La début de la fin de la soirée s'annonçait lentement. Un peu partout au sol, dans les buissons, à moitié dans la piscine, on pouvait retrouver des pauvres carcasses ivres, gémissant des incrédulités absolues. L'autre moitié de la populace s'activait toujours à travers la demeure de Léandre, frétillant et dansant comme si la fête venait juste de commencer. Mushu, lui, avait eu le temps de bien décuvé. Enfin, ce n'est pas comme si il s'était déchiré la gueule. Étonnement, il avait presque été sage, s'enfilant quelques verres et quelques joints avec modération. Dirons-nous juste qu'il est pompette. Affublé dans la cuisine, à se préparer un café noir histoire de replacer ses neurones en place, le jeune basketteur en vint à se demander où se cachait Léandre. Après quelques gorgées amères de café, il partit en quête de son joli damoiseau, déambulant avec nonchalance à travers le salon pour faire un petit tour de manège autour de la piscine, manquant de se faire accrocher les chevilles par quelques sirènes, et poursuivit sa ronde à l'intérieur. Il sortit finalement son portable de sa poche et envoya un message à son acolyte, dans l'espoir qu'il ne mette pas trois heures à lui répondre. « Ramène ton cul au premier! » Il n'était pas réputé pour faire de longs discours ennuyants. Direct, clash, il préférait aller droit au but. Ses pas l'emmenèrent au premier étage, où la populace se faisait quasi inexistante. La maison de Léandre, il la connaissait comme sa poche, presque autant que la sienne. Il faut dire qu'à force de s'incruster, il avait rapidement pris ses repères. D'humeur joueur, il se dissimula à l'extrémité d'un couloir perpendiculaire, attendant (im)patiemment Mister Austin pour donner un aspect plus alléchant à cette soirée ô combien réussie, si ce n'est quelques bagarres anodines. Des bruits de pas éveillèrent son attention. Instinctivement, il reconnut la démarche de Léandre qu'il attrapa par la taille, jouant la touche de la surprise, au détour du couloir, avant de l'attirer contre lui, le sourire carnassier et le regard aguicheur. « Salut beau gosse! Dis-moi, on ne s'est pas beaucoup vus de la soirée... » commença-t-il, énigmatique, murmurant du bout des lèvres. « Il va falloir qu'on rattrape ça... » Il accompagna ses paroles d'un sourire gorgé de sous-entendus pour le moins explicites, les mains posées sur ses hanches, mielleux.

Eh kwé? Il en mettait du temps ce bougre d'âne! A coup sûr, il était en train de se repérer dans la maison, trop saoul pour marcher correctement. Étrangement, il ne l'avait pas beaucoup vu de la soirée, pas assez à son goût, alors qu'il comptait faire la chamboula comme il se doit avec son ami dévergondé. Bon, il avait réussi à s'éclater comme un taré, surtout avec ces minettes qui lui servaient de « copines », mais il n'aurait pas été contre un peu plus de participation de la part de son beau brun. Léandre était l'une des rares personnes avec qui il s'autorisait tout. Pas de tabous, pas de prises de tête, juste la joie de vivre, croquer la vie à pleines dents sans se soucier du lendemain. Des bruits de pas l'arrachèrent de sa distraction mentale, un sourire ourla ses lèvres alors qu'il attrapa par les hanches le joli damoiseau, bourré jusqu'à la moelle. Il puait l'alcool à plein nez, et ça l'excitait. C'était assez amusant de voir Léandre bourré, amusant et alléchant. Leur relation semblait malsaine, entre leur indéniable amitié et leurs courantes galipettes, et pourtant, elle n'en était rien. Léandre, c'était son Léandre, il n'y avait pas de mots pour définir leur amitié particulière. C'était bien le seul avec qui il était à la fois aussi détaché et intime. Le fourmillement de ses doigts contre sa peau le fit frissonner et lui arracha un sourire malicieux, les pensées embrouillées par le taux d'alcool qui circulait dans ses vaisseaux, mais pas autant que son partenaire, complètement ivre. L'ivresse avait parfois du bon, et elle rendait son joli minet plus sauvage, plus sexy. (Eh oui, il pouvait être encore plus sexy qu'il ne l'était déjà) Assailli par un palpitant vibratoire, Mushu n'allait pas tarder à frôler ses limites, secoué seconde après seconde par le charme du jeune homme. Une douce chaleur s'immisça en lui, une langue de plaisir titilla ses hormones alors que Léandre se rapprochait un peu plus de lui. Qu'il soit sobre ou torché, il ne perdait rien de son sex appeal. « Je suis complètement torché. » Sans blague? « Je vois ça...Tu tiens à peine debout, espèce de dépravé! » lui susurra-t-il avec humour, le sourire élargi. Il se mordit les lèvres alors que son compagnon marqua son territoire par un baiser brûlant sur la peau de son cou, y laissant sa marque comme preuve de son passage, ou de sa signe de possession. Enfin, il joignit ses lèvres à celle du basketteur, faisant trembler d'émoi Mushu qui répondit avec engouement au baiser de Léandre qu'il jugea trop court à son goût. « Tu es un roi ce soir, fais de moi ce qu’il te plaira. » Il comprenait mieux maintenant pourquoi il l'aimait autant torché. « Je me vois mal refuser une offre aussi alléchante » Et comme pour confirmer ses paroles, il se lécha les lèvres, dévoilant une gourmandise indubitable. Qu'il était affriolant! « Cette soirée est la nôtre. » Le contact de ses mains sous son tee-shirt eut raison de sa bonne volonté et le cadet s'enflamma comme un volcan, succombant aux lèvres de Léandre qu'il invita dans un ballet endiablé. Il coupa un instant le baiser, le temps d'enlever son tee-shirt et celui de son damoiseau, l'air coquin. « Dis donc, t'es plutôt bien foutu » lui murmura-t-il avec appétit en caressant du bout des doigts l'architecture parfaite de son torse. « Je dirais même que t'es plutôt canon... » Il avait chaud, très chaud. La température semblait avoir grimpé de dix degrés, sans doute était-ce l'effet Austin? Un de ses mains glissa jusqu'au bas de ses reins, frôlant avec envie la courbe de ses fesses par-dessus son pantalon. Ce petit mec était trop bien foutu. Ça devrait être interdit d'avoir un pote aussi bandant, vraiment. Des bruits importuns montèrent lentement jusqu'aux oreilles de Mushu, le laissant supposer qu'une troupe de jeunes gens était en approche. Peu désireux de se faire importuner par une bande de navets, il ouvrit par hasard un porte derrière lui, invitant Léandre à le suivre en le faisant glisser dans la pièce, les mains toujours posées sur son joli postérieur. Par chance, ils étaient tombés dans la chambre de Léandre. A croire que c'était son jour de chance?! La pièce était engloutie dans la pénombre, mais le clair de lune leur permettait de discerner le contour des meubles. (Il serait fâcheux de se prendre un coin de bureau dans la cuisse) Il revint courtiser les lèvres avec hâte, savourant ce contact chaud avec ivresse, l'esprit étourdi par un tourbillon d'envie. Ses lèvres sillonnèrent jusqu'au creux de son épaule où il laissa un plaisant suçon, mordillant légèrement sa peau avant de passer un coup de langue sur la zone endolorie. Sa langue remonta jusqu'à l'angle de sa mâchoire, avant de retrouver ses lèvres, comme une surprise dont il ne pouvait se lasser.

La danse endiablée à laquelle se livraient les deux hommes était devenue une tornade de plaisir. La guerre charnelle des deux corps les faisait tomber dans l'ivresse des caresses qui se multipliaient. Léandre avait de plus en plus chaud, Mushu n'arrêtait pas de l'assaillir, ses mains étaient magiques et chaque toucher lui arrachait mille frissons. Le contraste entre cette canicule pleine de jubilation et cette allégresse glacée faisait naitre la chair de poule sur le corps blanc de l'étudiant. « Dis donc, t'es plutôt bien foutu » Il ne répondit que par un souffle mélangeant excitation et voracité. « Je dirais même que t'es plutôt canon... » Alors que les doigts ambitieux de Mushu longeait son dos il posa un des siens sur les lèvres de son ami avant de chercher un nouveau baiser. Léandre avait toujours été comme ça dans un sens, peu importe avec qui, quand et où, lorsqu'il voulait passer un bon moment en compagnie d'une personne il le faisait. Toutefois avec Mushu ce n'était pas pareil, c'était spécial comme tout ce qui se dégageait de ce charmant personnage. L'amour n'existait pas pour le plus vieux des deux et pourtant ce qu'il ressentait pour lui se rapprochait le plus de ce sentiment malgré une nette différence, après tout ils étaient juste "amis". N'est ce pas ? Il entendit lui aussi le bruit de pas dans les escaliers. Merde, il avait un étage ? Enlaçant le torse musclé il se laissa guider dans une chambre, refermant la porte du bout de pied il releva légèrement la tête, il s'agissait de sa chambre. Complètement ivre des baisers langoureux de l'homme en face de lui Léandre arborait un sourire béat. Sa langue taquinant celle de son amant il glissa ses mains de son visage à sa chevelure parfaite, entremêlant ses doigts dans ses beaux cheveux bruns et collant son front au sien sans arrêter de lui étreindre ses lèvres avec les siennes. Il le laissa dans un tremblement de satisfaction déposer un suçon dans son cou. N'arrivant plus à se contrôler il se jeta presque sur Mushu la plaquant au sol. A genoux, le bassin de son ami entre ses jambes écartées il posa ses deux mains sur son torse. Les faisant glisser il s'amusa à dessiner ses muscles excitants. Doucement il descendait en dessous du nombril. Puis d'un coup il s'arrêta, regarda de haut Mushu et lui fit un clin d'oeil avant de se lever. « Bouge pas d'là, j'reviens t'croquer. » Il était totalement déchiré. Il se leva - après un effort presque surhumain - et se dirigea vers un coin de la pièce. Malgré son attention pour rester droit il ne réussit pas à éviter la table. Le choc fit un grand bruit et projeta la jeune homme à terre. « Aie. Puis merde à la fin. » Il se releva et se précipita vers l'endroit de la pièce qu'il avait fait emménagé pour des occasions comme celle-ci. Il revint vers Mushu avec un citron coupé en deux et une bouteille de Tequila dans ses mains. Reprenant sa position initiale - après avoir repousser Mushu à terre - il trempa la moitié du citron dans l'alcool avant de faire couler le jus du bas des abdomens au haut des pectoraux. « Tu me donnes faim. » Susurra t-il. Puis se penchant de nouveau il lécha avec ardeur la coulée acide. Avant de venir chercher une nouvelle fois ses lèvres.