MOI JE FAIS LA FÊTE AVEC InvitéInvité | Sujet: (alec) please. Sam 14 Avr - 16:28 | |
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Si j'avais un jour une tumeur, je la nommerais Marla. Marla : la petite écorchure qu'on a sur le palais et qui ne peut cicatriser que si on cesse de la lécher, mais on ne peut pas.
– Arrête, Kaspar, putain. Tu les connais autant que moi, ces cons pètent des étoiles et se voient déjà en culotte blanche dès que tu leur faire croire que, éventuellement, dans un avenir lointain mais un avenir quand même, tu serais peut-être prêt à faire autre chose que les baiser. – Flippant. – Bordel, tu vas finir par te coltiner une salope hystérique. Et encore, t’es un veinard, ma couille, t’as la biologie avec toi, pas de gosses à la clé. Mais dans l’idée, j’te jure, c’est ça son utopie. – Je viens de vomir.
Il pouffe de rire, crache sa fumée en ligne droite, le regard fixe, à mi-chemin entre celui d’un lapin sous acide et d’un cocker aux oreilles si longues qu’il trébuche dessus. Natacha a sans doute raison – en vérité, elle a toujours raison, cette pute. Il sait qu’il doit l’écouter, il sait pertinemment qu’il va se retrouver dans de beaux draps : les couilles vides, mais l’esprit plein. C’est jamais bon. En fait, cette putain de théorie va totalement à l’encontre de ses principes (changeables à l’infini, principes multitâches). L'Horreur. D’ailleurs, le mariage gay est possible dans cet état ? Bonne question. Pas trop au courant des actualités le mec. Il balance quand même une espèce de prière pour que la réponse soit non. On est déjà suffisamment dans la merde, ne nous perdons pas dans le sens civiques des choses, en plus. Kaspar n’a jamais eu l’âme d’un partisan, ce truc d'enfoiré militant corps et âme pour des causes perdues – et tant mieux, qui sait de quoi il serait capable avec ce poids sur les épaules. Conneries. – Quelle merde. – Ô miracle, l’abruti fait preuve d’intelligence, enfin, n’exagérons rien non plus, d’un peu de lucidité surtout. – Je t’emmerde. – T’en as d’autres comme ça ? Kaspar hausse un sourcil, sourit légèrement : Et je t’encule. Elle rit, lui arrache le spliff des doigts avant de basculer son buste vers l’arrière, dos contre matelas, la tête penchée dans le vide. Tandis que Kaspar bug sur une chose étrange, que dis-je, indicible, rappelant un gros nounours mauve sans tête, ou peut-être que c'est un nounours sans corps, tout ceci n'est pas clair. Fait chier. Sa chambre est un vrai musée pour dingues et autres prototypes ratés de Dieu – Kaspar adore traîner par là. Natacha, c’est une lesbienne ; elle raconte sans cesse que c’est grâce à lui qu’elle eut cette révélation divine, après être sortie deux mois avec, faut croire qu’un truc a cloché. Caractère proche du bizarre et une fâcheuse habitude à faire la morale, mis à part son allure des plus excentriques et sa voix particulièrement stridente, Natacha est loin d’être conne. Ça en devient même sérieusement terrifiant, parfois. – Bordel, quelqu'un devrait répondre à ce téléphone. Yeux exorbités, tels deux boules de billard, perplexe, elle fronce le nez, se redresse difficilement. Mauvaise manœuvre, erreur tactique, Natacha manque de s'éclater contre le parquet lorsqu'elle jette : Quel téléphone ? Celui qui perçoit la sonnerie du ô téléphone sacré, celui de Dieu notre Père, n'est pieux que là où la dévotion chrétienne est péché. Bref, un connard d'illuminé. uc.
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