça te perturbe. Encore plus que tu ne l'étais déjà. Sa tête contre ton épaule, tu passes ta main dans ses cheveux. « Je veux pas te perdre avec nos conneries. » Tu soupires. « Je n'veux pas non plus, et j'assume ma connerie, t'as pas à en subir les conséquences. » Vos voix n'étaient plus que des murmures. Comme si vous ne vouliez pas qu'on vous entende, comme si vous étiez en train de vous confier des secrets et que vous chuchotiez de peur que les murs vous entendent. Tu ouvres la bouche, tu aimerais t'excuser, lui dire que tu es désolé d'avoir agi de la sorte, mais les mots refusent de sortir. Tu déposes simplement un baiser sur son front, bref, furtif. Tu laisses ta tête retomber sur le matelas et tu grimaces. Ta main se retire de ses cheveux. « Un jour, j'vais encore faire une réflexion à la con, et tu n'me reviendras pas. » Tu soupires, encore une fois.