“Loneliness adds beauty to life. It puts a special burn on sunsets and makes night air smell better.”
Il roulait un joint lorsqu'il décida d'envoyer un message à Alexis. Il ne pensait que rarement aux autres, mais il avait besoin d'un peu de compagnie et il se souvenait qu'Alexis lui en voulait, la dernière fois qu'il l'avait vu elle était plutôt en colère contre lui, normal, il avait tout fait pour la mettre hors d'elle; c'était donc le moment pour se rabibocher et arranger les choses. Elle n'habitait pas loin en plus, ça faciliterait les choses. Elle ne sembla pas très motivée au début à l'idée de le voir et puis finalement, elle lui dit de passer chez elle. Il termina alors de rouler son joint et alla s'habiller; il traînait souvent à moitié à poil ou complètement à poil d'ailleurs sur sa terrasse, c'était le secret de son bronzage parfait et comme il n'était pas vraiment pudique, il se fichait pas mal que les voisins le voient se dorer la pilule en tenue d'adam. Il enfila une chemise, alluma le joint, mit un jean et attendit de terminer de fumer pour partir. Il savait qu'il serait beaucoup plus réceptif au tempérament de la jeune femme s'il était défoncé, ce n'était pas le premier de la journée, il était donc dans l'état parfait pour aller la voir. Il était généralement beaucoup plus docile lorsqu'il avait fumé, et il le savait, les gens le soûlaient moins, il n'en avait encore plus rien à foutre.. Sauf lorsqu'il s'agissait de personnes comme Alexis Carter, dont ils pouvaient être proches par moment, le genre de personnes qu'il devrait considérer comme des amis.. Il faisait des efforts, herculéens certes, mais il les faisait. Dale Freeman quitta alors la demeure familiale en direction de celle d'Alexis, mains dans les poches, il marchait, traînant derrière lui une forte odeur de cannabis qu'il ne pouvait que difficilement cacher, même sous des litres de parfum. Il prit son temps, s'arrêta plusieurs pour regarder autour de lui, détailla ses voisines, les jardiniers qui s'occupaient de tailler les rosiers et tondre les pelouses, les enfants qui jouaient au foot et faisaient du vélo sur le trottoir.. Il arriva finalement devant chez les Carter, passa la petite barrière et sonna à la porte. Elle vint ouvrir rapidement, il la regarda froidement, remarqua qu'elle tenait un pot de glace, qu'elle n'était pas maquillée, coiffée.. Rien de tout cela. Elle le salua et il lui répondit par un simple signe de tête comme il avait l'habitude de le faire. « Je suis toujours surprise que tu veuilles me voir... Ça te ressembles pas... Entre ! » dit-elle. Il obéit, toujours silencieux, et pénétra dans la maison. Les yeux sur le pot de glace, il les releva vers elle « Tu vas grossir... » lui répondit-il, neutre avant de passer devant elle, sans gêne, pour s'installer dans le canapé du salon. « Comment tu vas ? » demanda-t-il. Il laissa un blanc de quelques secondes avant d'ajouter « Et oui, avant que tu ne le demandes, j'en ai quelque chose à foutre alors répond, vraiment. » il était peu probable qu'il en ait réellement quelque chose à foutre, sauf si elle lui répondait qu'elle allait mal et que quelque chose lui était arrivée, là alors, il pourrait sans doute faire preuve d'un peu d'intérêt pour elle, pas de compassion non, sans doute pas, mais il l'écouterait quand même. « On peut fumer à l'intérieur ? » la questionna-t-il encore, ne se souvenant pas s'il lui avait déjà posé la question auparavant, et c'était sûrement le cas.

“Loneliness adds beauty to life. It puts a special burn on sunsets and makes night air smell better.”

« On ne dis jamais ça à une demoiselle » dit-elle, il haussa les épaules, l'envie de lui répondre qu'il n'en avait rien à foutre lui brûlant les lèvres, il les garda cependant scellées, s'installant dans le canapé calmement, lui demandant comment elle allait et si il pouvait fumer à l'intérieur. Son regard était vide, comme souvent, un peu perdu dans ce qui l'entourait, il s'arrêtait parfois sur Alexis pour la regarder, ne sachant en fait pas très bien pourquoi il était ici avec elle. Apparemment, elle non plus ne savait pas, mais elle paraissait plutôt ravie de sa venue, même si elle ne le montrait que très peu pour l'instant. « On va allait sur la terrasse, si c'est pour que la maison pue comme tu pues, on va peut être éviter. » lui répondit-elle alors; pas le moins du monde vexé par sa tentative de vanne, il s'était alors levé pour la suivre sur la terrasse, il ne puait pas, il le savait, c'était juste l'odeur de la weed que cette jeune fille Ô combien fragile semblait avoir du mal à supporter. Elle devrait faire avec, il n'avait pas l'intention d'arrêter de fumer simplement car ses membranes olfactives étaient trop délicates. Loin de là. Ils pénétrèrent sur la terrasse, sans attendre, Dale s'installa dans un des fauteuil, il se cala confortablement, se vautra littéralement dessus, glissant les mains dans ses poches alors qu'Alexis répondait enfin à sa question. Elle lui dit qu'elle allait bien mais qu'elle était fatiguée, elle lui retourna la question et il leva les yeux vers elle pour l'observer longuement, comme si elle ne savait pas ce qu'il était sur le point de lui répondre. Il n'eut cependant pas le temps de dire quoi que ce soit, elle reprit « Vraiment ? Tu voulais vraiment me voir ? » il pissa légèrement les yeux, tentant de savoir ce qu'elle attendait qu'il lui dise, elle ajouta dans un souffle qu'elle était contente de sa venue, sans blague. Il gonfla les joues, un peu soûlé qu'elle insiste et lui demande s'il avait vraiment envie de la voir, elle lui tendait des perches, comment ne pas lui répondre que non, il n'en avait pas vraiment envie mais qu'elle habitait à côté et qu'il se faisait chier et que donc il avait décidé de venir la voir ? « Ouais ouais... » répondit-il simplement, sur un ton légèrement agacé. Il extirpa alors de ses poches son paquet de cigarettes dont il sortit un joint déjà roulé, il l'alluma, rangea le briquet et le paquet de cigarette dans sa poche avant de tirer une longue latte sur le joint, sa tête bascula en arrière alors qu'il recrachait la fumée. « Fait tourner la glace, je fais tourner le joint. » lui dit-il en relevant la tête pour la regarder. « Tu me fais un massage ? » Non, il n'était absolument pas culotté du tout.

Il n'avait pas espéré attiré son attention avec ses histoires de vahiné, loin de là même, il ne souhaitait pas s'attirer ses foudres ou ses remarques mal venues sur son possible comportement très volage.. Il n'avait aucun compte à lui rendre, ni à elle ni à personne, mais en fait, il était plus intéressé par l'idée de discuter de surf. Pas de chance, elle l'ignora royalement et arrêta en plus de le masser. Il tourna légèrement la tête pour le regarder en biais, son regard était vide et elle se leva subitement pour partir de la terrasse et retourner dans la maison, il la laissa partir, resta dans son fauteuil et termina son joint tout en mangeant de la glace. Il posa finalement le pot par terre en attendant le retour de la jeune femme qui revint, apparemment nerveuse, une clope au bec. Il la fixa, quelque peu intrigué par sa soudaine réaction, son départ, son retour vif... « Je crois qu'il faut que tu arrêtes... arrêtes de jouer. » lui dit-elle finalement, au début un peu hésitante, finalement plus confiante. Il leva doucement les yeux vers elle pour la regarder, gonfla les joues, soûlés par son discours. Il soupira alors qu'elle lui disait être stupide. Voila, c'était exactement le genre de conversation qu'il n'aimait pas, c'était exactement ce qu'il détestait chez les filles : elles réfléchissaient trop, voulaient des réponses à tout, elles aimaient les mecs sensibles, sincères qui leur disaient sans cesse ce qu'ils avaient sur le coeur ou du moins, qui n'avait pas peur d'en parler. Pas de chance avec Dale puisque à part être très blasé par son comportement, il ne ressentait absolument rien à son égard. Il était venu dans le but de passer un moment agréable, sans prise de tête, et voila.. Il était là depuis cinq minutes et elle commençait avec les sujets qui fâchent. Enfin bon.. lui s'en foutait pas mal au final. C'était plus pour elle. Elle s'infligeait des souffrances futiles. « T'es relou comme meuf sérieux. » lâcha-til dans un soupire blasé en passant sa main dans ses cheveux pour les ébouriffer. « Détente ! Je suis venu pénard, tranquille, je t'ai rien fait.. Et tu prends la tête. Vas y.. lâche toi, c'est quoi ton problème ? »