Dans ce genre de jeu, il n'y a jamais de survivants, tous sont victime de l'amour. Quand on s'engage à jouer avec le plaisir et les sentiments, on ne gagne pas bien longtemps, au contraire. Les sentiments prennent le dessus, te laissant succomber dans un trou noir te détruisant à tout jamais. Avec Leandre, j'essayais de garder une certaine "distance" entre nous. Je voulais pas tomber amoureuse et inversement. Cependant je couchais avec, tout le temps. Le plaisir de savoir qu'après notre jeu on allaient faire l'amour me procurait des frissons dans tout mon corps. Leandre fait partit de ses mecs ordinaires avec qui ont couchent sans attendre quoi que ce soit au retour, mais depuis quelques temps, je ressens autre chose. J'ai besoin de le voir, souvent et de jouer, tout le temps. Je pris mon portable pour lui envoyer un sms. " Salut babe, ça te tente une expérience à la plage. J'espère que tu es en pleine forme, ça va être la bamboula dans ton boxer." Puis je le rangea dans ma poche pour filer me préparer. Je mis un short en jean avec un tee-shirt basique, accompagné d'un gilet et de mes sandales et en route la plage. Sac, clefs et portable en main, je partis avec excitation rejoindre Leandre.
Une fois rendue, je sortie une couverture de ma voiture puis je m'installa dans un coin tranquille pour la déposer délicatement. Oui, faire l'amour à même le sable, non merci. Je pris mon portable pour surveiller l'heure : 7:12 p.m. J'étais impatiente, mais j'essayais de pas le montrer. Sandalette enlevées, je fixa l'horizon, pensant plus à rien. Je l'attends.

Réveil matinal. Le bruit importun de l’objet mécanique qui sonnait comme un oiseau à tue-tête semblait être de multiples éperons enfoncés dans le tympan. Rien n’était plus désagréable que d’avoir oublié l’alarme qui annonçait habituellement le départ pour cette maudite fac. Les paupières de Léandre étaient lourdes, sa vision était fragmentée entre l’éblouissement des faisceaux chaleureux de l’astre solaire et l’ombre offerte par le fait de se lover dans les profondeurs du coussin. La faute était partagée entre ; avec plus ou moins d’exactitude ; la bouteille de Tequila posée sur la table du repaire rempli de blancheur et son comportement de noctambule en déclin au fur et à mesure qu’il se posait des questions aussi siphonnées. C’est avec une lassitude exagérée qu’il s’étira lentement pour éviter de se froisser un de ses muscles tant malmenés ces derniers soirs. En effet sur sa nuque se laissait trainer un effet incommode qui n’était pas là pour arranger la fatigue naissante du jeune homme. Se balader nu comme un ver dans sa propre maison n’était pas gênant pour lui mais il éprouvait une certaine pudeur aussi peu plausible que cela puisse paraitre et n’hésitait pas à se couvrir en grande partie. Trainer la carcasse d’un homme qui se trimballe lui-même avec une gueule de bois à s’en tirer par les cheveux n’est pas chose aisée. L’effondrement sur la table de la cuisine était donc presque déjà assuré. Sa tête ne tenait pas sur ses épaules et son front vint percuter de plein fouet la froideur du verre. L’aspect ironique était qu’à force de vouloir se détendre il s’était fait mal. La bosse future vint s’ajouter à la migraine. Un bruit vint s’ajouter au brouhaha déjà présent dans l’esprit du brun. Il s’agissait de son portable qui vibrait. L’effort pour s’en emparer fut comme surhumain. « Salut babe, ça te tente une expérience à la plage. J'espère que tu es en pleine forme, ça va être la bamboula dans ton boxer » « Haaaaaaaaaaannnnnnn. » La plainte fut longue et dramatisée avec talent. Lézia. La talent de se parler à soi-même n’était pas donné à tout le monde, ou plus précisément il n’était pas maitrisé par le commun des mortels. Dans ce raisonnement philosophique il ne fallait chercher que l’absurdité d’un homme encore affaibli et atteint par les substances ingurgitées la veille. « Elle se fout d’moi là. Putain. Ché merde. » La langue pâteuse empêcha une déblatération d’insultes. Les heures suivantes il se retrouva à la plage. Quelle idée. C’était original si on pouvait appeler le fait de vouloir faire l’amour sur une serviette, exposé aux caprices du vent, à la place d’un bon lit douillet, une originalité. Il s’engagea avec les pieds nus sur le sable tiède et repéra rapidement celle qui semblait avoir un certain pouvoir d’attraction sur lui. Il se tint derrière elle quelques instants. « Je suis là. » Avec un sourire il se pencha vers elle pour déposer un baiser sur ses lèvres fraiches.

« Je suis là. » me dit t-il avant de déposer un baiser sur mes lèvres, tendrement. Je savourais ses quelques secondes de plaisir en retenant mes frissons. Cet homme me plaît et je me prive pas pour lui montrer. Je me leva, m'aidant de sa main avant de lui faire face. Il avait l'air à côté de ses pompes, l'air fatigué. Dur soirée ? J'ai surement dû le réveiller ou alors il a dû oublier d'enlever son réveil, ce qui l'a énervé et obligé à se lever. Le vent caressa nos visages, plaçant quelques unes de mes mèches devant mes yeux et ma bouche. Je les retira avant de rapprocher mon corps près de celui de Léandre. Je l'embrassa tendrement dans le cou, me déplaçant sur ses épaules avant d’atterrir sur sa joue. Je me détacha de lui avant de lui dire, avec un minimum de sérieux « T'as pas l'air motivé, si tu voulais pas venir, t'avais cas le dire » Moi gentille ? Toujours. Ce qui est bien dans cette relation avec Léandre c'est que je peux lui faire la tête, le fuir, il viendra toujours me voir et inversement. C'est un jeu. Certes un jeu dangereux, mais excitant. J'enleva mon gilet, puis mon tee-shirt suivit de mon jean pour finir en sous-vêtements dans l'eau. Je savais qu'il allait me suivre, c'est tout le temps comme ça. L'eau, exceptionnellement, était bonne. Le soleil commençait à se coucher, les habitants d'Oceanside rentraient chez eux et j'étais là, dans l'eau, à attendre un homme. Je sais que ça peut paraître absurde, certains diront que l'amour fait faire des folies, mais je pense qu'on a qu'une vie alors autant dépasser les limites qu'on nous impose depuis notre tendre enfant.

Le soleil avait disparu et il ne restait plus que les fragments d'un après-midi chaud et agréable. Ces débris de beauté rendaient la proximité de l'eau plus attrayante. Et tandis que les nuages se teintaient de leur couleur rouge orangé et resplendissaient comme mille feux en proie à l’extinction les deux jeunes gens se regardaient, se caressaient et s'embrassaient. Le cadre était plus celui d'un film que celui d'une réalité utopique et pourtant sa peau était bien douce, Léandre sentait le contact de ses doigts sur sa peau découverte qui lui arrachait des éclairs de plaisir faisant tressaillir son corps entier. Il était loin du rêve et bien ancré dans le sable chaud qui se mouvait en fonction de la brise légère qui circulait dans l'air. La fatigue toutefois le faisait lent, ses gestes étaient las mais s'exprimaient avec fougue. La perplexité qui émanait de son comportement était loin de l'étonné lui même. Il se connaissait à peu près, se savant lunatique il pouvait très bien tout laisser tomber et repartir chez lui. La chaleur de la proximité du corps de Lézia laissant place au froid du vent qui s'intensifiait le tira de ses songes. « T'as pas l'air motivé, si tu voulais pas venir, t'avais cas le dire » Pourquoi se donner la peine de répondre, il était conscient du jeu auquel il jouait et il savait respecter les règles de celui-ci. Il la laissa donc se dévêtir, lentement et se faufilait jusque dans l'eau. Le sourire aux lèvres le jeune homme fit de même terminant en caleçon sur la berge marine. Le premier pas dans l'eau lui arracha une légère grimace, il avait toujours été frileux. Il glissa vers la belle brune et fondit sur elle. Il l'agrippa de ses bras musclés et la serra contre lui. « Si je ne l'ai pas dis ce que j'avais envie de venir. » Il posa délicatement une main sur sa hanche et glissa l'autre dans son dos. « Il fait frais, l'eau nous protégera du vent.» L'eau leur arrivait au dessus des genoux, un geste suffit à les faire basculer tous deux dans l'océan.

Tel comme dans un de ses films à l'eau de rose, on étaient là. Debout, deux amants se retrouvant sur le sable chaud, s'embrassant comme si ce moment serait le dernier de leur existence. J'aurais pu le regarder droit dans les yeux et lui dire ce fameux mots que toutes personnes niaises amoureuses se disent entre elles, mais à la place j'ai décidé de faire une énième crise et de partir dans l'eau pour qu'il me rejoigne. C'est ma manière à moi de lui dire que je tiens à lui, énormément même. Je refuse de lui parler de ce que je ressens à son égard. Et si par la suite il se détache de moi à cause de ça ? Je m'en voudrais énormément. Je veux pas le perdre et même si je sais que notre jeu va nous détruire, je continuerais. Juste pour rester près de lui, savourer ses baisers encore et encore et sentir son corps contre le mien. Comme prédit, il fut dans l'eau, derrière moi, une main sur ma hanche, l'autre dans le dos, il me serra contre lui. « Si je ne l'ai pas dis ce que j'avais envie de venir. » Je souris. « Il fait frais, l'eau nous protégera du vent.» Je grelottais légèrement, restant contre lui pour me réchauffer au maximum. Puis je le fis face. Le regardant droit dans les yeux, je me mis à l'embrasser, déviant sur sa joue, puis son cou, son torse et en bas du ventre avant de remonter au niveau de son visage. Je l'embrassa passionnément, de nouveau avant de lui dire « j'ai des moyens pour nous réchauffer. » Je laissa glisser mes mains le long de son corps, l'embrassant dans son cou, avec le plus de tendresse possible.

Elle semblait pensante dans cette eau vive et fraiche. Léandre l’observait, curieux comme tout, s’imaginant à peine ce qui tourbillonnait dans l’esprit de Lézia. Le soleil continuait d’illuminer de ses dernières forces les nuages hauts dans le ciel tachetés de cette couleur orangée qui venait se refléter sur l’eau lisse. L’océan n’était pas agité ce soir, il les avait fait basculé dans l’eau, tout son corps sauf la tête était enfoncé dans l’eau, les caresses de la jeune femme ne le laissait pas de marbre et chaque contact avec ses doigts tirait de lui un frisson exquis qui le forçait aussi à sourire. « j'ai des moyens pour nous réchauffer. » Cette sorte d’invitation tira de lui un ronronnement grave, il releva la tête pour contempler les beaux yeux de la belle qui se tenait contre lui. Son regard était plein de défis et d’envie, il lâcha dans un souffle un rire léger à peine audible. Alors qu’elle se lovait encore plus contre lui tout en faisant glisser ses longs doigts sur sa peau trempée il cala sa main contre sa nuque et l’obligea à lever la tête. Avec un sourire dominateur Léandre l’embrassa une nouvelle fois les relevant tous les deux avec douceur. Il multiplia les baisers et commença à descendre sur les épaules de la belle brune glissant l’autre main dans son dos il entreprit d’en finir avec les derniers vêtements qu’ils portaient. C’est alors qu’ils purent entendre des bruits sur la plage. Une lampe de torche les éclaira alors avec toute son intensité. L’homme qui tenait l’objet lumineux était grassouillet et il portait un uniforme, le gardien de la plage, ou le surveillant, peu importe. « Qu’est ce vous faites encore là ? C’est la nuit, faut pas se baigner la nuit. » Léandre regarda le petit homme par-dessus l’épaule de Lézia. « Merde, qu’est-ce qu’il veut lui. » Il fronça les sourcils, ils étaient à moitié nus et il ne comptait pas se montrer comme ça à cet homme. « Pourquoi faudrait-il sortir ? » « J’insiste. Venez sur la berge ou je viens vous chercher. » Austin grogna de frustration en lançant un regard colérique à Lézia.