T'es avec Jerk au KFC, c'est déjà quelque chose d'exceptionnel. Tu sais pas vraiment pourquoi tu fais ce genre de sorties avec lui et non avec tes amies, avec Blue par exemple.. Mais c'est pas grave, tu tentes de pas te poser trop de questions, t'es là pour manger.. C'est pas comme si c'était trop dur de manger en face de Jerk. Vous parlez, votre relation semble épanouie et c'est ça le plus important. Tu le regardes dans les yeux, il a de magnifiques yeux bleus qui te font rêver. T'as l'impression que tu t'évades à chaque fois que tu plonges ton regard dans le sien. T'as l'impression qu'il est à lui seul, un nouvel horizon. Tu l'aimes, même si tu te l'avoues pas et... T'aime chaque partie de son corps, en particulier ses yeux. T'aime pouvoir plonger y plonger ton regard, t'aimerai y entier toute entière, dans son regard. Tu t'obliges à rompre le contact entre vos regards pour te lever. « J'vais aux chiottes. » L'élégance est de mise... Tu vas vers les toilettes tout en sentant son regard sur la chute de tes reins. De toutes façons, il n'arrête jamais de te mater, et ça te plait bien... Tu te sens... Supérieure, peut-être. Parce que malgré le fait qu'il connaisse sans doute la moindre de tes formes par coeur, il n'arrête pas de te regarder pour autant. T'es consciente que toutes les filles sont bonnes à prendre pour Jerk, toutes les filles bien foutues et belles, en tous cas. Mais tu peux sans doute te venter d'avoir quelque chose en plus, qui l'attire toujours vers toi.

Tu rentres dans une des cabines qui se trouve dans les toilettes, tu fais pas spécialement gaffe. Ca reste des toilettes de restaurant, tu t'attends pas à du grand luxe et tant que c'est pas trop sale, ça te va. Tu fais ce que t'as à faire, tu cherches le papier et tes doigts se baladent dans le vide, tu touches le rouleau sur lequel il ne reste rien et tu te dis que t'es dans la merde. Tu regardes le plafond comme s'il allait te donner la réponse à toute tes questions. Ta main vient chercher dans ta poche un objet très utile, à savoir : ton portable. Tu hésites cinq secondes à appeler Jerk pour qu'il vienne t'aider, et puis finalement, tu te dis que tu peux pas rester là pendant quinze ans alors tu t'y obliges. Tu appuie sur deux touches et tu colles ton téléphone à ton oreille en espérant qu'il réponde.

T'es franchement dans la merde et c'est le cas de le dire. T'as juste envie qu'il décroche son putain de téléphone et qu'il te dise qu'il va venir pour te sauver et ce, avant qu'une queue de bonne femmes ne se forme devant la porte des chiottes. Et quand t'entends enfin le bruit d'un téléphone qui vient d'accepter un appel, t'es presque aux anges sur ton trône. Mais dès qu'il ouvre la bouche, ça devient une catastrophe. Parce que si y'a bien un truc dont t'as pas envie, là, maintenant, c'est de rire ou de perdre du temps. « Que puis-je faire pour vous mademoiselle Teixeira ? L'endroit confiné dans lequel vous vous trouvez, vous aurez-t-il donné des envies.. lubriques ? » Pas vraiment non, t'as juste envie de sortir de ces chiottes et t'as pas envie qu'il t'y retrouves pour ça. Surtout pas dans les chiottes du KFC quoi, autant faire ça dans un grand restaurant. C'est plus propre, plus interdit, plus drôle et dix fois plus excitant. « Ou alors, tu t'es barré sans prévenir et tu t'es dis "Oh, pauvre Jerk, je vais quand même lui dire qu'il se retrouve comme un con, face à Casper." » Non plus, mais t'aurais pu. C'est parfaitement ton genre, de te barrer sans rien dire juste pour le faire chier et le mettre en colère. Mais là, non, t'as décidé d'être gentille et de pas faire ça... A quel prix ? Tu te le demandes... Quand il semble enfin se taire, tu fais en sorte d'être le plus discrète possible car tu sais qu'il y a une femme dans les chiottes d'à côté. « Aucun rapport avec tout ça... J'suis coincée dans les chiottes, y'a plus de papier. » Tu marques un temps de pause, tu te dis qu'il est un mec et qu'il ne va donc pas réfléchir. En plus de ça, c'est Jerk, donc il est con, par définition. « Tu aurais l'amabilité de m'en apporter ? S'il te plaît... »