Connie avançait vivement dans le hall, passant tous les casiers au crible, à la recherche d'un en particulier. Ce matin, en trainant avec Angie dans la chambre de la jolie blonde, elle avait eu la bonne surprise d'y trouver par hasard quelques ectasies, et elle avait rapidement fait le rapprochement entre les petits cachets blancs et Adrianna. Connie ne voyait déjà pas l'amitié qu'entretenaient les deux jeunes filles d'un bon œil, mais quand Angie lui confia les desseins d'Adrianna, elle se mit à voir rouge. Angie était une fille saine de vie et d'esprit, le genre qui se fait rare et qui mérite d'être préserver, ainsi, Connie ne supportait pas l'idée d'une Adrianna voulant dépraver la blondinette. Qu'elle veuille tacher sa meilleure amie, qu'elle veuille en faire une de ses connasses complètement déchirées par les drogues dures qui grouillent déjà au lycée mettait Connie hors d'elle. Elle qui s'était promis de veiller sur Angie et de ne pas essayer d'en faire autre chose que ce qu'elle était.
" C'est quoi ce putain de bordel, hein ?! " ragea Connie en fourrant violemment le petit sachet dans les mains d'Adrianna. " Angie a pas besoin de ces conneries là, alors quoi que tu cherches à faire, tu ferais mieux de faire attention à toi Collins! " Le ton de Connie était tout ce qu'il y a de plus agressif, si elle ne se contrôlait pas, elle aurait sans doute déjà sauté au coup d'Adrianna. Tout autour d'elle se dissipait et elle ne voyait plus qu'Adrianna, ne sentait plus que la colère qui lui bouffait l'estomac. A vrai dire, elle avait même fait abstraction d'Angie qui l'avait suivie en essayant de la raisonner, de la calmer. Elle entendait sa voix cristalline lui demandant de faire demi-tour, lui disant que ce n'était pas l'endroit pour ce genre de mise au point ou encore qu'elle pouvait se débrouiller seule pour gérer ses histoires. Au fond, elle aurait peut-être du l'écouter.

Connie, Adrianna et Angie

CRÉDIT - CSSCrédit L'N, Puckessa et October

Par un jour pluvieux, Angie s'était réveillée déprimée. Les jours où elle supposait qu'il allait faire beau, elle allait être contente et de bonne humeur. Par contre, les jours ou elle supposait qu'il allait faire moche, elle se sentait dépriméeet chagrine. Elle choisit donc des vêtements adaptés à des jours déprimants: Un petit bonnet en laine gris, un gilet noir Abercrombie, un jean Levis[Elle ne savait pas ce qu'il faisait là vu qu'elle hait Levis. Trop commercial.] et des Bensimon grises. Connie était avec elle.
<< Alors elle me va cette tenue? >>
Elle virevoltait sur sa tenue comme si c'était sa première robe de soirée. Un peu trop peut-être. Elle pensait à sa première fête, la meilleure fête qui soit! Je disait donc, elle était dans ses pensées quand elle vit Connie brandir des cachets blancs d’ectasies. Angie rougissait de plus en plus sous le regard de Connie.
< . C'était Adrianna, elle me l'a conseillé mais j'ai refusé. Ella insisté, insisté, insisté, insisté et donc j'ai accepté. Un peu comme si elle m'avait aspirée. Je m'accroche hyper bien mais elle a quand même réussi à m'aspirer :yep: >> Mikomu fit un petit sourire gêné. Je pris mon sac. Angie et Connie prirent le chemin du Lycée. Elles ne parlèrent presque pas pendant le chemin, ce qui mit Angie encore plus mal à l'aise. Connie avait l'air furieuse, elle tenait encore les cachets dans sa main comme si elle tenait la preuve d'un crime policier extrêmement grave. Quand elles furent arrivées au Lycée, elle salua plusieurs amies discrètement et se dirigea avec Connie aux casiers. Par malheur, Adrianna était là aussi. J'avancais à mon casier, juste à côté de Connie et d'Adrianna. Elle l'ouvrit mais ne bougea pas, elle les espionnait se disputer:
<< C'est quoi ce putain de bordel, hein ?! >>

<< Non, mais quesque tu veux? >>

<< Angie a pas besoin de ces conneries là, alors quoi que tu cherches à faire, tu ferais mieux de faire attention à toi Collins! >>

<< Hey ! McMorrow, tu me laisses respirer ou tu dégage? Je crois qu'Angie c'est pertinément ce qui est bon ou non pour elle, tu piges? Tu sais, tu n'as qu'a garder le sac pour toi, ça pourrait peut-être te décoincée un peu non ? >>

Je détestait voir mes deux amies se disputer, surtout si le sujet c'était moi. Je m’avançait donc en prenant le soin de fermer mon casier et prit la parole d'un voix ferme et calme:
<< Hey les filles. Je déteste que vous vous disputiez pour moi :] J'ai peut-être faitsun mauvais choix, mais c'est sympa quand même que vous vous engueuliez. Ca prouve que je comptes pour vous *Larme qui coules sur sa joue*. Mais, en même temps, sans vouloir te vexer ni te faire de la peine, Connie, c'est à moi de décider. J'hésites a essayer ou pas, mais je n'ai pas besoin de cette dispute et je croit que vous non plus.

C'était comme une réaction chimique, ou une loi cosmique. Quelque chose qu'on ne contrôle pas, qui vous traine par les tripes et qui vous force à subir. Constance avait cette impression quand elle se trouvait face à Adrianna. Une envie fulgurante de lui refaire le portrait. Quand Angie prit la parole, Connie s'énerva un peu plus, vexée par ses propos et touchée par les larmes qui fendaient son visage. Elle souffla longuement en tentant de retrouver le contrôle des battements de son cœur, parce que sinon, il allait finir par lâcher, d'un coup. Bam. finit. Mais Adrianna renchérit, attaquant de plus belle. Comme si ça ne suffisait pas, comme si il fallait qu'elle s'en prenne aussi à sa fierté. " Non, tu vois jte foutrais pas la paix tant que tu continueras de vouloir pourrir Angie comme ça. Si c'est ton trip, de vouloir t'envoyer ne l'air avec ta dope, vas-y, fais toi crever." Elle marqua une pause, s'éloigna légèrement des deux filles. " Mais si tu te sens seule, si tu veux quelqu'un pour te tenir compagnie pendant tes badtrip parce que t'es pathétique à ce point, achète toi un cleps ou va copiner avec les junkies du coin, mais force pas la main à une nana qui a rien demandé!" Elle perdait pied dans sa colère, se sentait flotter. Constance n'était pas d'un naturel colérique, au contraire, mais toucher à Angie était une mauvaise idée. Elle se tourna d'ailleurs vers son amie. "Merde Angie, te laisse pas influencer par ça." Dit-elle en désignant vulgairement Adrianna. Angie était le genre de personne pour qui il est difficile de dire non, et voir Adrianna en profiter et insister comme un sangsue qui vous pompe le sang, c'était définitivement trop.

Connie écoutait Adrianna étaler ses arguments et se demandait si elle réalisait vraiment ce qu'elle disait ou si elle avait le cerveau cramé par les merdes qu'elle consommait. Elle serra les poings quand l'autre brunette s'approcha de nouveau d'elle alors qu'elle venait de reculer pour éviter une proximité qui pourrait se révéler destructrice. Finalement, c'est Angie qui reprit la parole, soufflant les mots que Constance avait au bout des lèvres. La jeune blonde se culpabilisait, elle s'en voulait alors qu'aux yeux de Connie la seule fautive ici était Adrianna. Alors, la voir malheureuse pour protéger la junkie faisait bouillir Constance. Comme un tourbillon qui vous retourne le cœur et le cerveau, un truc qu'on ne contrôle pas. Elle laissa Angie se faufiler jusqu'à la classe, impuissante, incapable de la retenir. Enragée de voir que ni la brune ni la blonde qui lui faisaient face n'arrivaient à entendre raison. Avant tout, elle voulait régler ses compte avec Adrianna, la base du problème. Ainsi, elle se décala et prit à nouveau place en face de la tête de classe. Cette fois-ci, elle se fit violence pour se calmer, pour ne pas lui aboyer dessus. Malgré tout, une pointe d'agressivité surplombait ses paroles : " Sauf que tu vois, Adrianna Collins, dit-elle avec une ironie peu dissimulée, c'est pas de l'amitié, c'est pas de la confiance ça. C'est de l'égoïsme à la con. Parce qu'on pousse pas ses amis à faire quelque chose susceptible de les pourrir. Tu le comprendrais si tu voyais pas que ton petit nombril. " Elle s'avança encore un peu plus d'elle avant de conclure : " Alors tu vois, je continuerai de m’emmêler tant que tu continueras de lui forcer la main. Elle t'a déjà dit non, alors lâche l'affaire."

Constance perdait patience dans ce dialogue de sourds. Elle voyait Adrianna ne rien comprendre, camper sur ces positions et lui aligner les arguments les plus insensés. C'était pas une question de compétition, de course à la dépravation, mais une question de respect. "Tu veux que je te dise, Adrianna, tu comprends rien à rien et en plus t'assumes rien du tout. J'ai entendu assez de tes débilités pour aujourd'hui." Elle recula un peu, prête à poser les armes pour ce jour, mais certainement à s'avouer vaincue. Dans l'immédiat, elles finiraient par se taper dessus, et bien que l'idée soit drôlement tentante, elle était irresponsable et n'aurait rien arrangé à l'affaire. Elle s’apprêtait à continuer quand Angie arriva, toujours dans l'optique insupportable de défendre Adrianna. Non mais franchement, quelle idée de merde. Alors elle soupira longuement, secoua la tête en signe de réprobation et se tourna vers Angie. "J'en ai rien à secouer qu'elle soit bien ou pas. Tout ce que je vois c'est qu'elle te mène par le bout du nez, qu'elle ment et qu'au final tu te laisses berner." Connie n'avait pas l'intention de ménager qui que ce soit. Surtout pas quand il était question de dire ce qu'elle pensait être bon pour son amie. De nouveau, elle fit deux pas en arrière et se tourna face à Adrianna. " Je vais pas continuer de batailler, t'façons ton cerveau étriqué à pas l'air de fonctionner normalement. Mais je te préviens grognasse, si j'apprends que tu lui fais du tort, tu vas le regretter." Une menace faite très calmement, une promesse toute particulière. Après quoi, Connie entama de tourner les talons pour laisser des deux autres se débrouiller. Elle avait fait passer son message, Adrianna était prévenue.