and we both end up with scars.

it could all be so simple,
but you rather make it hard (...)
STARRING : TEDDY & CONSTANCE.

Connie était emmitouflée dans un gros pull, le genre qui va mieux à un jour de football américain d'un mètre quatre vingt quinze qu'à une nana de son gabarie. Les jambes repliées contre sa poitrine, un pétard plaqué entre les lèvres, la brunette demeurait seule et silencieuse face à l'océan. C'était un de ces moments où plus rien n'existe, où on se vide le crane pour plus penser à ce qui nous emmerde. Alors elle continuait de tirer sur son joint pour pas qu'il s'éteigne, parce qu'à ce moment, c'était la seule chose capable d'apaiser son esprit torturé. Le problème, c'est que le calme, ça dure jamais assez longtemps. Constance sursauta vivement quand son téléphone se mit à brailler. Putain d'invention à la con. "Oui?" répondit-elle en soufflant la fumée. "T'es où?" Elle hésita un instant. "J'ai envie de rester tranquille, laisse tomber." Mais c'était sans compter sur la détermination d'un Hawkins en colère. "T'es où?" Insista-t-il sur un ton implacable. Elle resta silencieuse. "T'es à Carlsbad?" La lycéenne resta bouche bée, puis tenta de rebondir. "Non, c'est pas ..." Teddy ne la laissa pas terminer. "Arrête, ça s'entend. J'arrive." Décréta-t-il. Elle commença à protester, mais c'était trop tard, il avait raccroché et quoi qu'elle aurait bien pu dire, il serait tout de même venu. Alors elle se résigna, pestant qu'il gagne si facilement, qu'elle le laisse grappiller du terrain à chaque fois. Elle posa son visage sur ses genoux, ferma les yeux et tira une nouvelle barre sur son pétard. Maintenant, elle avait plus que ça à faire, et espérer qu'elle soit trop stone pour se disputer avec lui. Parce que lui, vu dans quel état elle l'avait laissé à la soirée des Lewis, il devait en avoir gros sur la patate.
Quinze minutes plus tard, Connie était toujours au même endroit, dans la même position. Elle commençait à se demander s'il n'avait pas changé d'avis ou s'il s'était pas planté d'endroit. Il était long, et putain ce que ça rendait la situation angoissante. Mais le plus tordu dans tout ça, ce que Constance détestait le plus, c'est que, au fond, elle attendait que ça, qu'il arrive. Même si c'était pour se crier dessus, même si il lui faisait peur parfois. C'était lui quand même, malgré tout. Mais ça, il faudrait lui briser les doigts un par un pour qu'elle l'admette.
Quand, enfin, elle entendit ses pas approcher dans le sable, elle resta immobile, attendit qu'il soit assez proche et prit la parole. "Je voulais rester tranquille Teddy. J'suis pas à ta disposition. C'est pas où tu veux, quand tu veux. Merde." Dit-elle sur un ton qu'elle voulait calme, mais qui ne l'était pas tellement.

I LIKE THE WAY IT HURTS
with Constance
Il était parti à une soirée pour se détendre, oublier ses tracas quotidiens et pourtant tout ceci c'était quelque part retourné contre lui au court de la nuit. La cause de tout cela ? L'alcool, les joints mais aussi et surtout Connie. Cette sublime brunette pour laquelle le jeune homme avait craqué et avec qui il sortait plus ou moins officiellement. Teddy n'était pas du genre à s'attacher à ses conquêtes. Du moins n'en avait-il jamais réellement eu l'occasion. Mais avec elle c'était différent, c'était quelque chose de plus passionné, de plus destructeur. Avec elle, il avait la sensation de ne pouvoir rien le cacher et là était peut-être tout le problème. De nature peu jalouse habituellement, le basketteur devenait extrêmement possessif à son encontre, ayant besoin de savoir où elle était et ce qu'elle faisait quand elle n'était pas auprès de lui. Il savait pertinemment que cela provoquait des disputes dans leur couple, hélas lui-même peinait à s'en rendre compte. C'était plus fort que lui, comme si tout ce qu'il avait toujours voulu éviter avec son père, cette rage enfoui au fond de lui, ressortait à chaque fois qu'il se laissait aller avec la demoiselle. Une part sombre avec laquelle il devait vivre, pour le plus grand malheur de Connie.

Quoiqu'il en soit à cette heure-là c'était Teddy le plus mal. Il avait remarqué sa copine collé/serré avec un autre homme durant la fête et n'avait pas du tout apprécié cette situation, si bien que ces deux là avaient fini par s'engueuler plus ou moins violemment avant que Constance ne disparaisse de la vision du garçon. En colère et inquiet, il n'avait pas arrêté de l'appeler jusqu'à ce qu'elle finisse pas répondre et qu'il reconnaisse le bruit des vagues de Carlsbad . Elle semblait être seule. C'était déjà ça selon lui. Montant directement dans sa voiture, il lui fallut environ un quart d'heure avant d'arriver à destination et de voir sa belle, de dos, assise dans le sable, le regard face à l'océan. A peine arrivé que Connie prit la parole, comme pour le prévenir. « Je voulais rester tranquille Teddy. J'suis pas à ta disposition. C'est pas où tu veux, quand tu veux. Merde. ». Sou et sous l'emprise de substances illicites, Teddy n'était pas au meilleur de sa forme pour contrôler le passager noir qui vivait en lui depuis bien des années à présent. C'est ainsi qu'impulsivement, le jeune homme attrapa sa petite amie par le haut du bras pour la relever. Son regard plongea dans ses yeux noisettes. Le senor pouvait être bel et bien dangereux à certains moments. « Tu te fous de moi ? Pourquoi t'es parti comme ça sans rien dire ? », lui dit-il alors avec une voix menaçante. Puis, comme si l'espace d'un instant un soupçon de lucidité revenait en lui, Teddy lâcha son emprise et d'un rire nerveux s'exprima de nouveau : « En tous cas tu as bien su profiter de la fête à ce que j'ai pu voir... ». Bien sûr il faisait allusion au garçon avec qui Connie avait eu un certain rapprochement durant une danse.

Constance ne s'attendait pas à ce qu'il empoigne son bras et la soulève si facilement. Elle détestait cette sensation d'impuissance physique, bien plus que la douleur passagère que ça provoquait. Parce que, verbalement, elle savait riposter, elle ne se laissait pas devancer, mais quand il était question de force brute, elle ne faisait simplement pas le poids. Quand il la lâcha subitement, sans doute traversé par un éclair de bon sens, elle fit deux pas en arrière et remit son gros pull en place. Quoi qu'il n'eut pas vraiment bougé, c'était plus un tic nerveux, une preuve de la frustration qu'elle éprouvait. Quelque part, elle voulait même se rassoir mais elle s'abstenue, consciente que ça mettrait Teddy hors de lui. Chose qu'il était bon d'éviter. Alors elle soupira en serrant les poings. « Tu te fous de moi ? Pourquoi t'es parti comme ça sans rien dire ? » Parce qu'elle ne voulait pas de scandale ce soir, qu'elle était fatiguée de se battre sans cesse contre lui. Parce que parfois, la fuite était plus engageante. Mais elle ne dit rien. Alors il enchaina, sur un ton mauvais. « En tous cas tu as bien su profiter de la fête à ce que j'ai pu voir... » Constance leva les yeux au ciel, de toute évidence, il n'allait pas en démordre. "Lâche moi avec ça, franchement, depuis le temps que je connais Eaden et qu'on fait des soirées ensemble, si on avait voulu s'envoyer en l'air après avoir dansé un peu collé serré, on t'aurait pas attendu." siffla-t-elle, à bout de patience. La jalousie excessive de Teddy mettait Connie dans une situation improbable. Elle se perdait entre l'énervement que ça faisait rugir en elle, la peur qu'il lui inspirait souvent quand il perdait contrôle et l'attachement certain qu'elle avait pour lui. C'était une de ces relation destructrices où la seule chose qui rattache deux personnes est le mal qu'elles se font. Parce qu'en baver, c'est toujours mieux que voir l'autre indifférent. Alors ils ne faisaient que ça, se taper dessus, l'assassiner du regard. Souvent, c'était lui qui gagnait et à chaque fois que ça arrivait, Constance rêvait de tourner les talons et lever les voiles pour de bon. Malgré tout, elle revenait à chaque fois.
Elle ne lui laissa pas le temps de répondre, enchainant sans scrupule alors qu'il ouvrait à peine la bouche. "Qu'est ce que t'attends Teddy, hm? Que j'arrête de vivre et que je face tout en fonction de toi? Ca arrivera pas ça." Affirma-t-elle. Constance, c'était le genre d'électron libre qu'on ne contrôle pas. Elle vivait comme elle l'entendait et n'acceptait les chaines de personnes d'autre qu'elle. Même ses parents n'avaient pas essayé de la modeler, alors personne n'en aurait le droit. La brunette était agitée, parlait avec les mains, tenait difficilement en place. Néanmoins, elle essayait de rester calme, de ne pas sombrer dans la destruction qui nourissait leur relation.