Il se lève du lit, tu comprends pas. Tu tournes la tête pour regarder où il va. T'as pas envie qu'il te laisse comme ça, seule dans sa chambre dans cette maison silencieuse. Mais non, il va seulement jusqu'à son bureau où il avait posé un gant et de l'eau pendant que toi, t'étais au rez-de-chaussée entrain d'essayer de te barrer. Tu fermes de nouveau les yeux, rassurée par le fait qu'il reste là, qu'il ne te laisse pas seule avec ta douleur. Tu sens le matelas bouger, c'est son poids sur celui-ci et t'en as conscience. Tu rouvres pas les yeux mais tu sens le gant mouillé contre ta peau et après le supplice qu'il t'a fait subir, c'est juste une libération. Ca fait toujours mal, mais le froid de l'eau te soulage un minimum. L'eau, le feu, c'est comme ça. Il est doux dans ses gestes, c'est un jour à marquer d'une pierre blanche rien que pour ce qu'il vient de faire. Il n'y va pas comme un bourrin, il doit sans doute penser un minimum à toi, qui souffre depuis un bon moment déjà. Alors tu profites de ce moment, tu fermes les yeux et tu ne penses plus à rien, juste au gant qui te fait du bien. Mais ce moment passe trop vite à ton gout, tu sens rapidement le côté rêche du gant sec et tu comprends qu'il va pas tarder à recommencer et à de nouveau te faire subir ce qu'il t'a fait subir. Il se lève de nouveau, revient, se rassoit et il y a un petit temps de pause avant qu'il ne te piquer de nouveau. Et t'as mal, encore. Plus que trois lettres Rose, plus que trois lettres. Tu peux pas t'empêcher de lâcher un râle, parce que t'as mal et que c'est devenu trop dur de le cacher. Tes mains s'accrochent aux draps et t'attends que ça passe, en te mordant la lèvre inférieure, en bougeant la tête. Tu sais bien que rien n'y fera, mais c'est typiquement humain comme façon d'exprimer ta douleur.

Il reste toujours hyper concentré, t'as l'impression que ça fait vingt ans que t'es là, à endurer cette souffrance. Tu bouges la tête, t'agrippes les draps, tu prend une grande inspiration, tu lâches un bruit assez bizarre qui exprime ta souffrance. T'as l'impression que ta peau est entrain de brûler sur plusieurs centimètres carrés et tu peux rien faire pour l'en empêcher. Y'a que lui qui peut, en fait. Y'a que lui qui peut soulager ta souffrance comme il l'a fait à la fin de la première lettre, y'a que lui qui peut prendre de l'eau et en passer sur ton tatouage artisanal, made by Jerk. Y'a que lui qui peut maitriser ce qu'il est entrain de faire, et il maitrise quedal... Des fois, tu le regardes, tu vois ses prunelles posées sur ta peau, il la quitte pas des yeux. Tu prends une nouvelle gorgée de whisky, tu vas finir saoule et ça t’arrive pas tous les quatre matins non plus. Les larmes aux yeux parce que tu ressens la moindre piqûres comme un coup de poignard dans ton abdomen, parce que tu te sens mal et tu te dis que t'aurais pas dû le laisser faire ça. Tu avales ta salive, tu combat tes larmes. Tu peux pas craquer, c'est hors de question ! Pas devant lui. Pas dans cette pièce. Nulle part en fait, que ce soit dans cette pièce, avec lui ou sans lui, tu ne peux pas craquer pour un truc aussi débile qu'une marque. Et puis, chialer dans ce genre de situation, c'est pour les faibles. Tu lèves la tête, contracte tes abdos et tu te surélèves pour pouvoir observer le déroulement de la chose. T'as un peu l'impression d'être la chef de chantier. Sauf que dans la réalité, c'est pas du tout le cas. Toi t'es la victime, le peuple prolétaire qui est abusé par le fameux chef de chantier. Le véritable chef, c'est Jerk... Mais ça, t'as du mal à vouloir l'admettre. D'ailleurs, tu l'admettras sans doute jamais. Tu te laisses retomber en décontractant tes muscles d'un coup. Tu lâches un soupir, tes doigts se cramponnent violemment au drap sur lequel tu es allongée et tu tentes de jouer avec ce même drap. Tu veux attraper ton portable, tu tends le bras mais il est trop loin à attraper, et pourtant, t'en aurais bien besoin. T'as tellement mal que n'importe quoi pourrait être une libération pour toi. Et puis les pincements, les piqûres s'arrêtent et tu peux respirer un peu. Tu te demandes si c'est fini, ou si c'est une pause comme il a fait à la dernière fois. T'as besoin de savoir, mais t'as aucun élément de réponse. Il pose ses aiguilles près de toi, c'est tout ce que tu sais. Mais il les a posé lors de la première pause aussi. Tu sens son doigt parcourir doucement le tracé qu'il vient de te faire. « ..C’est terminé, Rose. » T'aurais presque envie de danser la macarena au centre de sa chambre, de lui faire un strip tease, de chanter, de pisser dans les chiottes des mecs et de faire tout ce que t'as pas pu faire avant. Ca brûle, mais t'as des sensations en moins et c'est sans être agréable, ça soulage. Tu te relèves légèrement, t'es crevée mais tu veux tenir le coup, parce que tu dois te venger de ce qu'il vient de te faire. « Ca y est, t'es content.. T'as prit ton pied, c'est bon ? A moi, maintenant. » c'est ce que tu dis. T'as mal quand t'es assise, t'as mal quand tu t’assois et c'est rouge, mais c'est pas grave... Le pire est passé, ou du moins, c'est ce que tu penses. Parce que ça gratte cette merde et tu dois tenir 2 mois sans. connard.

Putain, ce que ça gratte.. T'aurais jamais cru que ça ferait aussi mal d'avoir ce truc sur la peau. Tu te doutais que ça tuait d'avoir un tatouage, mais seulement sur le coup. Et là, t'as envie de t'arracher la peau, tu sens que tu vas péter un câble s'il faut attendre un bon moment avant de pouvoir se gratter. T'as déjà envie de virer cette merde, t'as envie de partager ta souffrance avec lui et c'est bien ce que tu comptes faire. Le tatouer aussi, parce que c'est ce dont t'as envie. Parce que c'est la seule façon que t'as de le punir, de lui montrer à quel point il a été con, à quel point il a été un gros enfoiré avec toi au cours de ces dernières heures. Ou parce que t'en es persuadée, ça a duré des heures. Tu vois déjà le soleil commencer à se lever, le ciel entrain de s'éclaircir et vous avez toujours pas dormi. Et bordel, ce que t'as sommeil ! Tu te frottes les yeux afin de te réveiller, t'as besoin d'être en forme pour apposer ta marque, ta marque à toi. T'es poussée par un sadisme sans borne. T'as pas seulement envie de mettre "Rose", t'as envie de mettre "Rose-May". T'auras honte d'être sur sa peau, parce qu'il le mérite pas, ça devrait être un privilège. Mais tu sais que ça va le faire chier. Même avec quelques grammes dans le sang, t'es capable de réfléchir à peu près et tu sais que c'pas une mauvaise idée. Seulement, il a pas l'air très d'accord avec ta volonté la plus profonde. « Qui a dit que j’allais te laisser faire une chose pareille ? » Tu hausse un sourcil, tu t'en doutais, qu'il allait pas se laisser faire si facilement. T'as pas vraiment pensé à comment tu vas te faire entendre. Il prend un cigarette, se la colle dans la bouche et l'allume. Tu te lèves, tu viens vers lui et tu lui prends sa cigarette, parce que t'as subitement une envie de fumer. « Ecoute-moi bien... T'as voulu faire cette chose sur mon épiderme. Alors maintenant, t'assumes le fait que j'veuille faire la même chose. Tu m'as pas demandé mon avis, j'veux pas le tien non plus. Tu t'allonges et tu fermes ta gueule. Tout de suite. » Tu pose une main sur son torse, tu le pousse doucement. T'es assez autoritaire comme fille, mais t'es incapable de faire le poids face à lui s'il décide de s'échapper. T'es une fille, t'es pas plus lourde qu'une plume, il hésitera pas à te frapper et t'es incapable de te défendre. La preuve avec ce qu'il s'est passé au rez-de-chaussée deux heures plus tôt.

T'as juste envie de te venger. C'est pas du tout par désir qu'il soit tien. Parce qu'il ne t'appartient pas. Il appartient à toutes ces filles qui le touchent, toutes ces filles qui passent par son lit. Tu peux même dire qu'il s'en ai fait une la nuit précédente, que c'était pas toi. Juste parce que ses draps avaient encore l'odeur de cette fille inconnue quand t'es arrivé pour la première fois de la soirée dans sa chambre. Elle était peut-être pas si inconnue que ça, d'ailleurs. Et ça te fait un peu chier, sans plus. En fait, t'en sais rien. Tu sais juste que si tu étais Jerk, tu frapperais tous les mecs qui auraient une odeur un peu semblable. Seulement t'es pas lui, t'es pas aussi possessive. Tu sais que dans quelques mois, il se sera sans doute lassé de toi, que dans un an, il ne connaitra peut-être plus ton prénom. "Rose ? C'est qui celle-là ? Elle est bonne ?" Ouais, t'en es persuadée, il t'aura oublié d'ici un an. Tant pis pour ta gueule, t'avais pas qu'à te laisser emmenée dans une relation libre qui n'a même pas lieu d'être. Une relation libre qui est plus un prétexte qu'autre chose. T'es conne, ma fille. T'es conne. Tu lui cèdes tout, comme ce tatouage. Juste parce que t'as peur qu'il te pète de nouveau le tibia. T'es conne parce que t'es soumise, au fond. Et qu'il semble l'avoir bien compris. Sinon, il aurait jamais eu cette idée de tatouage, il aurait jamais pensé à cette éventualité. Pourtant, tu veux paraitre forte... « Ca va, pas besoin de t'énerver. Mais tu sais que t'as pas besoin de ça pour voir n'importe quelle partie de mon corps. » Tu secoues la tête, il dit vraiment n'importe quoi pour s'en sortir. Un sourire en coin se dessine sur ton visage, t'as gagné ta partie. Toi aussi, t'as gagné ta partie. Et même la guerre, ça va durer deux fois plus longtemps, parce que tu veux le faire souffrir d'avantage. Pour avoir ta revanche jusqu'au bout. Tu sens la cigarette t'échapper, parce qu'il l'a reprise entre ses doigts et qu'il la porte de nouveau à ses lèvres. Tu le regardes, il se pose sur son lit et il lève le nez vers toi. « Dépêches toi, j'ai envie de dormir. » Tu le regardes avec beaucoup d'intensité. T'avais envie de dormir aussi, seulement t'as dû rester éveillée jusqu'à ce qu'il ai finit. Alors tu vas faire en sorte que ça dure, que ça dure longtemps. Tu réponds pas, t'as pas envie de répondre pour lui dévoiler tes plans. Mais t'es sûre qu'il sait ce que tu prépares. Il est pas con, malgré les apparences, et il te connait. Il te connait bien mieux qu'il ne le montre, t'en es sûre. Il a enlevé son haut, tu le dévores du regard parce que tu le trouves beau. Tu t'avances, tu fais gaffe à pas renverser le bol d'encre et tu te fous à califourchon au dessus des hanches de Jerk. T'es presque sûre qu'il s'endormira pas comme ça et qu'il te reluqueras. Tu vires tes cheveux, qui tombent sur épaules et qui te gênent. T'approches le bol, tu reprends la triple aiguille et tu te penches sur lui. Tu piques dans sa peau, tu re-piques et ça te fait un bien fou. Tu sens la satisfaction apparaitre et tu serais presque pressée de finir, si t'avais pas envie qu'il souffre plus que t'as souffert. Tu commences à travers la première lettre de ton prénom, qui compte le double des caractères de son surnom. Tu kiffes sentir ta main toucher sa peau, tu kiffes piquer là-dedans tout en faisant bien attention à rester en surface pour ne pas faire de connerie. Faut pas oublier que c'est à vie.

T'es bien installée, tu domines. T'as l'impression que tu peux le mener à la baguette parce qu'il vient d'accepter un truc inacceptable, que toi-même, t'as toujours pas accepté. T'as quand même un peu l'esprit embué par les quelques gorgées de whisky que t'as pu ingurgiter pendant que tu souffrais comme une malade lorsque t'étais allongée à sa place et que c'était lui, qui te dominait. T'es penchée légèrement en avant, histoire de pouvoir porter ton regard sur ce que tu fais sans avoir mal au dos, à la nuque ou ressentir une quelconque gêne. T'es bien consciente qu'un Jerk non-drogué et non-bourré n'aurait jamais accepté que tu le tatoues, t'es bien consciente que t'as beau faire ce que tu veux, demain il te butera littéralement parce qu'il aura enfin prit la peine d'y réfléchir cinq secondes. Non en fait, cinq secondes, ce serait le temps qu'il aurait mit pour comprendre qu'en fait, tout est de sa faute. Une seconde, pour dire que tout est de ta faute, que t'es définitivement qu'une salope invétérée, c'est ce exactement le temps qu'il va prendre afin d'y réfléchir. T'as peur de ce moment, autant le dire clairement. Mais tu préfères pas y penser, t'es entre deux mondes. Un peu embuée, pas bourrée, alors ton esprit est un peu tordu. A ça vient s'ajouter le manque de sommeil et la main qui vient de se poser sur ta cuisse. Tu la sens à travers le tissus et tu te dis qu'il a peut-être mal, mais que ça fait rien. Parce que t'as eu plus mal que lui, t'en es persuadée. Et pour une fois, - pas que pour une fois, en fait - t'as envie d'être égoïste et de ne penser qu'à toi et à ton envie la plus chère. T'as décidé que t'allais le marquer à ton tour, le faire souffrir, bah assume. Assume ce que tu veux, assume que t'es simplement qu'une pauvre fille qui a pas trouvé d'autre moyen pour te venger. Le marquer au fer rouge, un coeur sur le cul avec à l'intérieur "Rose-May", ça aurait pu être sympathique aussi ! Il dit rien, mais tu sens son regard sur toi, qui pèse sur toi. Tu lèves les yeux, t'as bientôt fini la seconde lettre et t'as envie d'une cigarette, parce que t'en as été privée pendant tout ton tatouage, et même avant. La dernière, tu l'as fumé à la soirée, ce qui prouve que tu as même pas eu le temps d'y penser entre le moment où t'as fumé à la fête et ce moment là. Tu sais pas combien d'heures se sont passées, mais tu sais qu'il y en a un certain nombre et que t'as une putain d'envie de t'en griller une, là, maintenant, tout de suite. Tu poses ta triple aiguille sur le matelas, à l'endroit de la première tâche d'encre. Tu te fous à quatre pattes et tu t'avances vers le paquet de clopes de Jerk, dans lequel tu trouves un briquet. T'avoues que tu restes le plus de temps possible avec ta poitrine au dessus de sa tête, pour lui faire lever les yeux et surtout parce que t'en es fière. Tu prends le briquet, une clope et tu allumes celle-ci. Tu t'es remise dans ta position initiale, donc tu donnes le briquet à Jerk pour qu'il le remette dans le paquet. Juste pour le frustrer un peu car t'es persuadée qu'il t'a bien reluquée lorsque t'étais carrément au dessus de son nez. Tu reprends l'aiguille sans te poser de question, tu la trempes dans l'encre et tu recommences à marteler sa peau avec ton aiguille. Et bientôt, tu finis le "Rose" et t'es déjà fière de toi. T'en as fait la moitié, ça a duré longtemps et t'espère qu'il a souffert, vraiment.

T'es fière de toi, parce que tu sais que ton petit jeu à marché. Que ta petite manœuvre afin de le frustré a pas du tout foiré. Il lâche un grognement qui te fait sourire. Tu lui jette un regard légèrement sadique et bien que t'ai une envie irrésistible de l'embrasser, tu le feras pas. Parce que les baisers gratuits comme ça, c'est vraiment pas ton truc, ça fait pas partie des conditions de votre relation. Votre relation libre se résume à s'embrasser lorsque c'est pour chopper, jamais dans d'autres cas de figure ! Alors encore moins parce que t'aimes bien le fait qu'il soit frustré, t'as bien envie de jouer à ce petit jeu pendant un moment. De le chauffer, de faire patienter le tatouage, de le faire encore plus doucement, pour que ça prenne encore des heures. T'es fière de ta poitrine, tellement fière qu'elle attire le moindre de ses regards. Faut dire qu'il a une belle vue sur tes seins, une vision panoramique.. Il doit être content, et toi, t'es contente parce qu'il apprécie le spectacle mais qu'il peut pas toucher. Tu te rends peu à peu compte qu'il te rend totalement sadique, que tu deviens la première des putes lorsque t'es comme ça avec lui et qu'il pourra même se faire passer pour la victime, alors tant qu'à faire... T'as bien envie de jouer. T'as besoin de virer la cendre de ta clope, alors t'as pas d'autre choix - et ça t'arranges - que d'aller chercher le cendrier qui est sur la table de chevet et pour se faire, tu te met de nouveau à quatre pattes et tu lui offres tes seins sur un plateau. Cependant, tu décides de ne pas rapprocher le cendrier de toi, histoire de le frustrer, encore et encore. Tu continues avec ton aiguille quand t'es de nouveau dans ta position initiale. Bientôt, tu vois les deux premiers caractères de la seconde partie de ton prénom se dessiner, tu finis ta clope et tu vas l'écraser dans le cendrier. Tu prends bien ton temps, histoire qu'il ai le temps d'admirer pleinement une nouvelle fois. T'as bientôt fini, mais t'as plus tellement envie de dormir. Alors autant tirer ça à ton avantage...

Tu te reposes sur ses hanches. Tu veux même pas regarder parce que si ça se trouve, il a la gaule ce débile. Trop simple à manipuler et à exciter. T'y peux rien, tu sais que t'es plutôt bonne, mais tu sais aussi que y'a pas qu'avec lui que ça marche. Mais lui, il a l'air dix mille fois plus réceptif que les autres, c'est peut-être aussi à cause de ça que c'est lui ton "mec". Pseudo-mec, parce que tu l'aimes pas. Ou du moins, t'es pas censé l'aimer, t'es pas censé marquer ton nom à jamais sur sa peau, t'es pas censé bousiller ta vie avec lui maintenant alors que y'a des tas d'autres mecs... Seulement c'est lui que tu veux, parce qu'il a les yeux qui te font craquer, il te fait hurler de plaisir à chaque fois que tu passes par son lit, il a un truc en plus sur lequel t’arrive pas à foutre un nom, et c'est chiant. Alors tu passes ta colère et ton incompréhension par rapport à ta propre attitude dans ce que tu considère être une vengeance. Ta putain de vengeance que t'as hâte de finir pour pouvoir enfin dormir. Tu piques, des tonnes de fois, tu comptes pas tellement le nombre de fois te ferait peur. T'as l'impression que ça fait dix ans que tu fais la même chose et ton dos commence à souffrir le martyr, ta marque brûle, gratte, mais tu grattes pas. Tu résistes, tu te dis que quitte à avoir une marque, autant en avoir une belle et pas un truc tout déformé parce que comme une conne, t'as gratté alors que ça n'est pas recommandé. Tu sais plus où t'as lu ça, mais tu t'en souviens comme si c'était hier. Donc tu continues ta propre marque sur la peau de Jerk. Rose-May, Jerk, liés par la peau. Si c'est pas beau.. Quelle connerie, bravo Jerk, bravo. « J'crois qu'on va pouvoir bientôt dormir. » dit-elle tout en finissant la dernière lettre, bientôt achevée et à laquelle, il manquait à peu près la moitié du trait. Alors tu t'appliques, histoire de pas faire de connerie pour les derniers points. Parce que tu tiens quand même à ce que ta marque soit clean, comme la sienne l'est. Question d'égalité, encore.

Rose, Rose, Rose. T'es officiellement une salope, à lui faire endurer ce calvaire. Tu devrais être plus intelligente que lui, comme d'habitude. Alors que là, t'es carrément la plus conne de toutes les filles. Y'a pas douze mille Rose-May en ville, y'aura des centaines de meufs dans le lit de Jerk. Tu vas sans doute en connaitre, et c'est comme ça... Tu vas devoir vivre avec l'idée que chaque jour, une fille différente pourra venir te voir en se foutant de ta gueule de conne, de ton intelligence sous-développé dans les situations comme celles-ci où t'es trop conne pour voir qu'il est clairement un con de t'avoir embarqué là-dedans. Il sauterait d'un pont, tu sauterais d'un pont pour te venger de la douleur qu'il t'a causé ? C'est ça ton idée ? C'que t'es conne ma pauvre, ce que tu peux être débile... Mais bon, ce qui est fait est fait, tu ne peux pas revenir en arrière et c'est peut-être mieux ainsi. T'as fini, t'as fini... Enfin fini. Tu contemples, tu tiens ton aiguille un peu en suspension au dessus de la peau de Jerk. Tu hésites à rajouter un coeur, juste pour le faire chier et pour qu'il ai la honte de sa vie, mais il a trop de risque, ce serait reconnaître trop de choses que tu ne veux pas reconnaitre et tu peux pas faire ça. Alors tu te contentes de regarder. D'un coup, tu plonges ton regard dans le sien et tu souris. T'as fini, t'es fière, tu t'es vengé. C'est bien rouge et t'as l'impression qu'il a assez souffert pour mériter l'instant de repos que vous allez vous offrir maintenant. Sans un mot, tu t'allonges à côté de lui, sur son lit et tu t'approches autant que c'est possible. « Tu veux bien me virer mon jean, j'en ai plus la force...? Dormir avec un jean, ça craint. » Tu regardes sa tête, t'as juste envie de lui coller une claque mais tu vas te faire tuer. Tu sais pas pourquoi, mais t'as encore envie de le faire payer... Encore...

T'as ta tête sur son épaule et tu lui propose de te déshabiller. T'es sûre qu'il va accepter, ça veut dire qu'il aura de nouveau ce qu'il veut, que vous allez repartir en live comme au début de la soirée. Lorsqu'il t'a ramené ici, faut dire que c'était uniquement pour vous envoyer en l'air et ça a fini en soirée super bizarre. Vous avez pas dormi de la nuit, t'as son surnom sur ta peau, il a ton prénom au complet sur la sienne et rien n'a été normal. Rien n'a été "comme d'habitude" même si y'a pas vraiment d'habitude avec vous. Pas de routine, tu viens, tu baises, tu te casses. Tu te dis que tu reviendras jamais juste pour le faire chier, mais en fait tu peux pas résister à ses avances, aux baisers qu'il dépose dans ton cou pour te faire céder, à son bras qui enveloppe ta taille et qui te guide vers l'une des chambres de la maison dans laquelle vous faites la fête. Il te fait patienter, ça prend plusieurs minutes avant qu'il ne se décide enfin à se séparer de toi en grognant un subtile : « Ouais bon.. ok.. » Il fait son blasé, mais tu sais qu'il ne l'est pas vraiment, tu sais qu'il a envie de revoir tes jambes. T'as aussi compris qu'il était frustré de ne sentir que le jean sous ses doigts lorsque t'étais penchée sur lui. T'as vraiment été une belle salope provocatrice, t'as vraiment pas arrêté de tenter de le pousser à bout. Mais tu t'en fous, t'aime bien ce jeu... Tu le sens, faisant glisser le jean pour le virer. Il y va même pas comme une brute épaisse, il fait ça doucement, comme s'il voulait faire durer le plaisir. Tu sens ses doigts frôler ta peau et tu sens finalement ses mains sur tes cuisses lorsqu'il a fini par balancer ton jean près du lit. « Autre chose ? » Tu réfléchis l'espace de quelques centièmes de secondes. Non, y'a rien d'autre... Tu réponds même pas et tu te redresses. Tu fais en sorte de te poster à califourchon sur ses jambes, tu l'embrasses, tu déposes un baiser dans son cou et tu poses ta main sur sa nuque. Tu sais qu'il attendait que ça, mais il est pas au bout de ses surprises. Vraiment pas au bout de ses surprises, et il va encore penser avec ses burnes ce qui t'arrange.

Tu sens son bras qui t'entoure et te retiens vers lui. Il a peut-être compris que tu voulais pas vraiment te donner de nouveau à lui, et il veut pas que tu partes comme ça. Peut-être que t'as été prise à ton propre jeu, adorable petite salope que tu es. Pour une fois, son cerveau quelque peu endormi par l'alcool aurait pu fonctionner et aurait pu comprendre que non... Tu n'avais pas fini de te foutre de sa gueule, t'as pas fini de jouer avec ses envies. Et tu sais, que des envies, il en a beaucoup en ce moment même. Seulement t'es pas vraiment décidée à assouvir tous ses désirs. Il a déjà assouvit un désir bien trop grand, c'était bon pour cette nuit, c'est décidé. Alors tant pis, tu continues ton petit jeu, tu l'embrasses, tu déposes un baiser dans son cou et tu passes ta main sur sa nuque. Vos regards se croisent, tu peux voir chaque détails de ses magnifiques prunelles, bleues. T'as juste envie de l'embrasser encore, mais tu te dis que ça va paraitre suspect, alors tu le fais pas. Tu veux pas avoir l'air de la meuf qui est folle amoureuse mais qui veut pas l'admettre. Ce que tu es, pourtant. Mais tant pis, t'es bien comme ça, dans un refus catégorique de ce qui te ronge un peu plus jour après jour. Tu voudras jamais l'avouer et c'est mieux ainsi. Du moins, c'est ce que tu penses... Tu sens ta peau changer d'aspect au passage des doigts de Jerk. Tu fermes peu à peu les yeux, parce que t'aimes ses caresses sur ta peau. C'est l'un des trucs que tu préfères le plus dans votre relation, sentir ses doigts caresser ta peau et tu les sens remonter vers ton dos dans l'objectif clair et précis... Il veut virer ton soutien-gorge et il va y arriver. Parce que tu montres aucun signe de résistance, au contraire. Tu passes tes bras autour du cou de Jerk et t'as bien l'attention de le faire espérer. Ta main glisse d'abord sur son épaule, puis sur son torse, sur son flanc droit et tu passes ta main dans son dos. Ta tête vient se loger sur son épaule et tu lui chuchotes à l'oreille un truc comme « J'espère qu'il te reste un peu d'énergie en réserve... ». Histoire qu'il soit poussé à se conduire comme n'importe quel mec dans cette situation. T'as besoin qu'il tente de prendre la situation en main et qu'il veuille te faire "du bien"...

Y'a quand même une question que tu te poses... Tu sais pas comment tu vas réussir à le frustrer, parce que t'en as pas vraiment envie. Mais en même temps, t'as ce besoin de lui montrer qu'il n'est pas ton maître et que tu peux lui faire faire n'importe quoi, pourvu que tu t'y prennes bien. Et là, il est juste débile de t'avoir provoqué, juste débile d'avoir fait sa marque. Il croyait quoi ? Que t'allais rester là, que t'allais accepter ça aussi facilement ? A croire qu'il ne te connait pas, à croire qu'il te prends toujours pour la première des connes, chose que tu n'es pas. Et merde, t'es bien dans ses bras, t'as juste envie de lui, mais tu comptes te faire violence, simplement pour ta petite vengeance de merde. Et alors quoi ? Ca va changer sa vie de pas te baiser, là, maintenant ? Non, parce que tu t'es déjà donnée au cours de la soirée et parce que ce soir, il va ramener une autre fille dans son lit et qu'il aura complètement oublié la partie de jambes en l'air que vous vous êtes fait quelques heures plus tôt. Parce que Jerk, il vit dans le moment présent, et tu le sais. Tu te doutes que t'es un peu plus que toutes les putes qu'il ramène chez lui, sinon vous en seriez pas à être en "relation libre" mais t'es bien consciente que ça va pas durer et qu'au final... Il s'en fout de toi. Alors toi aussi, tu profites des moments où vous pouvez être que tous les deux, de vos soirées où vous vous envoyez en l'air et où vous prenez mutuellement votre pied. Tu profites aussi de ces moments où il caressa ta peau, des moments où il pique une aiguille dans ta peau. Même si ça te fait un mal de chien, ça te permet de te dire que t'es peut-être pas rien pour lui. Alors t'es là, contre lui, t'as juste envie qu'il te prenne pour la seconde fois de la soirée. Tu sens sa main remonter le long de ta colonne vertébrale, il te réponds enfin. « ..T'sais bien que j'en ai toujours pour ça.. » et tu sens que ton soutien-gorge ne soutient plus rien. Tu te redresses et tu le laisses t'enlever ton soutien gorge. Tu poses tes mains dans son dos et tu fais en sorte qu'il te suive dans ton mouvement vers l'arrière. Tu te retrouves la tête sur un oreiller et tu le pousses sur le côté pour te mettre de nouveau à califourchon sur lui. Tu peux t’échapper quand tu veux comme ça, et t'as tout intérêt à ce qu'il ne tente pas de te dominer parce que tu serais bien dans la merde pour l'arrêter.

Pourquoi faut-il toujours que tu fasses chier ton monde ? Pourquoi faut-il toujours que tu veuilles te venger et avoir le fin mot de l'histoire ? Pourquoi faut-il toujours que tu tiennes tête à Jerk ? Parce que t'es comme ça, parce que t'es comme ça et parce que t'es encore et toujours comme ça, encore plus avec Jerk dans les parages. T'as un besoin constant de montrer ta supériorité "évidente", les rares moments où tu reviens sur terre... C'est quand tu penses à la saison de Lacrosse que tu peux même pas faire car t'es pas encore tout à fait remise de ton tibia cassé. T'es fière d'avoir choisit Paloma pour te remplacer, mais là est toute ta fierté. Alors t'as besoin de trouver de la supériorité ailleurs, puisque t'es plus la capitaine de l'équipe... Et Jerk est tellement con, que t'es bien avec lui car tu te sens supérieure. Il te laisse dominer parce que tu te doutes bien que la vue qu'il a lui plait beaucoup, mais toi, ça t'arrange totalement ! Tu peux juste pas te faire dominer par un mec comme ça, tu peux pas paraître faible, jamais. T'es toujours en position de force, t'essayes de faire de lui un être inférieur qu'il n'est pas. Ca te rend folle qu'il te résiste, ça a l'air de le rendre fou, le fait que tu résiste. Bordel, ce que vous pouvez être cons ! « C'est pas désagréable, pas du tout même.. » T'en doutes pas. Tu le regardes, tu hausses les sourcils durant un millième de seconde et tu prends un air fier. T'es bonne, apparemment. Assez bonne pour qu'il te remarque et pour qu'il ai complètement oublié son envie de pioncer. Toi par contre, tu l'as pas oublié, mais c'est vrai que l'excitation l'atténue. Tu sens ses doigts courir sur ta peau de nouveau, ses doigts passent de tes cuisses à ton ventre en quelques secondes. T'as encore la chair de poule, encore. Mais tu peux pas t'empêcher de vouloir le chauffer encore plus. Alors tu te contentes de faire des petits mouvements du bassin parce que tu sais que ce qui se trouve sous les deux morceaux de tissus qui vous séparent, a encore besoin d'un peu d'excitation. Tu te mords la lèvre lorsque ses mains atteignent ta poitrine, tu fermes les yeux et t'as juste envie de passer à l'acte. Sauf qu'il faut pas, t'as pas le droit. Ses mains finissent par redescendre et tu te demandes si ça te fait un bien fou ou si t'es dégoutée. Mais au final, c'est un peu des deux. Ses mains viennent se mettre au bas de tes reins et t'aurais pu te laisser aller si t'avais pas cette envie de vengeance. « Laisses moi te débarrasser de ça, tu vas pas en avoir besoin. » Hum, ça c'est à voir... Tu te demandes l'espace d'une seconde comment tu vas pouvoir te sortir de cette merde, tu déglutis. Tu tentes de canaliser la gène qui vient subitement t'envahir. Tu sais pas comment t’échapper et c'est un gros problème pour toi. « J'vais t'épargner cet effort surhumain et dormir un peu. » c'est ça, ta façon de t'échapper. Tu te laisse tomber sur le matelas et tu ramènes la couverture vers toi. T'as besoin de te couvrir un minimum, t'es pas à poil et être à poil devant lui ne te dérange pas. Mais t'as la chair de poule et légèrement froid, alors la couette t'offre un réconfort et une chaleur que Jerk n'aurait pas su te donner. Tu tournes la tête vers lui et tu dis d'un air faussement désolé : « J'suis désolée, t'avais l'air bien échauffé... »