Ce poison dégueulasse qui coule dans tes veines, cette putain de substance qui se mélange à ton oxygène cette foutue pourriture. Cette salissure dans l'blanc de tes yeux, ces traits violacés sur ton poignet. T'as comme une envie subite d'te vider d'tout ça, t'en débarrasser. Définitivement. Tu passes ta langue sur tes lèvres d'un air sensuellement dégueulasse, tentant légèrement de faire passer l'goût de l'alcool, du sang injecté sur tes lèvres. Ce foutu goût amer, t'arrives même plus à l'faire passer, il t'quitte plus. Tu l'détestes carrément, tu l'supportes plus, tu t'démerdes simplement pour vivre avec. Survivre. Tout est dégueulasse dans ta vie, ta putain d'baraque est dégueulasse, tu es dégueulasse. Toi, la putain. Tu crois qu'tu vaut mieux qu'toi, que dalle. T'es qu'une crevure, une foutue imperfection sur un mur blanc, la tâche qui brise l’homogénéité. Un raté, un putain de branleur. Tu les hais tous, tout ces putains de gens normaux qui martèlent la bitume tout les jours, toutes ces putains. Un faible, t'es qu'un putain de faible, complètement inutile. Irrité, irritant. Contradictoire, complètement désabusé. Ton poing vient heurter l'mur en carrelage blanc, tu t'exploses les phalanges contre cette paroi trop lisse, trop dure. Tes doigts glissent contre, lentement, tes ongles appuyés contre, tu viens échouer la paume de ta main contre ta cuisse. L'échine tendue, la tête baissée, les yeux clos. Tout est sombre autour de toi, tu ne distingues rien. Des amas informes noirs bougent légèrement, des points de couleur dansent devant tes yeux, pourtant fermés. Tu serres les poings, avant de revenir l'heurter contre le mur, suivit de ton front. Une putain de douleur te fait serrer la mâchoire, bordel t'es qu'un con. Un putain de bon à rien, mais tu l'as toujours sut. Glissé, un simple glissement, et tout a foiré. Tu t'es rétam, la gueule par terre, et cette grosse de cheerleader s'est étalée sur toi. Tout est d'sa faute, si elle avait fait un peu plus attention à son cul, t'aurais pas loupé ta portée. Tout est d'sa faute. Et le pire dans tout ça, c'est qu'elle t'as filé un coup d'genou dans la lèvre. Elle t'as fait saigner, du visage, cette salope. Elle as osé t'abîmer l'visage, tu la hais. Tu vas te démerder pour qu'un accident lui arrive au prochain entraînement, histoire d'te venger un peu. Tu soupires une nouvelle fois en sortant des vestiaires, attrapant ton sac au passage en enfilant rapidement des fringues propres. Pas dégueulasses. Tu poses le pieds sur le bitume, observant d'un coup d'oeil inintéressé l'terrain. Tu sais qu'il n'y a personne, tout du moins tu l'penses. Arquant un sourçil, tu l'oberves, Serafina. Cette meuf, qui t'emmerdais sur l'fait qu'tu sois un cheer'. L'truc, c'est que personne n'a compris la putain d'stratégie que t'as élaborée, et qu'te la jouer meuf à jupe en faisant partie. Qu'importe, tu t'en tapes légèrement. Elle sait parfaitement qu't'es du genre mâle, elle est même vachement bien placée pour l'savoir. T'avances en boitillant sur la piste, alors qu'elle n'as pas remarqué ta présence. swaggy. T'es assez proche d'elle pour savoir qu'elle t'entendra si t'ouvres ta gueule, c'que tu comptes bien faire, of course. «Tu t'es enfin décidée à perdre tes kilos en trop?» Avançant encore vers elle en titubant légèrement, tu lâches un petit soupir excédé. «Tu sais que j'ai le meilleur moyen d'te faire perdre du poids, même si j'suis pas sûr que tu l'mérites vraiment.»