Vendredi soir… Je m’ennuyais… Je m’ennuyais bordel ! Un vendredi soir ?! C’est quoi cette connerie ?! Pourquoi est-ce que j’étais affalée dans ce putain de fauteuil en train de regarder une série de merde tout en m’empiffrant de glace ?! J’étais pitoyable… Qui aurait cru qu’un jour, on me dira qu’un vendredi soir, j’étais en train de m’emmerder comme pas possible ? D’habitude, à cette heure-là, je devrais être avec mes biatch en train de foutre la merde ou à une quelconque soirée chez une quelconque personne du lycée. Et bien non, j’étais juste en train de soupirer à m’en fendre l’âme. Oh non, je n’allais pas rester comme ça, certainement pas. Déjà qu’en semaine, je ne restais quasiment pas chez moi, mais un vendredi soir, n’en parlons même pas. Un coup d’œil sur l’horloge m’indiqua qu’il n’était que 22h. Bon aller, il fallait que je me réveille et que je bouge de cette baraque bien trop silencieuse et froide à mon goût. En effet, mes parents étaient repartis en Suède depuis maintenant un mois et j’avais la villa rien que pour moi. J’avais reçu de leur nouvelle la semaine passé et c’était tout. Ils étaient vivants, point barre. Joyeux tout ça… De toute façon, je n’attendais pas à plus d’eux. Ce n’était pas comme si nous étions proches, juste liés par le sang et c’est tout. J’attrapais donc mon Iphone et je parcourais ma liste de contact. Rien, personne… D’habitude, j’aurais harcelé les filles mais ce soir, j’avais envie d’autre chose. Finalement, mes yeux bloquèrent sur un nom. Un sourire malicieux s’afficha sur mes lèvres tandis que j’envoyais un message à Robin. Je voulais le voir et il avait intérêt à se ramener. De toute façon, il n’allait sûrement pas dire non à une petite soirée au Maxdon’s.

Habille-toi mon beau et ramène tes jolies petites fesses au Maxdon’s dans une heure et demi. On va passer une bonne soirée et toi, tu vas me distraire.

Rien de plus, rien de moi. Je me levais alors de mon canapé et filai dans ma salle de bain pour me préparer. La douche me fit vraiment le plus grand bien, me réveillant totalement par la même occasion. 10 minutes passèrent, puis 20, 30. Je n’avais pas envie de sortir mais il fallait bien. Et c’est à nouveau dans un soupire que j’enroulais un essuie autour de mon corps et un autre englobant mes cheveux. Mon dieu, si je continuais de soupirer ainsi, j’allais mourir jeune. De toute façon, vu la direction dans laquelle je prenais, je savais que ma vie n’allait pas durer jusqu’à cinquante ans non plus, mais je n’en avais que cure. J’étais jeune, il fallait que j’en profite et expérimenter toute sorte de chose ; je ne pourrais plus rien faire une fois que j’aurais un boulot, bague au doigt et des gamins dans les jambes. Bon dieu, rien que d’y penser me déprimait déjà. Non non, fallait pas penser au futur, ça ne servait absolument à rien. Je me traînais donc jusqu’à mon walk-in closet. Des centaines de robes, de chaussures, de sacs et autres s’ouvrirent alors à moi. Ça, c’était mon petit paradis. Ce que je pouvais aimer cette pièce. Par contre, pour trouver une tenue, bonne chance… Ainsi, je fis le tour de chaque rangée, jetant des robes par-ci par-là, avant de jeter mon dévolu sur un petit bijou très simple. Une robe noire assez courte au décolleté plongeant, classe et très sexy à la fois. Je l’enfilais donc avant de retourner dans la salle de bain. Je me maquillais légèrement, juste de quoi faire ressortir mes yeux bleu-vert, un rouge à lèvre amber rose, une touche de parfum et quelques bijoux – bracelets et boucles d’oreille. J’enlevais ensuite l’essuie dans mes cheveux pour me les coiffer. Je ne comptais pas les attacher, non, ils étaient bien mieux à l’air libre, cascadant sur mes épaules. Des hauts talons noirs vinrent compléter ma tenue. Une fois satisfaite de l’image qui se reflétait dans le miroir je pris un sac à main noir et y fourra mon kit de survie ; à savoir ma trousse de maquillage, mon portefeuille, un paquet de mouchoir et mon iPhone. Un dernier coup d’œil sur ma montre m’indiqua qu’il ne me restait plus que 10 minutes pour arriver sur les lieux. Avec ma voiture, j’y arriverais à temps.

Comme toute bonne boîte qui se respectait, il y avait un parking privé. J’y laissais donc ma voiture. À peine sortie, j’envoyais un message à Robin. Il n’était pas encore là et il avait intérêt à se dépêcher sinon, j’entrerais sans lui. Je m’adossais donc contre ma mustang, attendant que monsieur veuille bien montrer le bout de son nez. Je n’étais pas une fille extrêmement patiente et il le savait très bien. Ainsi, je ne lui accordais que cinq minutes. Plus, il allait devoir trouver un moyen pour rentrer tout seul dans le club, ce qui risquait quand même de poser problème quand on est juste un seul mec, et pas des plus riches qui plus est. Après tout, Maxdon’s est quand même la boîte de nuit par excellence de la ville et seul l’élite pouvait y mettre les pieds. Et comme il n’en faisait pas partie, même supplier les portiers ne fonctionnerait pas. En plus ça m’étonne qu’il ait 100$ à leur filer… Il prenait son temps… Un coup d’œil sur mon Iphone me montra qu’une minute venait seulement de passer alors que j’avais l’impression que ça faisait déjà au moins 10 minutes que je l’attendais. Mon dieu, que c’était ennuyant quand on était seul… Sauf que je sentais que je n’allais pas le rester longtemps. En effet, un petit groupe de gars venaient de sortir de leur voiture avant de se rassembler, riant et parlant tout en me lançant des regards au coin. Je leurs souris alors et l’un d’eux vint directement me voir. Mignon mais… non merci. « T’es seule ? » Malheureusement pour lui – et ses potes – je venais de voir Robin arriver par-dessus son épaule. Je dévisageais alors l’inconnu avant de le contourner pour rejoindre mon homme de la soirée sans même répondre à sa question. De toute façon, il n’en valait pas la peine. « J’ai failli attendre. Allez viens, on va s’amuser. »