« Eleanor, chérie, nous allons dîner chez les Wilson, ne nous attend pas. Bisouuuus. » Lazlo ne prit même pas le temps de répondre à sa mère. Cette dernière, connaissant les habitudes de sa fille, n'en attendait pas plus de sa part. Elle referma immédiatement la porte derrière elle. La jeune fille se releva du canapé sur lequel elle s'était installée afin de se diriger vers sa chambre. Une fois en haut, elle s’affaissa sur son lit, empoignant un Ziploc de beuh au passage. Couchée sur le dos, elle alluma un stick à l'aide de son briquet blanc. On disait de ces derniers qu'ils étaient malchanceux: Janis Joplin, Kurt Cobain, Jimmy Hendrix et Jim Morrison avaient tous les quatre été retrouvés morts à l'âge de vingt-sept ans avec l'un d'eux dans la poche. Lazlo aimait bien ce genre d'histoire. Enfant, elle n'avait aucun problème à appeler la Dame Blanche devant son miroir avec quelques bougies d'allumées à minuit tapant.

Le joint à moitié entamé, elle tourna la tête alors que la musique de Justice se faisait entendre dans toute la pièce. Son demi-frère Joey était parti fumer avec ses copains dans le parc pour toute la soirée, Lazlo avait donc la maison pour elle seule. Elle ferma les yeux et pensa aux récents évènements qui s'étaient passé avec ce type, Jihed. Dans la vie, Lazlo était une fille qui tenait à sa virginité, elle gardait sa première fois pour l'élu (inconsciemment, elle savait que cette personne était en fait son meilleur ami Matyas). Seulement, une fois saoule, elle coucha avec un type un peu plus vieux qu'elle. Déçue d'elle-même et surtout enragée, elle lui cria dessus lorsqu'elle le revit. Seulement, quelques heures plus tard, ils monopolisaient une chambre de la maison où la fête qui avait lieu à ce moment se déroulait. Elle était encore sobre. Appréciant l'expérience, ils recommencèrent quelques fois à coucher ensemble. Ce n'était que la semaine dernière que Lazlo réalisa que tout cela était stupide, très stupide. Elle décida d'arrêter et de couper tout lien avec ce connard de Jihed.

« Putain ce que je peux être conne parfois. » s'exclama t-elle tout haut. Lorsqu'elle était seule (et un peu pétée), il lui arrivait souvent de se parler à elle-même tout haut. Qui s'en souciait d'abord, elle était seule? Elle attendit que ses yeux deviennent moins rouges avant d'appeler Matyas pour lui demander s'il voulait venir la rejoindre chez elle. Elle se devait de lui dire ce qui s'était passé récemment. Après tout, il était son meilleur ami.

‘’Mathilde ! Mais qu’est-ce que tu fous, combien de fois il va falloir que je te dise que la cigarette n’est pas bon pour toi !’’ dis-je en arrachant la clope de sa bouche. Qu’est-ce que je pouvais être con des fois. Je n’aurais jamais dû fumer devant elle et encore moins laisser mes clopes traîner sur la table. Elle me regardait l’air désespérée, elle tenait à ce que je lui redonne sa cigarette. Mais putain, à six ans, tu peux pas fumer ! C’est naze. ‘’Mat’… tu sais que je ne suis pas le frère parfait, mais je tiens à ce que tu sois en santé. Fait moi plaisir et ne touche plus à cette merde, tu m’entends ?’’ Mathilde acquiesça de la tête, comme d’habitude. Je savais bien qu’elle allait en prendre d’autre, en cachette. Elle est comme moi celle-là. Rusé et discrète. On tient ça de papa, j’imagine. Soudain, je sentis mon portable vibrer dans mes poches .Un texto de Lazlo qui disait qu’elle voulait me voir, chez elle, là maintenant. Je m’en serais bien roulé une mais je ne voulais pas arriver chez elle défoncé, par signe de respect. C’était quand même ma meilleure amie, et je serai toujours là lorsqu’elle sera dans le besoin. Peut-être même qu’elle avait une annonce à m’annoncer… putain peut-être qu’elle est en cloque ! Ah ça non impossible, elle est vierge. Ça c’est une autre idée stupide de Matty ouais.

‘’Maman j’sors… prends soin de Mat’, et ne fume pas toutes mes clopes !’’ Pas moyen, je les avais tous emmenés pour être sûr qu’elle me les chope pas. Je sortis donc da la maison, et j’avais décidé d’y aller à pied quoi. Rien de mieux que de la bonne musique et une bonne clope pour relaxer. Puis de toute façon elle n’habitait pas si loin que ça, j’pouvais me débrouiller à pied.
Pendant ma petite marche, j’eus le temps de réfléchir à quelques trucs. Je voyais Laz’ moins souvent qu’avant, et je n’aimais pas la voir en compagnie de gars trop chelous qui la fixait comme si elle était un putain de morceau d’viande. Ça m’énerve. J’suis jaloux de nature et j’essaie de me retenir, mais n’empêche j’veux pas qu’un connard la dépucelle que pour son propre plaisir à lui-même. Bref, petite histoire de ma vie hein. J’suis pas du genre grand penseur, so fuck it. J’arrivais devant la porte puis je sonnais à la porte. Je pris une dernière puff de ma cigarette, puis la jeta par terre. Ensuite, je vis la porte s’ouvrir devant moi. Je ne pris pas le temps de demander avant d’entrer et je me jetais directement dans les bras de Lazlo. ‘’Laz’! Bon allez, dit-moi, on fait quoi ce soir? Party de prévu ? Ou on s'ramène de la beuh et on va veiller sous les étoiles ?’’ Je me mettais déjà à l’aise, je déposais mon paquet de clope sur la table après avoir enlacé ma meilleure amie. Lorsque je lançai mon regard vers le visage de Laz’, je vis qu’elle n’était pas dans son état habituel. Je m’approchais d’elle, à nouveau, mais cette fois-ci doucement. ‘’Bon, je sais qu’il y a quelque chose qui cloche… qu’y a-t-il ma belle ?’’

La sonnette retentit quelques instants après que Lazlo ait contacté Matyas. Elle sauta hors de son lit et descendit les escaliers à toute vitesse. Devant la porte, elle replaça une mèche de ses cheveux et ouvrit. Matyas entra en trombe dans sa maison, déposa son paquet de cigarettes sur la table de l'entrée et l'enlaça aussitôt. Cette attitude fit malgré tout sourire Lazlo, qui reconnaissait bien son meilleur ami. Elle lui frotta affectueusement le dos. « Laz’! Bon allez, dit-moi, on fait quoi ce soir? Party de prévu ? Ou on s'ramène de la beuh et on va veiller sous les étoiles ? » Voilà qui n'était pas tout à fait les plans qu'elle avait prévu. Lazlo sourit de manière un peu gênée en haussant les sourcils. Matyas comprit que quelque chose clochait, que sa meilleure amie avait quelque chose d'important à lui dire. Elle frissonna lorsqu'il l'appela Ma Belle. Elle ouvrit légèrement la bouche comme si elle allait parler et le regarda les bras croisés. « Montons à l'étage, tu veux bien? »

Elle gravit les escaliers suivie de Matyas. Une fois en haut, elle lui adressa un sourire et se dirigea vers sa chambre, lui faisant signe de la suivre. Elle poussa la porte et s'installa sur son lit, tapotant l'espace vide à ses côtés pour que le jeune homme y prenne place également. « Désolée, c'est un peu le bordel ici... » Pourquoi s'excusait-elle? Matyas était son meilleur ami depuis toujours et à chaque fois qu'il venait chez elle, sa chambre était un vrai chaos. Elle le regarda en riant puis sourit simplement avant de baisser les yeux et jouer avec sa couette. « En fait oui, il y a quelque chose que j'aimerais te dire...»

Elle prit une pause. Comment lui avouer ça? Ouais, ben en fait je ne suis plus vierge. J'me suis fait dépucelée par un type un peu plus vieux, je savais pas trop son nom. Puis... on l'a refait plusieurs fois. Non, bien sûr que non. Il fallait mieux reformuler. Avouer à Matyas qu'elle n'était plus vierge était comme faire la même révélation à un père autoritaire.

« Montons à l'étage, tu veux bien? » Quoi ? C’était si important que ça ? Bordel, j’commençais déjà à m’inquiéter. Je connaissais ma meilleure amie par cœur. Et je savais pertinemment qu’il y avait quelque chose qui clochait. Je n’aimais pas la voir comme ça – et je m’étais dit qu’il faudra que je fasse le nécessaire pour la mettre on shape. Ouais, je sais, j’suis le meilleur ami parfait quoi. J’ferais tout pour elle. J’décrocherais même ce putain de soleil pour elle ! Bon, je montais à l’étage en la suivant. Elle avait donc décidée de se diriger vers sa chambre, bien sûr. Je compris pourquoi elle s’excusait du bordel dans sa chambre, mais je me tus. Je me concentrais sur sa réaction, ses paroles, ses gestes. J’voulais savoir ce qui la tracassait. La chose qu’elle avait en tête. J’aurais tant aimé être ce Edward putain de Cullen à ce moment-là. J’aurais tant aimé lire dans ses pensées, déchiffrer chacune d’elles et savoir ce qui se passait. Mais c’était impossible. Envisager l’impossible, c’était tout moi ça.

Je la vis tapoter sur le lit pour que je puisse la rejoindre, ce que je fis quelques instants après. Je m’étendis au long du lit, puis je mis mes mains derrière ma tête pour être plus confortable – ce que j’optais toujours pour. Je la fixais dans les yeux peu de temps après, pour remarquer qu’elle s’était mise à rire. Bon. Ça ne devait pas être si grave que ça alors. Même si elle avait l’air vraiment nerveuse. Mais qu’avait-elle foutu putain ? J’avais vraiment peur là. « En fait oui, il y a quelque chose que j'aimerais te dire...» me disait-elle sur un ton plus ou moins suspect. Pff, j’en avais marre d’attendre à la fin. J’suis pas très patient non plus donc ça le fait pas. ‘’Putain, crache le morceau ! Vas-y, tu me fais peur là.’’ Dis-je en me levant le dos et en la fixant. J’avais un envie de fou de fumer là. Le stress m’envahissait. Mais je ne pouvais me permettre de fumer devant elle, fallait tout de même que j’fasse un effort… j’sais qu’elle n’aime pas me voir fumer. ‘’T’as fait une bêtise ?’’ dis-je sur un ton doux, essayer de calmer l’ambiance quoi. J’voulais qu’elle se sente à l’aise après tout… même si j’sentais que je n’allais pas apprécier la nouvelle…

« Relaxe, coco, c'est pas si mal! » [i]Enfin, presque pensa t-elle. Normalement, avouer qu'on a perdu sa virginité ne devrait pas être tant stressant. Seulement là, ce n'était pas n'importe qui: c'était son Matty adoré. Et elle ignorait comment il allait réagir à cette annonce. Elle le regarda en souriant légèrement. « T'as fait une bêtise? » Il avait le don de la mettre à l'aise avec son ton de voix réconfortant. Lazlo hocha la tête en prenant soin de ne pas le regarder dans les yeux. Elle prit une grande inspiration et se lança. « Matty, je... je suis plus vierge. » Elle haussa les épaules. Un silence s'installa entre eux. « C'était à une fête y'a trois semaines, y'avait ce type un peu plus vieux que moi qui me draguait et moi j'étais complètement saoule et... » Elle joua avec une de ses peluches. « Puis... ben on l'a fait. » Lazlo n'osait toujours pas regarder la réaction de son meilleur ami, trop honteuse. « Mais c'est pas tout... en fait quand je l'ai revu, j'étais super fâchée qu'il ait profité de moi comme ça... mais me demande pas ce qu'il est arrivé après, on a recommencé... » Lazlo releva la tête en fixant droit devant elle. « Plus qu'une fois... »

Elle regarda Matyas avec une mine anxieuse, effrayée de sa réaction « Mais j'ai mis un terme à toute cette histoire. » Lazlo se mit à rire. « C'est complètement idiot. » Elle continua de rigoler nerveusement en détournant le regard de Matyas. Elle attendait sa réponse avec un stress intense.

Si c’est pas si mal, comme elle dit, c’est que ça ne devait pas être si mal hein ! Du coup, j’avais déstressé un peu. Rien qu’un peu. J’étais toujours inquiet. J’essayais quand même de garder un petit sourire légèrement nerveux, puis j’attendais impatiemment qu’elle crache le morceau. Je voyais qu’elle essayait de fuir mon regard. Ce qui était pas mal inhabituel chez elle. Je n’aimais pas spécialement cela, mais bon, si ça pouvait faire son affaire, j’suis o.k avec ça ! Je regardais au fond de la chambre, en attendant qu’elle me réponse, puis quand elle reprit la parole, je me mis immédiatement à la regarder. « Matty, je... je suis plus vierge. » bon okay, c’est pas si mal. Euh, wait, back. What the fuck ? C’est quoi c’délire ? J’ai cru quelques secondes qu’elle blaguait, mais je savais quand elle blaguait et quand elle ne blaguait pas. Et cette fois-ci, elle n’avait pas l’air de blaguer. Je restais silencieux, quelques instants. Je n’en revenais pas. J’avais comme une bulle dans la gorge qui m’empêchait de parler. Elle par contre, avait l’air mieux que moi. Elle avait décidée de l’accepter. J’aurais bien aimé l’accepter, moi aussi, mais je ne pouvais pas. Comment avait-elle pu…« C'était à une fête y'a trois semaines, y'avait ce type un peu plus vieux que moi qui me draguait et moi j'étais complètement saoule et... puis… ben on l’a fait. » J’avais la gueule par terre. C’était comme si ses mots me restaient toujours en tête et que ses mots ne voulaient pas passer par l’autre oreille. Je ne voulais pas y croire. Je pris ma tête à deux mains puis j’essayais d’imaginer le moins pire. Non en fait, je n’en trouvais pas. Tout était pire que pire. « Plus qu'une fois... » ce fut la goutte de trop qui fit déborder le vase. ‘’Fuck, putain… j’en reviens pas…’’ je me levais, du coup ça avait été un réflexe de ma part. Comment devais-je réagir à ça ? J’lui avait pourtant dit que je ne voulais que son bien, je ne voulais pas qu’elle perde sa virginité avec un putain d’inconnu. Quoi, parce que moi je n’aurais pas été mieux peut-être ? Je me promenais dans la chambre avec la tête entre les mains. Elle me dit aussi qu’elle avait ainsi mit un terme à cette histoire. Heureusement., J’lui aurait bien placé un mot à celui-là. On touche pas à ma Lazlo. ‘’Comment ça aurait pu ‘’être pas si mal’’ ? Hein ?’’ je ne savais plus comment réagir, quoi lui dire. Je voulais la protéger, je m’étais promis de la rendre heureuse après tout. J’arrêtais mes pas autour de la chambre, puis je regardais Laz’. Juste le fait de la voir et de penser qu’elle était plus vierge, ça m’exaspérait. ‘’Comment t’as pu faire ça ? Et en plus, tu l’as refait.’’ Je m’arrêtais un instant. ‘’J’veux son nom.’’

« Fuck, putain... j'en reviens pas.» Et pourtant c'était bien vrai. Lazlo haussa les épaules et releva le regard vers Matyas qui venait de se lever du lit. Sa réaction était peut-être un peu plus forte que ce qu'elle pensait. Lazlo croisa les jambes et commença à se ronger l'ongle du pouce, chose qu'elle faisait souvent lorsqu'elle était nerveuse. « Ben je sais pas, moi, c'est pas comme si je m'étais fait violée! » Oups. Peut-être en avait-elle trop dit. Matyas allait mal le prendre. Lazlo rougit instantanément et tenta de regarder ailleurs, encore une fois. « Désolée, c'était pas censé sortir comme ça... » Elle planqua sa tête dans un coussin, morte de honte. Matyas devait la détester, enfin détester ce qu'elle avait fait. Et avec raison, il était tellement protecteur avec elle. Lazlo l'observa faire les cent pas à travers la pièce d'un air exaspéré. Elle avait fait une grosse connerie, et elle en était consciente. Mais elle était heureuse de lui en avoir fait part, évitant ainsi les mauvaises langues et les rumeurs.

« Comment t’as pu faire ça ? Et en plus, tu l’as refait. » Lazlo soupira et s'étendit sur son lit. Elle passa ses doigts dans ses cheveux en fermant les yeux. Comment avait-elle pu faire ça? Son geste était peut-être con, mais à son âge, contrôler ses hormones n'était pas tout à fait évident. Surtout que 80% des élèves de son école avaient déjà couché avec en moyenne six personnes différentes alors qu'ils n'étaient âgés que de seize ou dix-sept ans. « Matty s'il-te-plaît à t'entendre parler j'ai l'air d'une vraie salope! » Matyas s'arrêta, Lazlo fit de même, le regardant avec un air interrogateur. Son nom? Alors là c'était hors de question, qu'allait-il lui faire à ce pauvre mec? « Si seulement j'arrivais à le prononcer...! » Lazlo rigola sarcastiquement. « Fuck off Matyas, qu'est-ce que tu vas lui faire, sérieux? » Elle ne tenait absolument pas à ce qu'il s'en mêle. Elle ne voulait pas que quelconque merde se produise.

Lazlo se sentit bouillonner de l'intérieur. Elle comprenait que son meilleur ami ne souhaitait que la défendre mais elle refusait qu'il s'en mêle cette fois-ci. Elle prit une grande respiration et se leva tranquillement et vint l'enlacer par derrière pour le calmer lui aussi. Ça marchait à tout coup. « Allons, Matty, ne sois pas fâché! C'est mon erreur, pas la tienne et je la regrette beaucoup tu sais bien. Mais ne t'en mêle pas, d'accord? Tu veux qu'on discute de tout ça avec un bon p'tit joint? »

Matty, je ne suis plus vierge… étaient les mots que j’avais en tête. Je n’écoutais presque plus ce qu’elle me disait. Même si elle avait beau être saoûl, ce n’était pas une excuse, parce qu’elle a eu le culot d’aller vers lui à de maintes reprises, par après. Donc ça prouve qu’elle l’avait voulu et qu’elle ne le regrette pas tant que ça au fond… ah, ces putain de questions. « Ben je sais pas, moi, c'est pas comme si je m'étais fait violée! » lorsqu’elle me dit ces mots, je m’arrêtais de marcher puis regardait Lazlo. Elle l’avait mal dit. Je commençais sérieusement à être sur les nerfs. Je la regardais avec du mépris, je n’arrivais pas à croire qu’elle ait dit ça. Violer. Violer. Putain, si jamais ça lui arrive, j’prends l’adresse du gars et j’le fais fumer de la daube jusqu’à ce qu’il meurt, avec une bonne droite dans les couilles. Quelque temps après, elle s’excusait de la manière dont elle l’avait dit. Elle avait raison de s’excuser fuck, je m’inquiétais comme un fou et elle n’arrivait qu’à dire des choses pour me mettre encore plus en rogne. Je soupirais un bon coup puis je me dirigeais vers la fenêtre de sa chambre. Je regardais dehors, en espérant trouver quelque chose qui pouvait faire monter en flèche mon moral. Moral today = Zero.

« Matty s'il-te-plaît à t'entendre parler j'ai l'air d'une vraie salope! » Matyas soupira une nouvelle fois puis mit ses mains derrière sa tête. Bien sûr que non, je ne la prenais pas pour une salope. Putain, c’est la fille la moins salope que j’ai vu de toute ma vie ! ‘’Tu sais bien que c’est pas vrai. Jamais au grand jamais je te prendrai pour une salope. Putain, quelle blague…’’ je ne savais plus m’arrêter, j’étais fâché et je ne pouvais me calmer moi-même. Lazlo, plus vierge. Ça ne voulait comme pas passer… quelque chose bloquait. Ma meilleure amie vierge, ne l’est plus.

Je demandais le nom du mec avec qui elle avait baisée, plus d’une fois je souligne, encore une fois. Elle ne pouvait donc pas prononcer son nom, j’avais déjà une piste. Un nom carrément compliqué. « Fuck off Matyas, qu'est-ce que tu vas lui faire, sérieux? » dit-elle sur un air interrogateur et à la fois provocateur. Il réfléchissait quelques secondes, tout en se tournant vers elle. En ne savant pas son nom, ça allait être plus compliqué que prévu j’crois bien. Mais bon, si elle tient vraiment à ce que je ne m’en mêle pas, je ne m’en mêlerai pas… quoi que, si jamais j’le croise dans un bar, je n’hésiterai pas à lui donner une bonne droite. Je la sentis se lever de son lit puis je me retournais à nouveau vers ma fenêtre. « Allons, Matty, ne sois pas fâché! C'est mon erreur, pas la tienne et je la regrette beaucoup tu sais bien. Mais ne t'en mêle pas, d'accord? Tu veux qu'on discute de tout ça avec un bon p'tit joint? » dit-elle en m’enlaçant. Elle avait le don de trouver mon point faible. J’aimais bien sentir ses bras entourés sur mon cou. Je mis mes mains sur ses bras, comme pour lui faire signe que j’serai toujours là pour elle. Je me retournais et me trouvais face à elle. Je soupirais légèrement puis lui fis un léger sourire. ‘’Bon, d’accord… t’as quoi ? De la mari?’’ enquis-je avant de me diriger vers le lit. Je m’étendis à nouveau sur le lit, puis je regardais le plafond. Un p’tit joint pour décompresser ouais, c’est ça que ça voulait dire.

Lazlo sourit lorsqu'il lui affirma qu'il ne la prendrais jamais pour une salope ou quoi que ce soit. Elle le sentait se calmer, enfin, plus que les secondes suivant son aveu. Lazlo détestait lorsque Matyas était fâché... surtout lorsqu'il était fâché contre elle. Le calmer s'avérait être un véritable exploit que seule Lazlo réussissait à accomplir par moments, cette fois-ci en était une. Soudain, il posa tranquillement ses mains sur ses bras, chose qu'elle adorait. Elle ferma les yeux en prenant une longue inspiration. Elle se sentit sourire sans le vouloir. Dans toutes les situations possibles, Matty avait le don de la rendre heureuse et c'est ce qu'elle appréciait le plus chez son meilleur ami. « Si seulement j'arrivais à le prononcer...! » Lazlo rigola sarcastiquement. « Bon, d’accord… t’as quoi ? De la mari? » Lazlo acquiesça en souriant, défit leur étreinte et se dirigea vers son lit de nouveau. Elle se pencha puis sortit sa petite "boîte magique" comme elle aimait l'appeler. Tout son stock se trouvait dans cette petite boîte en bois. Elle s'assit en tailleur sur son lit et ouvrit le couvercle. « Ah merde j'ai plus de joints... » Lazlo se repencha et sortit une petite pipe en verre. Elle empoigna son briquet blanc sur sa table de chevet. « Voilà qui devrait faire l'affaire. » Elle adressa un clin d'oeil à Matyas et sortit son cannabis d'un petit sachet en plastique de la boîte. Elle en déposa une petite quantité dans la pipe, la tendit à son meilleur ami qui la plaça entre ses lèvres et l'alluma à l'aide de son briquet.

« Non mais sérieux Matty, sois pas fâché contre moi. » Cela faisait assez longtemps qu'ils fumaient et leurs yeux commençaient à rougir. Lazlo riait par moments et n'avait plus trop conscience de tout ce qu'elle disait. « Oui, j'ai couché avec lui, mais comprend que je peux pas jouer ma Mère Teresa pour toute la vie. J'ai des hormones aussi. » Lazlo s'esclaffa.

Je me calmais, lentement… de toute façon, il fallait bien que je me calme un moment donné ! Et elle savait pertinemment comment s’y prendre quand j’étais comme ça, donc je ne m’inquiétais pas trop pour mon humeur de plus tard. J’allais sortir de cette maison avec un sourire, mais avec kilo sur le dos. De toute façon, un kilo c’est pas trop mal. Une tonne, c’est le mal ouais. Puis j’suis toujours de bonne humeur anyway. Et puis j’allais fumer un joint, de quoi me ravir et d’améliorer ma journée de merde. Toujours étendu sur ce lit, elle affirmait qu’elle n’avait plus de joint. Du coup, j’eus le réflexe de chercher dans mes poches pour voir si il ne me restait pas de joint… malheureusement, mes poches étaient vides. Enfin, il me restait deux-trois cigarettes et un briquet. Je me tournais donc vers ma meilleure amie, puis elle me passa une pipe en verre. Enfin, quelque chose de bon. P’tête moins pour ma santé mais ça j’m’en branle. Je la regardais mettre le cannabis dans la pipe, avec un petit sourire en coin, puis j’eus le privilège de l’allumer à l’aide de mon briquet. Je sentais déjà les effets venir vers moi…

Nous fumions depuis déjà quelques minutes. J’avais la bouche sèche, je commençais à avoir les yeux rouges et mes battements de cœur accéléraient de plus en plus au fur et à mesure que je fumais. « Non mais sérieux Matty, sois pas fâché contre moi. » je regardais mon ami, en haussant les sourcils. J’crois bien que ma réaction était normal, après tout, j’suis son meilleur ami. « Oui, j'ai couché avec lui, mais comprend que je peux pas jouer ma Mère Teresa pour toute la vie. J'ai des hormones aussi. » je me mis soudainement en position assise, en lui donnant sa pipe, et je m’approchais de son visage. ‘’Tu sais… Laz…je ne veux que ton bien ! Ouais, t’es plus vierge… enfin, on peut dire que t’es toujours vierge d’amour, tu comprends. L’idée ne t’est jamais traversée l’esprit que… genre… baiser avec un gars important quoi ! Je sais pas… Tu vas te rappeler de ça toute ta vie. Ça aurait p’tête été mieux si t’aurais eu ta première fois avec un type bien. ‘’ dis-je d’un air songeur. ‘’P’tête que j’dis de la merde, mais je le pense vraiment quoi ! C’est con… que t’ais baisé avec un mec incognito, azy.’’ Bon, j'avoue que - selon moi, SELON MOI - j'aurais été bien mieux que cemecinconnuquiabaisélazlo, mais si c'était son choix...