quinze minutes de retard, une organisation pourrie, une erreur sur le planning, une secrétaire de merde. au fond, pam s'en foutait, c'était juste qu'elle s'était tapé un putain de sprint pour rien. elle pensait que cette nouvelle année allait commencer de manière plutôt douce. elle n'avait jamais eu un emploi du temps aussi chargé qu'en cette dernière année de lycée et ce n'était que le début pourtant il paraît que c'était la meilleure. entre les cours du lycée, ceux qu'elle prenait au conservatoire et les répétitions du club de musique. pam était déjà overbookée. une bonne chose ? peut-être ou peut-être pas. elle était encore en mode j'bouge mon cul, mais pas trop rapidement encore dans cette sorte de mouvance vacancière où l'on ne fait pas grand-chose mise à part glander toute la sainte journée avant de sortir en soirée. elle avait réservée cette salle pour dix-sept heures parce qu'elle ne pouvait pas faire autrement. elle avait quitté le lycée à 16h45. répétition du club de musique oblige. c'était carrément mission impossible. quelle merde. elle regardait thiago. elle ne connaissait de lui seulement son prénom et qu'il jouait du violon. probablement suffisant. « on peut aller bosser chez moi, si tu veux » il avait haussé des épaules. c'était qu'il se sentait concerné le mec. cette répétition s'annonçait merdique, mais il fallait bien répéter sinon ça risquait d'être catastrophique et ça c'était juste pas envisageable du moins pam ne comptait certainement pas se ramener à cette audition et faire de la merde. pas au conservatoire. t'es venu en voiture ? » apparemment non, ils prendraient celle de pam alors. « j'suis garée là-bas. » d'un signe de tête, elle montrait la direction. pam possédait une vieille mini austin noire qui montrait quelques éraflures. elle adorait cette voiture, cette bonne vieille voiture. elle préférait avoir ça que se promener avec un gros 4x4, avis personnel. le trajet entre le conservatoire et sa voiture avait été silencieux, celui pour se rendre jusqu'à chez pam s'annonçait très agréable. « faut que tu tapes un peu sur la porte pour qu'elle s'ouvre. » petit sourire, histoire de dire que ouai sa voiture c'était d'la merde mais c'était sa voiture et elle s'en séparerait pour rien au monde. assise place conducteur, son sac sur les genoux. elle en sortait ses lunettes de soleil forme john lennon. ainsi que son ipod qu'elle branchait à un cordon usb. système d installait par un pote de son beau père histoire d'avoir de la bonne musique. elle le balançait à thiago. « t'as le droit de changer, hein. » les goûts musicaux de pam allait du classique au rock en passant par la pop, de la soul, de l'alternative et du rap. en réalité, elle avait de nombreux titres parfois c'était elle qui les avaient rajoutés, parfois non. posait son sac aux pieds de señor lopes et démarrait.

vingt minutes pour atteindre sea village, chiant. elle arrivait enfin devant son portail, elle n'avait pas besoin de bip. son beau-père avait eu la somptueuse idée de mettre une sorte de capteur dans la voiture de pam qui déclenchait automatiquement l'ouverture du portail. combien de fois pam avait oublié le code et se retrouvait avec sa voiture devant chez elle. une très bonne idée que pam avait immédiatement adoptée. elle accélérait allant garer sa voiture juste devant la porte du garage. pam vivait dans une baraque de folie. elle en avait pas forcément conscience. à croire qu'avoir une piscine, un jacuzzi ou autre hammam et sauna était tout à fait normal. pourtant avant que sa mère rencontre richard, pam vivait à chicago et dans un appartement. c'était pas un grand appartement, mais suffisant assez cosy. maintenant elle vivait dans une maison à deux étages avec un nombre de pièces impressionnant. les gens qui ne connaissent pas l'endroit parfois se perde. c'était assez drôle. pam sortait rapidement de sa voiture, après avoir pris soin de ramasser ses affaires. elle regardait l'écran de son iphone tout en grimpant les escaliers qui menaient à la porte d'entrée. ouai, pam était le genre de meuf pro-apple. un message de sa mère sur la porte, écrit à la main sur un vulgaire post-it. c'était parfois un mode de communication bien pratique, c'était les post-it de l'amour comme les appeler sa mère. elle était parfois cinglée, mais elle l'adorait. - ma pam chérie, on s'est envolés pour le kenya. à dans deux semaines. nous t'aimons très fort. - y'en a qui ne se faisait vraiment pas chier. probablement le fameux safari dont elle parlait depuis trois mois. elle décollait le post-it. elle cherchait ses clés dans son bordel. elle se retournait et regardait thiago d'un regard interrogateur « bah tu viens ou tu comptes rester planter là ? »