Do you hear me ? I'm talking to you, across the water, across the deep blue ocean under the open sky.

Il faisait beau. Beau et terriblement chaud. Lennon en avait franchement marre de rester dans la même maison que ses parents sans avoir le droit de leur injecter du somnifère pour qu'ils arrêtent de raconter des conneries pareilles, genre le tombeau du Christ, le poisson du vendredi midi. Parce que ça la gavait et que par-dessus le marché elle y croyait pas, alors à quoi bon rester écouter tout ça ? Il était dix heures. Elle entendait déjà la voix fluette et insupportable de sa mère, puis vint celle de son père. Quelque part c'était ironique, leur mariage, car ils prétendaient être contre l'adultère, mariage pour toujours, etc.. mais chacun trompait l'autre. Lennon le savait depuis longtemps et elle s'en foutait royalement. Allongée sur son lit, à moité réveillée, elle allongea son bras et attrapa son portable. Elle envoya un sms à Tristan : RDV carlsbad 14h? et peu de temps plus tard, ce dernier lui envoya une réponse favorable. Durant les deux heures qui suivirent, Lennon eut le temps de : prendre son petit déjeuner, s'engueuler avec ses parents, remonter dans sa chambre, piquer une tête dans sa piscine, s'engueuler à nouveau et finalement remonter dans sa chambre pour se préparer. Elle fila sous la douche, bouillante. Qu'est-ce-qu'ils pouvaient la faire chier. Elle se demandait comment, gamine elle avait pût les idolâtrer à ce point. Depuis quelques années, elle n'attendait qu'une chose, avoir son diplôme, se casser de cette baraque aussi sublime soit elle, et se casser à l'autre bout. New York par exemple. Elle prétendrait à chaque fois que ses géniteurs voudraient la voir qu'elle est occupée ailleurs. Et elle ne les reverrait plus pendant assez longtemps pour que cette rancœur qu'elle accumulait depuis des années s'estompe. Elle ferma le robinet, s'enveloppa dans une serviette chaude et retourna s'avachir sur son lit. Au moins, ils avaient arrêtés de crier. La jeune femme se demandait parfois pourquoi ils n'arrêtaient la casse ici. Parce que ça serait tellement plus simple pour tout le monde. Quoi que, ça s'empirerait probablement, parce qu'ils engageraient des avocats et ils ne cesseraient de se bouffer le nez pour telle œuvre d'art, telle photo et tel meuble. Comme si c'était important. Lennon récupéra son portable. Il était midi et demi. Elle se releva, mit un maillot bandeau de couleur azur, passa un short en jean ainsi qu'un débardeur blanc et se dirigea pour préparer son sac de plage. Huile, gossip, crème, bière, lunette de soleil, serviette, cash. Ouais, y avait à peu près tout le nécessaire pour une demie journée de plage. Treize heures. Elle dévala les escaliers, son sac à l'épaule et son portable à la main, ne prit pas la peine de signaler son absence à ses parents et se dirigea au garage. Là, elle monta dans son cabriolet et se cassa le plus vite possible de cette rue. La radio à fond, le pied sur l'accélérateur, les cheveux aux vents. En trente minutes elle arriva à la plage. Pour l'instant ça allait, ça n'était pas encore trop bondé, il y avait en plus une place énorme sous un palmier qui offrait de l'ombre et du soleil. Parfait. Elle alla louer un bon transat au vendeur sur la plage qui le lui emmena à l'emplacement qu'elle avait choisit pour poser ses affaires. Elle sortit son portable de sa poche et envoya un rapide sms à Tristan histoire de lui signaler qu'elle était arrivée. Suis arrivée, dès que t'arrives à la plage continue à gauche pendant 10 mins et tu verras un coin pénard et pas bondé. Le sable était fin et chaud, il faisait bon,... allez, qu'est-ce-qui pourrait bien tourner mal de toutes façons ? Elle retira ses vêtements, s'appliqua de l'huile - afin d'être bronzé au maximum pour la soirée des cheerleaders - et pendant dix bonnes minutes elle restait là. Comme ça, feuilletant les pages du magazine people. Finalement elle les enviait même pas, être suivie pendant des heures pour qu'au final on vous prenne en train d'avaler un bon vieux sandwich ça valait pas la peine.. Sauf d'avoir un joli dossier dans la presse en première page, évidemment. Fermant le magazine, elle allait goûter l'eau. Woah, elle était fraîche. Limite un peu froide, pour les habitués à l'eau chaude et agréable. Mais elle y alla quand même, accrochant sa chevelure dorée pour ne pas la mouiller - on le sait tous, c'est pas très sex les cheveux mouillés, hein - et pénétra dans l'eau. Au bout de quelques minutes deux mecs non loin dans l'eau l'abordèrent. La routine, quoi. Ils étaient même plutôt mignon. Provenant d'Espagne, ils avaient un accent muy bonito. Alors pendant quelques minutes ils la draguèrent et elle se laissait faire. C'était marrant. Bon techniquement, elle aurait peut être dû leur dire de se casser à cause de ce qui se passait sans vraiment se passer avec Tristan, mais plaisanter avec ces deux espagnols à la lisière du sable c'était sympa. Et puis, élargir les horizons était essentiel.. non ? Bon d'accord, c'était peut être une excuse un peu simple. Mais pourquoi Tristan arriverait-il forcément à ce moment ?

Un temps parfait, un transat, une piscine, un joint : quatre choses qui pouvaient mettre Tristan Chamberlain de bonne humeur et par chance, aujourd'hui, elles étaient toutes réunies, de quoi enchanter le brun. Ce dernier n'avait encore rien prévu pour la journée, il allait sans doute aller faire un tour chez Nashad pour prévoir une soirée ou une quelconque sortie histoire de s'occuper un peu pendant le weekend. Aucune soirée n'avait été annoncé, à croire que tout le monde se reposait ce weekend, pourtant Tristan était motivé et il ne devait pas être le seul, seulement, il fallait trouver l'endroit et le brun n'était pas très partant pour faire ça chez lui, il avait déjà tenté l'expérience plus d'une fois, tout ce qu'il gagnait était un sacré savon passé par papa qui retrouvait sa maison littéralement retournée. Ainsi, le jeune homme préférait aller à des soirées plutôt que de les organiser, c'était un peu moins de pression et surtout de problèmes. Confortablement allongé dans son lit à regarder les dessins animés comme il avait l'habitude de le faire souvent le matin après avoir fait la grasse matinée, il tourna la tête vers son portable posé sur la petite table de nuit qui venait de vibrer. Il l'attrapa pour regarder qui venait aux nouvelles : Lennon, une fille avec qui il entretenait une relation assez charnelle. Elle lui proposait de passer un moment avec elle à la plage, oui chef répondit-il. Il se leva une bonne dizaine de minutes plus tard pour sortir de sa chambre et descendre les escaliers d'un pas traînant. Il marcha jusqu'à la cuisine et se servit un verre de jus d'orange avant de remonter dans sa chambre pour se préparer. Il enfila un short, un marcel gris et un gilet beige, attrapa une de ses casquettes pour la poser sur sa tignasse brune, sauta dans ses Vans puis descendit de nouveau, cette fois pour aller dehors s'allonger sur son transat. Il fourra sa main dans sa poche pour en sortir une petite boite qui contenait un joint pré-roulé. Il l'alluma en tirant une longue latte avant de recracher la fumée. Il n'y avait personne chez lui, fort heureusement d'ailleurs, si ses parents le voyait faire, il aurait sans doute passé un sale quart d'heure. Sa mère ne supportait pas l'odeur de la cigarette, il ne pouvait imaginer ce qu'elle pensait de celle d'un joint. Tristan n'était pas un très grand consommateur de weed, il fumait lorsqu'il avait l'occasion comme aujourd'hui par exemple, il était seul chez lui et il avait de quoi fumer alors il ne se privait pas et se faisait plaisir. C'était en plus agréable de fumer dans ces conditions, il faisait beau et chaud, personne n'était chez lui, tout était calme, c'était reposant. Une petite demi heure plus tard, joint terminé, le jeune homme retourna dans sa chambre récupérer son portable. Un message : Lennon, qui lui disait qu'elle était arrivée. Il ne répondit pas et glissa l'iPhone dans sa poche avant de descendre pour la énième fois afin de se rendre de la cuisine. Il attrapa un paquet de chips qu'il ouvrit en se dirigeant vers la porte pour sortir, sans oublier de prendre les clés posées sur un meuble complètement inutile dans le couloir. Une fois dans sa voiture, il roula jusqu'à la plage, s'empiffrant de ses chips tout en conduisant. Une fois arrivé, il suivit les indications de Lennon, prenant à gauche pour marcher pendant environ 10 minutes, il arriva à son coin pénard comme elle l'avait défini dans son message. Elle n'était pas là cependant, sa serviette si, mais elle, non. Tristan tourna la tête vers l'eau et c'est sans grande surprise qu'il y vit Lennon entouré de deux garçons. Cette dernière, après avoir remarqué la présence de son ami, vint vers lui. Tu faisais connaissance avec Monsieur Muscle et Monsieur Propre ? demanda-t-il, ironique alors qu'il était déjà installé sur le sable. Il reprit rapidement de son air nonchalant au pire j'peux te laisser, hein. Il savait se montrer jaloux.

Lennon plaisantait toujours dans l'eau avec les deux hommes qu'elle ne connaissait ni d'Adam, ni d'Eve. Mais on s'en fou après tout, de leurs noms. Le principe, c'est qu'ils ne soient pas des thons de compétition, ça, ça serait grave craignos. Peu de temps plus tard, elle aperçu Tristan qui venait certainement d'arriver à la plage. Elle sorti de l'eau sans prendre le temps de saluer les garçons et vint à sa rencontre. Tu faisais connaissance avec Monsieur Muscle et Monsieur Propre ? lança-t'il de façon ironique. Et puis il ajouta avec cet air de je-m'en-foutisme. Au pire j'peux te laisser, hein. Lennon leva les yeux au ciel, riant légèrement face à la réaction de son.. quoi déjà ?! Ils n'étaient pas amis, ils n'étaient pas en couple, ils ne se connaissait pas réellement en profondeur (par pitiez, ne pensez pas de cette façon-là les choses). Ils étaient de parfaits inconnus qui couchaient ensemble et .. entretenait une relation plus pour la bonne mesure qu'autre chose. Du moins, pour Lennon. Vraiment ? Tu comptes vraiment la jouer comme ça ? lança-t'elle, les sourcils froncés après s'être laissée tomber sur le sable fin et chaud de la plage. Dieu qu'elle avait envie de retourner dans l'eau. Euhm.. Écoutes, toi et moi on sait très bien qu'il n'y a... commença-t'elle le regard perdu dans le sien, fronçant toujours les sourcils à cause du soleil qui tapait fortement. Au moins, elle serait encore plus bronzée ! Quelle bonne nouvelle. La suite la plus judicieuse aurait été d'ajouter 'rien entre nous' seulement, ça le faisait carrément pas. Parce que même si c'était pas du tout l'amour fou ou quoi que ce soit entre eux, elle voulait pas non plus se prendre la tête avec lui. A vrai dire les couples ça la faisait bien chier pour ça. Dépendre de l'autre comme ça, ne pas aller voir ailleurs. C'est qu'elle avait jamais vraiment été amoureuse pour comprendre tout ça qui lui semblait actuellement n'être qu'un grand rassemblement de conneries. Pour elle être en couple s'était se gâcher la vie et bousiller celle de l'autre alors qu'à la base, c'était censé partir d'un bon sentiment. Enfin de toute façon il était clair que Lennon n'était pas "censée" flirter avec d'autres gars dans une relation comme ça. Que c'était dur... Et malheureusement, pour que le ton de la dispute change et que le fautif soit Tristan, il allait falloir qu'elle se creuse la tête. Il était pas vraiment comme elle, à coucher ici et là (bien sûr Lennon est très select alors ça reste un privilège, certes...), et tout ces trucs là. Malheureusement, elle oui. Ils étaient carrément opposés sur pleins de trucs. On va pas se prendre la tête aujourd'hui, hein..? C'est le week end. Et puis c'est pas comme si j'étais allée les draguer, faut pas déconner. Bip. Bip. Détecteur de mensonge. Nous en tenons une belle, là ! Lennon Hancore, ne draguant pas deux beaux espagnols qui s'offrent à elle ? Oui et demain elle ira à Jérusalem pour se recueillir sur la tombe du Christ. C'est carrément l'hôpital qui se fou de la charité.