Dale & Drizzle. HOMECOMING

Aussi étrange que cela puisse paraitre, tu n’étais pas une adepte inconditionnelle de ce genre de soirée, surtout si celles-ci était organisées par le lycée. Néanmoins, elle avait apparemment une importance capitale puisque la plupart des élèves l’attendaient avec précipitation. La journée passée en cours témoignait d’ailleurs de cette agitation et à chaque coin du couloir on pouvait vraisemblablement entendre parler de ce qui pouvait se passer le soir même. Tes deux derniers cours de la journée furent d’ailleurs annulés et tu retrouvas ta grande maison de Sea Village plus tôt que prévu avec satisfaction.
L’heure défilait rapidement et bientôt tu partis te doucher et te préparer en vue de la soirée qui s’annonçait. L’image de ton cavalier te traversa alors l’esprit et tu te mis à soupirer, seule. Dale. Tu n’arrivais toujours pas à croire que tu avais remis ça avec lui la dernière fois. Tu t’étais pourtant dis non, mais c’était plus fort que toi de toute évidence. Ça t’effrayait même un peu, de voir qu’il pouvait avoir de l’emprise comme ça sur toi. Quand ton père te l’avait présenté pour la première fois, que tu avais senti que vous n’alliez pas être bons amis, tu ne te doutais même pas de tout ça. Et là t’allais au Homecoming avec lui. A quoi ça rimait ? Même ce qu’il t’avait dit la dernière fois avait réussi à te troubler. Il te troublait. Ses fossettes aussi. Bref. Tu n’arrivais définitivement pas à le comprendre. Passant ta robe, tu achevas de te préparer et enfin lorsque tu entendis un coup de klaxon significatif, tu attrapas ta pochette, et descendis sur le perron. La limousine et le chauffeur qui t’attendaient te laissèrent perplexe pendant de longues secondes. Immobile, tu regardas l’immense voiture garée devant chez toi. L’idée même que quelqu’un puisse s’être trompé te traversa l’esprit. Tu avanças, et après t’avoir ouvert la porte tu entras. Pas d’erreur, c’était bien Dale. « Sérieusement ? » Dis-tu à peine entrée. Tu te sentais soudainement bien petite dans l’immense habitacle. Il leva alors les yeux sur toi. Eclatés, c’était le mot. Complètement déchiré. Tu le fixas en silence, interdite, avant qu’il ne t’attrape par les épaules pour te rapprocher de lui et te refile un écrin noir. Tu n’as même pas la force de le repousser ni de parler. Tu le regardes, suspicieuse, finis par le prendre. « J’ai quelque chose pour toi. Je fais les choses biens. Ta robe est cool.. » Il était clairement mal, surtout pour te faire un compliment. « Tu veux m’épouser ? Nan humour. Tiens, mate un peu. » Un léger sourire en coin s'empare de tes lèvres. La situation commence à t'amuser. Un peu. D'un autre côté tu ne sais pas à quoi t'attendre de sa part. « J'ai toujours voulu t'épouser, tu le sais. Vivre à tes côtés toute ma vie. Drizzle Freeman c'est même pas mal. » Ironie quand tu nous tiens. Tu finis cependant par ouvrir et y trouver une petite broche. Tu es silencieuse. Mon dieu, c’est vrai qu’elle était belle. Et avait sûrement du coûter un bras, même si l’argent ne devait pas manquer de son côté. Qui aurait pu penser qu’il ait du goût ? Tu fixes l’objet. Tu ne sais même pas si c’est pour se foutre de toi encore une fois.« Hum, merci beaucoup. » Tu ne sais juste pas quoi faire. L’écrin est toujours ouvert sur tes cuisses. Tu lèves le regard. «.T’es fou. La limo.. ça ? Tu fais ça pour quoi au juste Dale ? Et surtout à moi. Ce serait étonnant de ma part de pas penser que t'attends un truc en retour. Ou alors tu fais ça parce que t'es clairement déchiré. Ouais ça doit être ça. » Tu savais pertinemment que vu son état, tu ne devais pas t'attendre à des réponses éloquentes.

T’es étonné par tout ça et le ton de ta voix se fait presque neutre, ce qui parait bien étrange surtout en sa compagnie. Il a toujours le don de te sortir de tes gonds, le rembarrant constamment. Sauf qu’en ce moment, même si tu lui reproches en quelque sorte d’attendre quelque chose en retour et d’être complètement déchiré, tu parais bien calme. Jusqu’à ce qu’il se mette à rire comme un dératé. Tu t’éloignes, le fixes avant de soupirer, presque vexée. Tu détournes le regard sur le paysage défilant à toute vitesse à travers la vitre. La soirée promettait d’être sympathique. Et il continuait de rire gorge déployé comme un imbécile. C’était d’ailleurs tellement inhabituel chez lui que tu trouvais même cela complètement décalé. En totale opposition à son comportement classique. Il passa de nouveau un bras autour de tes épaules pour réduire la distance installée entre vos deux corps et il vint t’embrasser dans le cou avant de t’adresser un grand sourire. Là encore, tu ne fais rien, tu ne bouges pas. Tu ne sais pas si c’est parce que tu n’en as pas envie ou bien car tu es lasse. Il attrape le broche avant de te l’agrafer sur le haut de ta robe. Tu baisses le regard. Tu n’arrives pas à te faire à la façon dont il se comporte à cet instant. Tu n’es pas habitué à ce qu’il soit aussi gentil peut-être. Même s’il était déchiré. C’était perturbant. Tu avais envie de lui envoyer une réplique cinglante, lui dire à quel point ça te faisait littéralement chier de le voir dans un état second comme ça mais quelque chose t’en empêchait. Et puis de toute façon, il s’avérait tellement perché que quand bien même tu l’aurais voulu, ça ne l’aurait pas atteint. Tu touches la broche du bout des doigts, lui, enfouissant son visage dans ton cou, venant te chuchoter dans le creux de l’oreille. « Tu te souviens que jtai dit que t'étais une fille bien? Et bah c'est pour ça que je fais ça. Et aussi car j'ai pris un peu de coc. Mais surtout.. car t'es une fille bien. Tu veux fumer ? » De la coke. Encore mieux. Tu y avais déjà touché une fois. Une seule. Et c’était bien la dernière. Sa main glissa le long de ton bras, et tu fermas les yeux quelques secondes. Pourquoi est-ce qu’il te faisait vivre ça sérieusement ? Il s’éloigne subitement, tu ne fais plus vraiment attention à ce qu’il fabrique avant qu’il ne te tende le joint. Dans un soupir tu finis par l’attraper à contre cœur et tirer une longue latte. Tu reprends un peu de distance avec lui pour qu’il évite de toucher une seconde fois. Tu sais comment ça fonctionne chez toi à force. « Arrêtes t’es complètement défoncé, tu sais même plus ce que tu dis. T'aurais au moins pu t'abstenir pour ce soir.. » Tu recraches lentement la fumée. Il avait le don pour foutre le bordel dans ta tête. « T'as prévu un truc après le Homecoming ? J'ai la limousine pour toute la nuit donc... » Sous-entendu quand tu nous tiens. Tu tournes la tête dans sa direction. Une idée germe dans ton esprit. Tu poses le joint dans le cendrier devant toi puis te penches vers lui, te rapprochant jusqu’à ce que tes lèvres rencontrent les siennes. Tu laisses ta langue se faufiler, jouer un instant avec la sienne, puis tu t’écartes, reprenant le joint et tirant dessus. « Non je n’ai rien prévu. Mais c’est tout ce que tu auras de ma part ce soir. Je te conseille peut-être déjà de penser à quelqu'un d'autre. Si t'arrives à réfléchir. » Ton impulsivité aura sûrement raison de toi, un jour.

J'étais de bonne humeur, ça changeait de d'habitude quand j'affichais une mine indifférente. Là non. J'avais pris assez de coc pour avoir la motivation de passer une bonne soirée, et je me disais qu'avec Drizzle pas loin, ça pourrait être d'autant plus cool même si elle paraissait assez blasée par mon attitude, cela dit, elle l'était souvent en ma présence et je n'en tenais donc pas rigueur. Je la trouvais même un peu trop calme, elle ne m'avait pas encore insulté. Peut être que je marquais des points ? Peut être qu'elle ne me détesterais plus à la fin de la soirée ? Même si je me foutais pas mal de ce que cette fille pouvait penser de moi, je préférais lorsque j'avais les gens de mon côté, normal, ceux qui ne m'aimaient pas pouvait aller se faire foutre, et les pauvres filles qui s'éprenaient de mon caractère de merde pouvaient se préparer à d'atroces souffrances. Je ne réalisais pas réellement cependant à quel point je pouvais être destructeur puisque les choses que je faisais et que je disais aux autres me paraissaient totalement normal. J'avais perdu la notion du bien et du mal il y a un petit moment et la consommation de drogue n'arrangeait rien. La coc me mettait toujours dans un état positif, j'avais l'impression lorsque j'en prenais de ressentir enfin quelque chose, de plus, la présence des autres autour de moi était beaucoup plus tolérable. Ca rendait les situations moins chiantes, je m'éclatais, littéralement. C'était comme se faire injecter une grosse dose de bonheur. Enfin je crois. Elle prit le joint que je lui tendais, avec un peu d'hésitation apparemment mais je ne faisais déjà plus attention à elle à ce moment là, soudainement occupé à détailler l'intérieur de la limousine, les sièges en cuir, le mini frigo contenant du champagne importé de France (où d'autre?), je posais finalement les yeux sur ma veste de smoking, une Valentino hors de prix, taillée sur mesure, portée qu'une seule fois, ce soir, peut être bien la dernière. Drizzle prit la parole et je ne captai que la moitié des mots qu'elle avait prononcé, pensant en même temps qu'elle parlait à l'idée d'aller faire du surf plus tard dans la nuit, où de me plonger dans la piscine pour me détendre... Je lui demandais finalement si elle avait prévu un truc après le Homecoming qui finissait bien tôt, aux alentours de 22h il me semble, je tournais les yeux vers elle dans l'attente d'une réponse et elle ne manqua pas de me surprendre. Elle s'approcha pour m'embrasser langoureusement et je répondais sans attendre à ce baiser, il était totalement hors de mes principes de repousser une fille émanant'autant d'érotisme, elle était à elle toute seule, même habillée, une incitation au sexe intolérable. Sa robe n'améliorait pas son cas. Elle s'écarta de façon détachée, comme si rien n'était arrivé alors que j'étais déjà partie très loin, dans des films indécents d'elle complètement nue et très conciliante. « Non je n’ai rien prévu. Mais c’est tout ce que tu auras de ma part ce soir. Je te conseille peut-être déjà de penser à quelqu'un d'autre. Si t'arrives à réfléchir. » dit-elle avec une désinvolture presque troublante bien qu'assez habituel. Je ne savais pas vraiment quoi lui répondre sur le coup, étonnamment je réfléchissais entre les différents choix qui s'offraient à moi : la déshabiller tout de suite (ou tenter du moins), l'insulter, l'ignorer. Je regardais quelques secondes dans le vide avant de tourner finalement le regard vers elle « Menteuse. » murmurais-je doucement en me penchant vers elle. Je lui repris le joint des mains pour tirer plusieurs bouffées dessus que je recrachais lentement en ronds de fumée. Je laissais finalement le joint dans le cendrier, décidant d'opter pour la première option et tenter de la déshabiller. Je me tournais vers elle et l'attirais un peu vers moi avant de passer ma main sur sa cuisse, montant jusqu'à passer sous sa robe, la dirigeant sans gêne entre ses jambes. Je tentais finalement un nouveau baiser.

La limousine filait à toute vitesse et Dale riait toujours aux éclats. Tu arrivais à être vexée, même si tu savais pertinemment que la principale cause de ce fou rire était la coke qu’il avait sniffé juste avant de venir. Tu n’avais pas spécialement envie de le voir comme ça, mais de toute évidence, il n’entendait pas même ce que tu lui disais. Tu soupiras, alors qu’il te tendait le joint, que tu acceptais non sans quelques longues secondes d’hésitation. Fumer te détendrait. Un peu. Pas que tu étais stressée en sa présence, mais tu ne savais jamais à quoi t’attendre de sa part. A n’importe quelle phrase que tu pouvais prononcer, il pouvait changer immédiatement d’attitude. Mais après tout, tu essayais de te dire que tu t’en fichais. Tirant lentement dessus, le sous-entendu de Dale sur la fin de soirée ne t’échappa pas et finalement, tu reposas le joint qui se consumait, te penchas un peu sur lui avant de l’embrasser. Sous le coup de l’impulsion peut-être et car tu te devais de lui montrer qu’il n’y aurait rien de plus. Tu te disais de plus en plus que tu avais un sérieux problème avec lui. Eprouver autant d’attraction alors que tu avais du mal à l'appréicer, c’était horriblement déroutant. Tu ne savais pas ce qu’il avait pour te faire ressentir ça, à part un physique torride et un sourire désespérément sexy. Au fond, tu ne le connaissais pas tant que ça. Tu t’écartas alors, reprenant le joint entre tes mains. Pour être franche, tu ne pensais réellement pas qu’il continuerait, trop déchiré pour ça peut-être. Ou alors qu’il finisse par t’insulter pour te l’être jouée inaccessible peut-être. C’était tellement plus dans ses cordes. Mais lucide. Il s’approcha pourtant de nouveau, s’emparant de son joint avant de faire des ronds de fumée. Tu le fixes, le regard vide. « Menteuse. » les battements de ton cœur s’accéléraient. Il n’avait pas tort dans un certain sens. Mais lui dire reviendrait à lui donner raison et tu avais toujours plus ou moins du mal à t’aplatir et ranger ta fierté de côté. Même si tu avais déjà plus ou moins capitulé avec lui il y a quelques jours. Il t’attire un peu plus, sa main glissant sur tes cuisses, et sans se gêner le moins du monde il la passa sous ta robe, et entre tes jambes. Tu te mords la lèvre. Il tente de t’embrasser à nouveau, tu en crèves d’envie, mais tu restes cependant immobile, prenant sur toi pour ne pas y répondre. Tu prends alors sa main baladeuse et tu la repousses. « Dale, arrêtes. Je viens de te dire qu’il n’y aurait rien d’autre. » Chuchotes-tu essayant de paraitre sérieuse. Cette situation te semble familière soudainement. Tu le fixes. « Pas comme ça. Tu peux me dire ce que tu veux mais pas alors qu’on est là, qu’il y a un chauffeur juste devant, qu’on va au Homecoming et que tu es défoncé. » Plus tu refusais, plus cette envie te brûlait. Tu te dis qu’il ne s’en souviendra même pas. « J’suis pas là pour assouvir tes besoins perpétuels, désolé. »

Elle évita la baiser délicatement, se contentant de reculer légèrement ;elle repoussa ma main qui s'aventurait fiévreusement vers les profondeurs de sa culotte. Malheureusement. J'étais tout feu tout flamme, je m'émoustillais rapidement, j'appréciais le plaisir de la chair plus que tout et les femmes étaient pour moi ce qu'un instrument est à un musicien, ou ce qu'une dose d'héro est à un drogué. La cocaïne n'arrangeait rien et ce simple baiser avait suffit à me faire partir dans des pensées perverses qui en choqueraient plus d'une. Je baissais légèrement les yeux, m'arrêtant un moment sur la broche qu'elle portait et qui vraiment, la mettait encore plus en valeur. Je me félicitais intérieurement de ce choix judicieux avant que Drizzle ne m'explique les raisons de son refus. « Pas comme ça. Tu peux me dire ce que tu veux mais pas alors qu’on est là, qu’il y a un chauffeur juste devant, qu’on va au Homecoming et que tu es défoncé. » J'esquissais un sourire, presque flatté par ce semblant d'excuse qu'elle me faisait. Je me disais qu'au fond, ce n'était pas qu'elle voulait pas, non, elle devait sans doute avoir autant envie de moi que j'avais envie d'elle, mais ses principes de petite fille bourgeoise l'en empêchait. Je pinçais les lèvres en relevant les yeux vers elle, j'avais bien envie de me lancer dans un discours de révolte, la lâcher ainsi sur le bord de la route alors qu'on était pas encore arrivé histoire de lui faire comprendre qu'on ne me refusais rien, mais bizarrement, j'étais toujours de trop bonne humeur pour faire quoi que ce soit de con. J'avais presque envie d'insister, de lui expliquer que la cocaïne n'influençait en rien sur mes performances sexuelles et que le chauffeur ne nous verrais pas car nous étions séparés par une vitre teintée l'empêchait d'apercevoir quoi que soit ayant lieu à l'arrière de la gigantesque voiture. Elle ajouta finalement « J’suis pas là pour assouvir tes besoins perpétuels, désolée. » Je passais alors ma main sur sa joue, je ne sais pas pourquoi, mais à ce moment là, j'avais envie d'être gentil avec elle. J'avais l'impression qu'elle faisait des efforts phénoménaux pour me supporter et j'étais toujours dans l'optique de passer une bonne soirée, de plus, j'espérais également que peut être, plus tard, après la soirée, elle accepterait finalement de me laisser accéder au dessus de sa robe et au reste. Je pinçais les lèvres alors que ma main descendait lentement le long du bras de la jeune femme, je la remontai, la passai sur sa nuque avant de lui offrir un très mince sourire, légèrement amusé « Je t'en demande pas autant. Ca ferait beaucoup pour une seule femme. » Je la regardais à nouveau, plus intensément, et je me demandais si elle finirait par céder si j'insistais comme la dernière fois que nous nous étions vu. Cependant, mon égo m'empêchait d'en demander plus, je refusais d'essuyer la honte qu'elle pourrait ressentir si nous faisions quoi que ce soit dans la limousine alors qu'elle n'en avait pas tellement envie et que ça représentait pour elle quelque chose de sale, ou dieu sait quoi. « Laisse moi t'embrasser au moins, si c'est tout ce que j'peux avoir... »

Tu te sens quelque peu fiévreuse, mais finalement tu repousses la main du brun qui s’aventurait déjà sous ta robe. Tu mets une seconde fois un peu de distance entre vous, sachant qu’il te suffisait de bien peu pour qu’il arrive à te faire oublier ce qui t’entoure. Ça t’énerve de te sentir désarmée, même impuissante en sa présence. Tu n’en avais pas l’habitude. Face à ton refus, tu t’imaginais tous les scénarios possibles, toutes les réactions qui pouvaient l’habiter l’espace d’un instant, tu t’apprêtes peut-être à l’affronter verbalement. Il t’étonne encore et encore. La cocaïne y est pour beaucoup et tu n’arrives pas à te dire si finalement, c’est mieux ou pas. Déchiré, il paraissait même presque plus.. ouvert, sympathique. La lucidité en moins. Un soupir meurt entre tes lèvres, tu tournes la tête dans sa direction, décryptant chaque sentiment qui animait son visage. Néanmoins, tu n’ajoutes rien, essayant de contrôler le flux de paroles qui menace de sortir d’un instant à l’autre. As-tu vraiment envie d’être désagréable avec lui à cet instant ? Non. Tu préfères te contrôler, autant pour ne pas lui faire de réflexion déplacée que pour essayer de ne pas répondre à ses avances. « Je t'en demande pas autant. Ca ferait beaucoup pour une seule femme. » Ses doigts vinrent effleurer la peau de ton bras, glissant, jusqu’à venir se loger contre ta nuque, t’offrant même un faible sourire. « C’est sûr, je dois pas être la seule. » Fixer ses yeux éclatés t’aide à garder ton sang-froid, oublier le frisson qui te traverse l’échine. Un peu. Le temps d’une seconde. Cependant, il ne cherche pas à aller plus loin. « Laisse-moi t'embrasser au moins, si c'est tout ce que j'peux avoir... » N’importe qui pourrait penser avoir un semblant d’emprise sur lui à ce moment-là. Tu sais pertinemment que c’est faux, alors tu ne cherches même pas à te poser de questions. Tu ne penses pas en avoir sur lui. Tu te détournes, laissant planer le silence dans l’habitacle. Durant une minute tu es sûre de toi. La suivante beaucoup moins. Tu as plusieurs solutions qui s’offrent à toi. Tu l’embrasses, tu l’ignores, tu l’insultes, tu le frappes ou tu sautes de cette limousine. Les trois dernières te paraissent disproportionnées bien que lui soit capable d’accomplir la dernière si tu le provoques trop. Tu te tournes finalement vers lui, restes immobile un moment. «T’es chiant Dale, tu le sais ça ? » Pour autant, tu n’attends pas qu’il se rapproche à nouveau, préférant garder le contrôle de tes propres gestes. Tout du moins essayer. C'est alors toi qui vins poser tes lèvres, serrées, sur les siennes une seule fois. Tu recules ton visage, laissant le baiser en suspens, te disant qu’il en attendait sûrement plus de ta part. Toi aussi peut-être. Tu ne sais pas à quoi tu joues mais tu t’assis soudainement sur lui. Tu espères savoir ce que tu fais, au moins pouvoir t’arrêter avant. Tu poses délicatement tes doigts sur sa nuque et par la même occasion dans ses cheveux avant de t’emparer de nouveau de ses lèvres. Une seconde fois. Ton baiser se fait plus long, plus prononcé et tu te laisses aller un peu contre lui. Tu trouves ça loin d’être désagréable malheureusement. « Monsieur est au moins satisfait ? » Ajoutas-tu alors que tu mettais fin à l'échange quelques minutes plus tard.

Je n'avais à ce moment là aucune idée de ce qui allait se passer. J'avais plus ou moins oublié où nous devions nous rendre, je ressentais un certain dégoût de la part de Drizzle, pas ce dégoût dédaigneux qu'elle avait d'habitude à mon égard, elle n'avait pas cette attitude aussi détachée, même si elle tentait tant bien que mal de m'éloigner. Justement. J'avais l'impression non pas de la dégoûter pour ma méchanceté ou ma connerie habituelle, mais plus par ma posture et mon attitude du moment. Apparemment me voir totalement détendu, baignant dans la plénitude, était complètement inhumain venant de moi. Elle ne me connaissait pas assez voila tout. Et si elle me demandait pourquoi je faisais ça, pourquoi je m'étais littéralement shooté à la coc ce soir au lieu de passer une soirée normale, je lui répondrais avec honnêteté que c'était pour que la soirée soit moins insupportable pour moi. Je détestais ce genre de regroupement cela dit j'avais décidé de m'y rendre dans le doute, au cas ou quelque chose d'intéressant s'y passerait. Drizzle s'écarta un moment et je m'étais fait à l'idée de renoncer toute tentative d'approche avec elle ce soir. J'étais trop calme pour m'énerver et je ne calculais pas assez ce qu'il se passait autour de moi, je n'avais pas assez de recule sur ma propre situation pour la comprendre, lui en vouloir, ou quoi que ce soit d'autre.
Elle changea finalement d'avis. J'avais perdu mon regard dans le décor de l'habitacle luxueux de la limousine, quelque part sur les sièges en cuir en face de nous. J'avais l'impression étrange d'être sorti de mon propre corps et de m'observer agir de façon totalement inconsciente. Je me demandais si Drizzle méritait ça, elle aurait sans doute put se trouver un cavalier très gentil, un mec qui aurait été sincèrement intéressée par elle. J'avouais sans mal être plus attiré par son corps que par la "splendeur" de son âme, et je me demandais alors pourquoi elle avait accepté de me prendre moi. Pourquoi elle s'était condamnée, seule, car elle avait le choix, à passer une soirée en ma compagnie alors qu'elle me méprisait ? Elle attira cependant mon attention, m'extirpant de mes pensées psycho-philosophiques pour me donner un furtif baiser. J'étais un peu penaud et la laissait s'écarter à nouveau sans chercher à aller plus loin. Elle s'installa finalement sur mes genoux et je levais doucement les yeux vers elle alors qu'elle s'approchait pour me donner un nouveau baiser. Je la laissais faire et prolongeais cet instant du mieux que la cocaïne et mon état second me le permettait, ma main était passée dans son dos pour la maintenir, et lorsqu'elle mit fin au baiser, me regard se perdit à nouveau dans le vide presque instantanément mais, à nouveau, elle interpella mon attention. « Monsieur est au moins satisfait ? » demanda-t-elle. Je lui répondis sans attendre « Plus que tu ne pourrais l'imaginer... » je la déplaçais alors doucement pour l'installer à nouveau sur la banquette et passais une main sur mon front avant de la glisser dans mes cheveux que je recoiffais mollement « T'es sûre de vouloir y aller ? Enfin.. T'sais que je n'accorde pas la moindre importance à ce genre d'évènement superficiel et que je préfèrerais de loin.. rester chez moi ou dans cette limousine. Ou aller autre part. Donc si jamais tu changes d'avis... Fait moi signe. » je tournais les yeux vers elle . « Pourquoi t'as accepté d'y aller avec moi ? Tu savais qu'y avait 80% de chance que je te gâche ta soirée, volontairement ou pas... »

Après plusieurs minutes de réflexion, tu finis par lui donner ce qu’il voulait te penchant d’abord sur lui avant de venir t’asseoir doucement sur ses genoux et de l’embrasser. Tu as beau te laisser quelques courts instants de méditation, ce geste relève bien plus de la spontanéité qu’autre chose. Tu penses qu’après ça il te laissera peut-être tranquille mais au fond, tu n’arrives pas à déterminer si tu en as autant envie que lui ou pas. Tu te contentes de prolonger un peu le baiser avant de reculer ton visage. Il te fixe, mais pas de la même manière et sans attendre, il te déplace doucement sur la banquette, à ses côtés. Tu sens quelque chose de différent, tu te demandes même ce que tu as fait, alors tu n’ajoutes pas un mot attendant qu’il parle, peut-être. « T'es sûre de vouloir y aller ? Enfin.. T'sais que je n'accorde pas la moindre importance à ce genre d'évènement superficiel et que je préfèrerais de loin.. rester chez moi ou dans cette limousine. Ou aller autre part. Donc si jamais tu changes d'avis... Fait moi signe. » Tu n’as pas l’habitude d’entendre chez lui un flot de paroles aussi important. En général, de vous deux, c’était bien toi qui devait parler le plus, ou t’emporter la première. Il paraissait pourtant neutre. « Pourquoi t'as accepté d'y aller avec moi ? Tu savais qu'y avait 80% de chance que je te gâche ta soirée, volontairement ou pas... » Tu ne t’attendais pas à ça et ses paroles te laissent profondément étonnée, perplexe. Il te met un peu devant le fait accompli alors que tu n’avais pas cherché à te poser de questions finalement. Parce qu’avec lui, si tu te mettais à trop réfléchir alors tu n’en finissais plus. Tu gardes le silence. Il n’avait pas tort, dans un sens. Pourquoi avais-tu dis oui ? Pourquoi n’avais-tu pas accepté une autre proposition ? Ce genre de soirées n’étaient pas non plus ta tasse de thé, tu ne t’y sentais jamais à l’aise, mais ça, ce n’était pas nouveau chez toi. Tu te disais simplement que tu te devais d'y assister. « Je sais. Je sais qu’en montant dans cette limousine je n’allais rien pouvoir contrôler. Surtout avec toi. Écoute, ma vie est déjà.. tracée en quelque sorte. Mon père a presque tout décidé pour moi. De loin. Alors, oui, pour une fois je ne me suis pas posée de questions, même si ça devait lui faire plaisir. Pourquoi est-ce que j’ai accepté de venir avec toi ? J’en sais rien, je peux pas te répondre Dale. » Tu marques une pause et souffle. Ça ne sert à rien que tu t'étales de cette façon maintenant, surtout pas sur ton père. Tu n'en parles pratiquement jamais. Même s'il avait du être heureux que tu t'y rendes avec lui. Au final, tu as toujours l'impression de faire ce qu'il veut. Tu en reviens toujours au même point. « M'enfin ça fait 20% de chances que tu ne la gâche pas, c'est pas rien. Et toi, pourquoi est-ce que tu m’as invité alors ? » Tu laisses divaguer ton regard à travers la fenêtre. Tu reconnais le chemin menant à ton lycée. Tu ne savais pas réellement ce que voulait dire sa première proposition, s'il te laissait aller seule au homecoming ou pas mais finalement, tu n'avais jamais vraiment eu envie d'y aller, que tu ne l'apprécies pas ou pas. Seulement, tu ne sais pas si tu te dois de t'y rendre. Et puis merde. « Amène-moi ailleurs, ou raccompagne-moi juste chez moi si tu préfères, peu importe. Moi non plus j'ai pas vraiment envie d'y aller de toute façon.. » Ta réponse te parait décalée dans le temps, surtout après le silence. Cette conversation qui arrive comme ça, le changement de ton. Malgré la cocaïne. qu'il avait prit. Mais tu tentes de ne pas y faire attention.

En effet, je n'étais pas d'un naturel bavard mais j'avais eu envie de lui dire que je n'avais aucune envie d'aller ce foutu "évènement" je n'avais pas besoin de ça et elle non plus, je le savais. Enfin, c'était ce que je croyais en tout cas. Pour moi Drizzle représentait le genre de fille bien au dessus de toutes ces soirées artificielles où l'important est de se montrer plutôt que de s'amuser. J'avais l'impression de la connaître, ou du moins, j'avais l'impression que sur certains point, nous étions sur la même longueur d'onde. Je le ressentais ainsi car je savais qu'elle n'était pas comme toutes ces filles sans intérêt. Elle en avait un peu plus dans la tête. Il m'arrivait parfois de me demander ce qu'elle cachait sous sa carapace de blonde caractérielle, mis à part le fait qu'elle n'appréciait pas que nos parents nous collent ensemble, il devait y avoir quelque chose d'autre et elle ne tarda pas à m'en persuader. « Je sais. Je sais qu’en montant dans cette limousine je n’allais rien pouvoir contrôler. Surtout avec toi. Écoute, ma vie est déjà.. tracée en quelque sorte. Mon père a presque tout décidé pour moi. De loin. Alors, oui, pour une fois je ne me suis pas posée de questions, même si ça devait lui faire plaisir. Pourquoi est-ce que j’ai accepté de venir avec toi ? J’en sais rien, je peux pas te répondre Dale. » expliqua-t-elle longuement. Je l'avais écouté attentivement et quelques mots résonnaient dans ma tête " mon père a presque tout décidé pour moi " c'était donc ça alors, Drizzle la pauvre petite fille riche n'en pouvait plus qu'on contrôle sa vie. Ca tombait bien, je lui offrais justement de changer les plans, que son père le veuille ou non. C'était à elle de décider. Elle m'interrogea à son tour et me demanda pourquoi je l'avais invité elle, je haussais les épaules avec indifférence, connaissant très bien la réponse. Si j'étais parti de très bonne humeur et dans le but de passer une bonne soirée, j'avais soudainement changé d'avis et ne désirais plus me rendre au Homecoming. J'attendais que ma cavalière me dise quelque chose à ce propos avant de lui répondre quoi que ce soit. La limousine filait toujours le long des rues d'Oceanside, le lycée se rapprochait de plus en plus. « Amène-moi ailleurs, ou raccompagne-moi juste chez moi si tu préfères, peu importe. Moi non plus j'ai pas vraiment envie d'y aller de toute façon.. » dit-elle. Ravi, j'esquisse un mince sourire. « Voila, tu vois quand tu veux. C'est pour ça que je t'ai invité toi. Je savais que tu nous infligerais pas ça. » je soupirais, soulagé et passais mon bras autour de ses épaules, l'attirant près de moi pour lui donner un baiser sur la joue. Je m'écartais finalement pour aller toquer à la vitre du chauffeur devant, je lui indiquais de faire demi-tour et de retourner à Sea Village. Chez moi plus précisément. Je sortais alors mon portable de ma poche pour fixer ce moment dans le temps. Je photographiais Drizzle a son insu, un sourire amusé sur les lèvres, avant de revenir m'asseoir près d'elle. « Fallait que je garde ce moment gravé à jamais. Bon, voila le programme: mes parents sont pas là, tu viens, on passe une bonne soirée sans que je tente de te déshabiller. Je le jure. » je roulais les yeux et regardais l'heure. « C'est partie. »