« Moi je te dis, vas-y. Y a personne de toute manière, ils sont tous à l'entraînement ! » Je la regarde. No way. En aucun cas je n'entrerais là dedans. « Non, non et non. Jamais. » Je fais non de la tête. Merde quoi, je vais vraiment devoir y aller. Et vu son regard, c'est impossible que j'évite ça. Elle sourit. Vous savez, de ce sourire pervers. Pas au sens sexuel du terme. Mais ce sourire un peu vicieux. Enfin, vous voyez lequel. Puis, là, elle me tend la bouteille. Boire au lycée. N'importe quoi. Pourtant, j'attrape la bouteille et avale une bonne gorgée. Je ne suis normalement pas une grande fêtarde. Je ne suis normalement pas une grande buveuse, mais bon. Depuis ma première cuite, je dois avouer que je me lâche un peu. Il va falloir que je me ressaisisse, wah. Merde quoi. Je fais non de la tête, sachant pertinemment que ça ne sert à rien de refuser puisque de toute manière, je suis obligée. Je bois à nouveau en prenant soin de ne pas lâcher la moindre goutte, imaginez si je tâchais mes fringues. C'est-à-dire un débardeur beige, un pantalon camel, un sautoir en argent et une magnifique paire d'escarpins beige que j'apprécie tout particulièrement. Alors que je suis entrain d'avaler un énième gorgée. Elle ouvre la porte et me pousse dedans. Merde, merde, merde, merde. La porte se referme, je tente de l'ouvrir à nouveau. Elle bloque. Merde. Je l'entends rire derrière. Je me fais petite et discrète, on sait jamais, le bruit des talons sur le carrelage est insupportable. Je relève la tête pour regarder face à moi et attraper une fringue de mec. Y en a partout. Mon regard circule sur toute la pièce. Merde. Focus. Il est penché, il ne m'a sûrement pas vu. Mais je ne pourrais pas sortir sans rien. Merde. Il se redresse. Et bien sûr, il est caleçon et chaussettes. « Gaia ? » Roberto. Holy shit. « Tu t'es trompée de vestiaire nan ? » Je me cache les yeux. Il est déjà trop tard, j'en ai déjà beaucoup vu. Je me retourne et ris. Ouais, ça c'est l'alcool. « Je suis totalement désolée. » Je lui tourne le dos, mais j'ai toujours les mains devant les yeux. L'alcool, je le tiens vraiment pas. Merde, ça craint.